1986 (audios – public)

Le Retour de la Chetron (« tronche ») Sauvage est un album live d’un concert au Zénith de Paris en mars 1986. L’album est sorti uniquement dans le coffret l’Intégrale en 1995. Vous pouvez l’écouter en entier ici !

L’un des concerts ayant eu lieu en mars au Zénith de Paris, filmé en entier, peut être visionné ici !

Sorti en France en 1986 et au Québec en 1987, La Fugue du Petit Poucet est un conte de Michel Tournier avec illustrations de Fernando Puig Rosado et mis en musique par Claude Engel et Grégoire Dune :

Renaud y interprète la chanson « Le camionneur rêveur », parue sur l’album Les Introuvables :

Les paroles de cette chanson peuvent être visionnées ici.

Synopsis

La famille Poucet va bientôt déménager au vingt-troisième étage de la tour Mercure. Le petit Poucet, Pierre, doit affronter la décision de son père, le Capitaine des Bûcherons. Quitter la campagne pour aller vivre en ville au sommet d’un immeuble-tour s’en est trop pour petit Pierre. Si sa maman y trouve un intérêt ménager certain, lui ne voit pas son avenir de la sorte et décide de quitter le foyer familial. Un soir, il s’enfuit. Ses parents retrouveront son billet sur la table : « Je ne veux pas d’éclairage au néant, ni d’air contingenté. Je préfère les arbres. Adieu pour toujours. Votre fils unique. Pierre ». Dans sa fuite Pierre rencontre les sept filles de Logre qui l’invitent chez elles. Là, il fait connaissance avec leur père, un géant gentil et respectueux de la nature, qui lui offrit ses bottes… Cette fugue lui permettra de traverser un monde qu’il ne connaissait pas, passant de découvertes en ravissements, de craintes en rencontres édifiantes. Une version pleine d’humour du Petit Poucet ou les méchants ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Pierre est retrouvé le lendemain par son père qui l’emmène avec lui dans son immeuble. De temps en temps, Pierre chausse les bottes magiques et retrouve la poésie de la forêt.

Distribution

Michel Drucker : Le récitant
Richard Gotainer : Monsieur Poucet
Fabienne Thibeault : Madame Poucet
Julien Picard : Pierre, le petit Poucet
Nathalie Simard : Le(s) lapin(s)
Renaud : Le camionneur
Petits Chanteurs d’Asnières. : Les filles Logre
Jacques Higelin : Monsieur Logre
Alain Souchon : Un gendarme
Vivien Savage : Un gendarme
Avec la participation Des petits chanteurs de la Vierge Noire de Neuilly. 

Chroniques de la haine ordinaire étaient une chronique quotidienne de Pierre Desproges diffusée sur France Inter en 1986. Échos, portraits, rumeurs à propos d’événements qui ont marqué l’année 1986 étaient disséqués en cinq minutes, juste avant les informations de 19 heures. La chronique suivante fut diffusée le 4 février 1986, durant laquelle Pierre Desproges mentionna Renaud à plusieurs reprises, avec des références à Coluche et ses Restos du cœur !

Attention, attention. Il n’y a pas que les nouveaux pauvres. Il y a aussi les nouveaux riches.

Pour venir en aide à mes amis nouveaux riches qui crèvent dans leur cholestérol en plein hiver à Méribel, j’ai décidé d’ouvrir « Les Restaurants du foie ». Envoyez-moi des tonnes de verveine et des quintaux de biscottes sans sel, le bon Dieu vous les rendra…
Sans vouloir offenser les marchands de confitures, il faut bien se rendre à l’évidence : les sirupeux commencent à nous les engluer.

Depuis des lustres, déjà, la mièvrerie d’un humanisme sanglotant enrobait l’Homo sapiens occidental, infiltrant en son cœur débordant de remords colonialistes le flot sucré de la plus vulgaire sensiblerie. Mais bon, on se contentait de patauger dans le filandreux sans s’y noyer : trois sous pour l’abbé Pierre, une marraine pour le Vietnam, une cuillerée pour Mamadou, et on pouvait retourner finir son foie gras la conscience débarbouillée et l’âme dans les pantoufles.

Mais voici qu’une horde électronique de rockers anglophones surgavés d’ice-creams se prend soudain d’émotion au récit pitoyable de la misère Éthiopienne dont les navrantes images nous prouvent en tout cas qu’on peut garder la ligne loin de Contrexéville. Gravés sur le vinyle, les miaulements effrayants et les brames emmêlés de ces chanteurs transis déferlent un jour sur les ondes, et c’est le monde entier qui glougloute dans la mélasse, la larme en crue et la honte sous le bras.

Pantelants d’admiration pour tout ce qui vient d’Amérique, Les Troubadours fin de siècle du rock auvergnat veulent faire exactement la même chose. Ils s’agglutinent en vain aux portes des maquignons du 33 tours : Renaud a eu l’idée avant. Alors, ils chantent avec lui.
A la vue du clip de ces durs en cuir pissotant leur douleur sur leurs leggings, Margot, dégoulinante de chagrin panafricain, se prive des Mémoires de Patrick Sabatier pour pouvoir s’acheter le disque.

Mais voici l’hiver venu. Les nouveaux cons tuent la dinde. Les nouvelles dindes se zibelinent. Les nouveaux pauvres ont faim. Les charitables épisodiques, entre deux bâfrées de confit d’oie, vont pouvoir épancher leurs élans diabétiques. Le plus célèbre des employés de Paul Lederman ouvre « Les Restaurants du cœur ».

Des tripiers doux, des épiciers émus, de tendres charcutiers, le cœur bouffi de charité chrétienne et de cholestérol, montrent leur bonté à tous les passants sur les trois chaînes. Margot revend son disque pour l’Ethiopie pour acheter des pieds de porc aux chômeurs islamiques.

Des êtres qu’un sort heureux a mis à l’abri de la pitié des hommes. Eux n’ont pas à mendier. En casquette à galon doré, ils somnolent dans les tourelles antiseptiques de leurs chars astiqués. Ils sucent des caramels en attendant le déclenchement de la troisième. Quand on lèvera des impôts pour les mourants du monde et qu’on fera la quête pour préparer les guerres, j’irai chanter avec Renaud. En attendant, oui, mon pote, j’ai cent balles. Et je les garde.

Quant au mois de mars, je le dis sans aucune arrière-pensée politique, ça m’étonnerait qu’il passe l’hiver !

 

Si vous avez d’autres audios de Renaud datant de 1986 (par exemple, des interviews à la radio), n’hésitez pas à nous contacter. Il nous fera plaisir de les ajouter au site !