10 questions à Renaud, l’invité du Top

Top 50

N° 1, 9 mars 1986

Ton spectacle au Zénith tant bon la mer et les embruns. Comment t’est venue cette passion ?

Un jour j’ai décidé de construire un bateau et de partir dessus. La première année, j’ai navigué pendant cinq mois. La deuxième, trois mois, et l’année dernière, je n’y suis resté qu’un mois… Un mois de vacances, comme tout le monde. J’ai découvert la mer par hasard, chez des copains qui construisaient un bateau. Et puis j’ai lu les bouquins d’Antoine. J’avais un peu d’argent à investir et un grand besoin d’évasion pour moi et ma famille.

Renaud on petit garçon, le pouce dont la bouche pour ton disque « Mistral gagnant » et ton affiche. Qui en a eu l’idée ?

Personne. C’était à la pêche, je m’étais accroché le pouce avec l’hameçon. II saignait, alors je l’ai mis dans la bouche. Le photographe qui m’accompagnait a pris le cliché. On a repris l’idée pour les affiches du Zénith. Mais là c’était en studio, je m’étais couché tôt la veille et j’étais rasé et maquillé… (il montre ses cernes)… ça rajeunit ! ! ! (sourire).

La pêche, c’est un autre moyen d’évasion ?

La pêche, c’est pas pour le poisson. Ce n’est pas pour lui faire du mal. Le plaisir de la pêche, c’est de « partir à la pêche », un dimanche matin à 5 h du mat, un sandwich et une bouteille de rouge dans ma besace. C’est une façon de respirer, le plaisir d’être seul. Les poissons ne demandent pas d’autographes !

Comment réagis-tu lorsque tu es contrarié ?

Je boude ! Je reste dans mon coin et ne dis rien. Je peux rester là, sans rien dire, pendant trois semaines. Parfois, avec ma gonzesse on ne se parle pas pendant cinq jours. Mais en général elle craque et fait le premier pas pour la réconciliation.

Es-tu quelqu’un do rancunier ?

Oh oui, très. Quand je me fâche avec quelqu’un que j’aime, ça reste jusqu’au tombeau. On dit que la rancune est un plat qui se mange froid. Moi, c’est carrément du surgelé ! !

Es-tu extravagant ?

Non, pas particulièrement. Je peux descendre dans le midi à 200 à l’heure pour me faire des frayeurs ou prendre ma voiture un matin et conduire jusqu’à Bruxelles pour aller acheter des tas de bandes dessinées. Je suis collectionneur de B.D. et là-bas ils ont des petites boutiques très bien (rires).

Sinon, je pourrais me présenter aux élections… Non, je plaisante. J’ai vu ce qu’ils ont fait à Coluche !

La famille, c’est important ?

La famille c’est essentiel. J’ai eu une enfance heureuse avec mes cinq frères et sœurs et j’essaye d’en recréer une depuis l’âge de 15-16 ans. C’est un havre de paix. J’aimerais bien que ma famille s’agrandisse. Pas avec un enfant, mais deux. Un que l’on ferait avec ma gonzesse et un qu’on adopterait. Un Asiatique, par exemple… Il y a des enfants qui veulent des papas et des papas qui cherchent des enfants. Pourquoi ne pas faire se rencontrer les deux…

Quel genre de papa es-tu ?

Un bon papa, j’espère. Mais je suis trop souple. II va falloir changer. Tu imagines : ma fille (4 ans) découche déjà ! Elle m’appelle le soir et me dit : « Ce soir, je dors chez ma copine Rita » ! (rires). Je suis un papa très traditionnaliste, sévère. Je veux faire de ma fille une rebelle.

Si tu te croisais dans la rue, quelle est la première chose que tu remarquerais ?

Si je me voyais dans la rue. je me marrerais en regardant mes guibolles.

Si tu devais dire quelque chose pour entrer on contact ?

Hé mec, t’as pas cent balles !

  

  

Source : Top 50