1986 (humour et dessins)

© Alain « Gaston » Rémy

Tel que mentionné par Alain « Gaston » Rémy lors d’une interview accordée à Branchés Culture :

Quand j’étais dessinateur de presse, il m’arrivait de croquer les artistes qui passaient dans la région. J’avais dessiné Renaud après l’avoir vu en concert. Et il se trouve qu’il a parlé du dessin lors d’un concert. Ce qu’on m’a répété. Je suis donc allé au théâtre antique et lui ai offert l’original. Ma première rencontre. 

1) Extrait de l’émission « Antenne 2 Le Journal de 20H » diffusée sur Antenne 2 le 7 janvier 1986, présentée par Alain Cances :

Source : INA.fr

2) Extrait de l’émission « Le Grand Échiquier » diffusée sur Antenne 2 en 1986, avec Julien Clerc et Renaud, présentée par Jacques Chance. En réponse à la sortie de Jeremy Nicholas !

(Si vous connaissez la date de diffusion de cette émission, prière de nous contacter !) 

Chroniques de la haine ordinaire étaient une chronique quotidienne de Pierre Desproges diffusée sur France Inter en 1986. Échos, portraits, rumeurs à propos d’événements qui ont marqué l’année 1986 étaient disséqués en cinq minutes, juste avant les informations de 19 heures. La chronique suivante fut diffusée le 4 février 1986, durant laquelle Pierre Desproges mentionna Renaud à plusieurs reprises, avec des références à Coluche et ses Restos du cœur !

Attention, attention. Il n’y a pas que les nouveaux pauvres. Il y a aussi les nouveaux riches.

Pour venir en aide à mes amis nouveaux riches qui crèvent dans leur cholestérol en plein hiver à Méribel, j’ai décidé d’ouvrir « Les Restaurants du foie ». Envoyez-moi des tonnes de verveine et des quintaux de biscottes sans sel, le bon Dieu vous les rendra…
Sans vouloir offenser les marchands de confitures, il faut bien se rendre à l’évidence : les sirupeux commencent à nous les engluer.

Depuis des lustres, déjà, la mièvrerie d’un humanisme sanglotant enrobait l’Homo sapiens occidental, infiltrant en son cœur débordant de remords colonialistes le flot sucré de la plus vulgaire sensiblerie. Mais bon, on se contentait de patauger dans le filandreux sans s’y noyer : trois sous pour l’abbé Pierre, une marraine pour le Vietnam, une cuillerée pour Mamadou, et on pouvait retourner finir son foie gras la conscience débarbouillée et l’âme dans les pantoufles.

Mais voici qu’une horde électronique de rockers anglophones surgavés d’ice-creams se prend soudain d’émotion au récit pitoyable de la misère Éthiopienne dont les navrantes images nous prouvent en tout cas qu’on peut garder la ligne loin de Contrexéville. Gravés sur le vinyle, les miaulements effrayants et les brames emmêlés de ces chanteurs transis déferlent un jour sur les ondes, et c’est le monde entier qui glougloute dans la mélasse, la larme en crue et la honte sous le bras.

Pantelants d’admiration pour tout ce qui vient d’Amérique, Les Troubadours fin de siècle du rock auvergnat veulent faire exactement la même chose. Ils s’agglutinent en vain aux portes des maquignons du 33 tours : Renaud a eu l’idée avant. Alors, ils chantent avec lui.
A la vue du clip de ces durs en cuir pissotant leur douleur sur leurs leggings, Margot, dégoulinante de chagrin panafricain, se prive des Mémoires de Patrick Sabatier pour pouvoir s’acheter le disque.

Mais voici l’hiver venu. Les nouveaux cons tuent la dinde. Les nouvelles dindes se zibelinent. Les nouveaux pauvres ont faim. Les charitables épisodiques, entre deux bâfrées de confit d’oie, vont pouvoir épancher leurs élans diabétiques. Le plus célèbre des employés de Paul Lederman ouvre « Les Restaurants du cœur ».

Des tripiers doux, des épiciers émus, de tendres charcutiers, le cœur bouffi de charité chrétienne et de cholestérol, montrent leur bonté à tous les passants sur les trois chaînes. Margot revend son disque pour l’Ethiopie pour acheter des pieds de porc aux chômeurs islamiques.

Des êtres qu’un sort heureux a mis à l’abri de la pitié des hommes. Eux n’ont pas à mendier. En casquette à galon doré, ils somnolent dans les tourelles antiseptiques de leurs chars astiqués. Ils sucent des caramels en attendant le déclenchement de la troisième. Quand on lèvera des impôts pour les mourants du monde et qu’on fera la quête pour préparer les guerres, j’irai chanter avec Renaud. En attendant, oui, mon pote, j’ai cent balles. Et je les garde.

Quant au mois de mars, je le dis sans aucune arrière-pensée politique, ça m’étonnerait qu’il passe l’hiver !

  • Interview de Renaud dans l’émission « Cargo de Nuit » 
    (Extraits d’une émission de 1986, Cargo de Nuit (sur RTBF). À noter que bien que la page du HLM des fans de Renaud mentionne la diffusion de l’émission en décembre 1985, plusieurs autres sources mentionnent une diffusion le 5 février 1986.)

« Renaud le supporter Anderlechtois »

Renaud interprète une petite chanson qu’il avait écrite à la gloire d’un club de foot de Belgique, Anderlecht :

En Belgique, on a des moules,
en Belgique on a des frites !
L’atomium avec ses boules
et puis le manenken-pis !
Mais la gloire nationale
de notre petit pays,
c’est une équipe de football,
où ne jouent que des génies,

Les mauves,
c’est pas des mauvais,
c’est pas des mauviettes,
y sont pas moroses,
les mauves,
c’est eux les meilleurs,
c’est eux les vainqueurs,
y sont supérieurs,

Anderlecht, Anderlecht…

Apparitions non-souhaitées de Lolita durant l’interview

  • Renaud s’amusant avec la foule et ses musiciens avec son célèbre « TaTaTiiiin » !

Durant son concert du 12 mai 1986 à Bordeaux :

« Il paraît que c’est moi qui le fais le mieux du monde. 10 ans de travail ! »

Le 15 février 2003, Renaud reçu le trophée de l’ « Artiste de l’année » (sa troisième victoire de la soirée) lors des Victoires de la musique (animées par Jean-Luc Delarue et Michel Drucker). Il en profita pour raconter quelques souvenirs de la cérémonie de 22 novembre 1986 :