Le à 16:48 par Anne-Laure Deparis
Dans un manifeste publié ce dimanche 22 avril dans Le Parisien, 300 personnalités (élus, artistes, religieux, intellectuels…) demandent que la lutte contre l’antisémitisme « devienne cause nationale avant qu’il ne soit trop tard ».
Le message est percutant. Dans une tribune publiée ce 22 avril dans Le Parisien Dimanche, 300 personnalités de tous horizons dénoncent un « nouvel antisémitisme » et demandent que « la lutte contre cette faillite démocratique […] devienne cause nationale avant qu’il ne soit trop tard ».
Ce manifeste, rédigé par un collectif composé notamment de Philippe Val, ex-directeur de Charlie Hebdo, et signé par des politiciens de droite et de gauche (Nicolas Sarkozy, Laurent Wauquiez, Manuel Valls, Bertrand Delanoë), des artistes (Zabou Breitmann, Charles Aznavour, Gérard Depardieu, Pierre Arditi, Renaud, Françoise Hardy…), des personnalités du petit écran (Michel Drucker, Marc-Olivier Fogiel, le producteur de Salut les Terriens ! Stéphane Simon, Bernard de la Villardière…) des intellectuels comme Elisabeth Badinter, Yann Moix ou Pascal Bruckner et des responsables religieux juifs, musulmans et catholiques, rappelle la triste actualité. « Dans notre histoire récente, onze Juifs viennent d’être assassinés – et certains torturés – parce que Juifs, par des islamistes radicaux », peut-on lire, en référence à l’assassinat d‘Ilan Halimi en 2006, à la tuerie dans une école juive de Toulouse en 2012, à l’attaque de l’Hyper Cacher en 2015, à la mort de Sarah Halimi en 2017 et, le 23 mars dernier, au meurtre de Mireille Knoll.
« Les Français juifs ont 25 fois plus de risques d’être agressés que leurs concitoyens musulmans. 10 % des citoyens juifs d’Ile-de-France – c’est-à-dire environ 50 000 personnes – ont récemment été contraints de déménager parce qu’ils n’étaient plus en sécurité dans certaines cités et parce que leurs enfants ne pouvaient plus fréquenter l’école de la République », écrivent les auteurs du manifeste, dénonçant « une épuration ethnique à bas bruit ». Les auteurs estiment que le « silence médiatique » est dû aux « élites françaises » pour qui « la radicalisation islamiste – et l’antisémitisme qu’elle véhicule – est considérée exclusivement […] comme l’expression d’une révolte sociale, alors que le même phénomène s’observe dans des sociétés [très] différentes ».
Ils dénoncent aussi « la bassesse électorale » qui « calcule que le vote musulman est dix fois supérieur au vote juif », mais aussi « l’antisémitisme d’une partie de la gauche radicale qui a trouvé dans l’antisionisme l’alibi pour transformer les bourreaux des juifs en victimes de la société » et qui vient s’ajouter « au vieil antisémitisme de l’extrême-droite ».
« A la marche blanche pour Mireille Knoll, il y avait des imams conscients que l’antisémitisme musulman est la plus grande menace qui pèse sur l’islam du XXIème siècle et sur le monde de paix et de liberté dans lequel ils ont choisi de vivre. Ils sont, pour la plupart, sous protection policière, ce qui en dit long sur la terreur que font régner les islamistes sur les musulmans de France », poursuivent les auteurs de la tribune, appelant « l’islam de France » à se réformer : « Nous demandons que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés d’obsolescence par les autorités théologiques, comme le furent les incohérences de la Bible et l’antisémite catholique aboli par Vatican II, afin qu’aucun croyant ne puisse s’appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime », écrivent-ils à la fin de ce manifeste qui a fait la Une de nombreux JT, dont le 13 heures de France 2, ce dimanche.
Source : Télé-Loisirs