1975 (hommages et duos – public)

  • Antoine et Bob Dylan

Dans sa chanson « Société, tu m’auras pas ! », Renaud débute avec :

Y’a eu Antoine avant moi 
y’a eu Dylan avant lui 

La chanson Les Élucubrations d’Antoine le rendis célèbre en 1966. Renaud interprétera avec lui la chanson « Touchez pas à la mer » à Stars 90 le 6 décembre 1993 :

    • « Dylan » est évidemment le chanteur Bob Dylan, auteur-compositeur-interprète, musicien, peintre et poète américain  né le 24 mai 1941 à Duluth, dans le Minnesota :

Certaines de ses chansons comme Blowin’ in the Wind et The Times They Are a-Changin’ sont devenues des hymnes anti-guerre, en particulier anti-guerre du Vietnam, et des mouvements civiques de l’époque. Voici sa chanson The Times They Are a-Changin’  de 1964 :

  • Andy Warhol, Lewis Carroll et Marilyn Monroe

Dans sa chanson « La Coupole », Renaud imagine plusieurs situations avec des artistes célèbres :

Andy Warhol à la Coupole,
peint les gambettes de Mistinguett,
il les dessine très longilignes,
leur donne la forme du cou d’un cygne.

Lewis Carrol, à la Coupole,
parle de fillette en salopettes,
il les devine vêtues de jean’s,
pleines de paillettes sur les pommettes.

Elles me fascinent, toutes ces gamines,
avec leurs mines de Marilyn,
sortant d’l’école, vers la Coupole,
elles caracolent et elles racolent.

    • Andy Warhol, né Andrew Warhola le  à Pittsburgh, Pennsylvanie et mort le  à New York, est un artiste américain, l’un des principaux représentants du pop artWarhol est connu dans le monde entier par son travail de peintre, de producteur musical, d’auteur, par ses films d’avant-garde, et par ses liens avec les intellectuels, les célébrités d’Hollywood ou les riches aristocrates. Bien que le travail de Warhol reste controversé, il a été le sujet de multiples expositions, de livres, et de films depuis sa mort. Warhol est généralement reconnu comme l’un des plus grands artistes du xxe siècle.

Voici un court reportage sur Andy Warhol dans son studio à New York en 1980 (avec la charmante Farrah Fawcett) :

    • « Marilyn» était sans doute Marilyn Monroe, née Norma Jeane Mortenson le  à Los Angeles, où elle mourut le actrice et chanteuse. 

Au début des années 1950, elle accède au statut de star hollywoodienne et à celui de sex-symbol. Ses grands succès incluent Les hommes préfèrent les blondes (1953), Sept ans de réflexion (1955) ou encore Certains l’aiment chaud (1959) qui lui vaut le Golden Globe de la meilleure actrice dans une comédie en 1960. En dépit de son immense notoriété, sa vie privée est un échec et sa carrière la laisse insatisfaite. Les causes de sa mort à 36 ans demeurent l’objet de vives spéculations (suicide, surdose de barbituriques ou assassinat politique), contribuant à son statut d’icône culturelle.

Voici Marilyn interprétant « I wanna be loved by you » dans le film Certains l’aiment chaud en 1959 :

  • Charonne, Philippe Pétain et Jean Moulin

Dans sa chanson « Hexagone », Renaud discute d’un événement historique ainsi que de deux politiciens célèbres :

Ils sont pas lourds en février,
à se souvenir de Charonne,
des matraqueurs assermentés
qui fignolèrent leur besogne.

Ils oublient qu’à l’abri des bombes,
les Français craient : vive Pétain,
qu’ils étaient bien planqués à Londres,
qu’y’avait pas beaucoup d’Jean Moulin

Le contexte historique est celui de la guerre d’Algérie. Les politiques de l’époque négocient en coulisses sur la nécessité d’accorder à l’Algérie son indépendance. Seule l’Organisation de l’armée secrète (OAS) refuse cette possibilité.

À l’appel de la gauche, une manifestation est organisée le , pour dénoncer les agissements de l’OAS ainsi que la guerre d’Algérie. Le préfet, Maurice Papon, donne l’ordre de réprimer cette manifestation, à l’instar de celle du 17 octobre 1961. À la suite d’une charge très violente des forces de police, des manifestants essayent de se réfugier dans la bouche de métro. Huit personnes meurent d’étouffement et sous les coups ainsi qu’une neuvième, à l’hôpital, des suites de ses blessures.

Militaire de carrière s’étant démarqué à l’École de guerre de la doctrine dominante de l’offensive à outrance, il est sur le point de terminer son parcours comme colonel lorsque la guerre éclate en 1914. Chef militaire à l’action importante au cours de la Première Guerre mondiale, Pétain est généralement présenté comme le vainqueur de la bataille de Verdun et, avec Georges Clemenceau, comme l’artisan du redressement du moral des troupes après les mutineries de 1917. Il est nommé commandant en chef des forces françaises et occupe ce poste jusqu’à la fin de la guerre, bien qu’en , au moment où il est un prétendant au commandement suprême des forces alliées, la direction de l’ensemble des armées alliées lui échappe au profit de son rival Ferdinand Foch. Il est fait maréchal de France en .

En 1925, Pétain devient commandant des forces françaises combattant aux côtés de l’Espagne dans la guerre du Rif, remplaçant le maréchal Lyautey, à ce poste depuis 1912. Auréolé d’un immense prestige au lendemain de la guerre, il devient académicien en 1929 et occupe les fonctions de ministre de la Guerre de  à , puis est nommé ambassadeur en Espagne en 1939, alors que le pays est dirigé par le général Franco.

Rappelé au gouvernement le  après le début de l’invasion allemande, il s’oppose à la poursuite d’une guerre qu’il considère comme perdue et dont il impute bientôt la responsabilité au régime républicain. Chef de file des partisans de l’arrêt des combats, il devient président du Conseil en remplacement de Paul Reynaud le soir du  ; le lendemain, il appelle à cesser le combat. Selon la volonté d’Adolf Hitler, il fait signer l’armistice du 22 juin 1940 avec le Troisième Reich à Rethondes, au même endroit et dans le même wagon où avait été signée l’armistice de 1918 par l’Allemagne alors vaincue.

Investi des pleins pouvoirs constituants par l’Assemblée nationale, soit la réunion du Sénat et de la Chambre des députés le , il s’octroie le lendemain le titre de « chef de l’État français », qu’il conserve durant les quatre années de l’occupation de la France par les troupes de l’Allemagne nazie. Installé en zone libre à Vichy à la tête d’un régime autoritaire, il abolit les institutions républicaines et les libertés fondamentales, dissout les syndicats et les partis politiques, et instaure une législation antimaçonnique et antisémite dès août et octobre 1940, de sa propre autorité. Il engage le pays dans la Révolution nationale et dans la collaboration avec l’Allemagne nazie.

Le régime qu’il dirige jusqu’en juillet 1944 est déclaré « illégitime, nul et non avenu » par le général de Gaulle à la Libération. Emmené contre son gré par les Allemands en  à Sigmaringen, conduit en Suisse en  d’où il se rend aux autorités françaises, Pétain est jugé en  pour intelligence avec l’ennemi et haute trahison par la Haute Cour de justice. Il est, par arrêt du , frappé d’indignité nationale, condamné à la confiscation de ses biens et à la peine de mort, la cour recommandant toutefois la non-application de cette dernière en raison de son grand âge. Sa peine est commuée en emprisonnement à perpétuité par le général de Gaulle, alors chef du Gouvernement provisoire de la République française. Il meurt le  en détention sur l’île d’Yeu, où il est ensuite inhumé.

Voici un reportage de « Hors série » sur Philippe Pétain diffusé sur France 3 le 5 novembre 2010 :

Préfet de l’Aveyron puis d’Eure-et-Loir, refusant l’occupation nazie, il rejoint en , l’organisation de résistance la France libre à Londres en passant par l’Espagne et le Portugal. Il est reçu par Charles de Gaulle à qui il fait un compte rendu de l’état de la Résistance en France et de ses besoins, notamment financiers et en armement.

À l’issue de quelques entretiens, il est envoyé à Lyon par Charles de Gaulle pour unifier les mouvements de la Résistance. Il est arrêté à Caluire-et-Cuire, dans la banlieue de Lyon, le  et conduit au siège de la Gestapo à Lyon où il est torturé ; il est ensuite transféré à la Gestapo de Paris. Il meurt dans le train qui le transporte en Allemagne peu avant le passage de la frontière, le . Son décès est enregistré en gare de Metz.

Il dirigea le Conseil national de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Considéré comme l’un des principaux héros de la Résistance, il est compagnon de la Libération en 1942, nommé général de brigade à titre posthume lors de la Libération de la France, puis général de division en novembre 1946.

Pour en savoir plus, voici le documentaire « Jean Moulin – Klaus Barbie : la justice de l’Histoire » diffusé sur France 3 le 3 avril 2018 :