Le 2 novembre 2003 à 00h00
Hier soir à Troyes, l’auteur-compositeur de « Laisse béton » a eu droit à un poignant hommage. Des centaines de chanteurs venus de toute la France ont repris en choeur ses tubes sur scène. Aujourd’hui et demain, Renaud sera au Zénith à Paris.
UN CONCERT CADEAU, un moment d’exception. C’est ce que 900 choristes ont offert à Renaud, hier soir à Troyes, en revisitant son répertoire, accompagnés de sept musiciens. Avant ses deux dates aujourd’hui et demain au Zénith de Paris, l’artiste était en effet l’invité d’honneur des 16es Nuits de Champagne. Présent dans la salle, il a découvert sur scène un mur impressionnant de chanteurs de 7 à 77 ans. En revanche, malgré les sollicitations du public, il a refusé de rejoindre les chanteurs en fin de spectacle et a préféré filer en douce. Dommage. Grosse déception pour les 2 000 spectateurs, mais émotion garantie lors de cette dernière soirée d’un festival à taille humaine qui a attiré près de 27 000 personnes sur sept jours.
Un répertoire intergénérationnel
Chaque année, les Nuits de Champagne montent ainsi leur programmation autour d’un auteur-compositeur. Après Souchon, Nougaro ou Julien Clerc, les organisateurs avaient donc choisi cette fois l’auteur de « Laisse béton ». « L’objectif était de s’appuyer sur ses influences, ses préférences, ses héritiers, explique Pierre-Marie Boccard, délégué général et créateur du festival. En concertation avec lui, nous avons donc voulu mettre en avant la chanson française à texte avec une couleur musette ou folk, ses héritiers actuels et aussi les pays étrangers qui l’ont marqué. » C’est ainsi que depuis le début de la semaine, outre Renaud, qui a donné deux concerts lundi et mardi, ont défilé Bénabar, la Tordue, Mickey 3D ou les Irlandais des Dubliners. Comme le veut la tradition aux Nuits de Champagne, le festival s’est donc achevé hier soir par ce Grand Choral, composé de chanteurs venus de toute la France, mais aussi de Belgique, de Suisse ou du Québec.
Comment allaient sonner les standards de Renaud dans cette configuration inédite ? On pouvait croire que son phrasé si personnel ne se prêterait guère à l’exercice. « Bizarrement, cela été plus facile qu’avec d’autre, rétorque Sylvain Tardy, directeur artistique de ce Grand Choral. A la première écoute, on se dit que son débit, mi-chanté, mi-parlé, va être difficile à adapter. En fait, son répertoire se compose de grandes mélodies sur lesquelles on peut s’appuyer très facilement. » Hier soir, cette imposante chorale, complétée par des groupes de jeunes solistes, révélait sous un jour nouveau le talent de compositeur de Renaud. On a redécouvert les mélodies poignantes de « En cloque », « C’est quand qu’on va où » ou « Chanson pour Pierrot ». On s’est laissé emporter par les refrains fédérateurs de « Dès que le vent soufflera », « Doudou s’en fout » ou la puissance vocale de « Dans mon HLM » et de « la Ballade nord-irlandaise », chanté par la chorale avec deux membres du groupe corse I Muvrini. L’impressionnante polyphonie rebondissait avec jubilation sur les textes de l’auteur, souvent desservis actuellement par sa voix défaillante en tournée. En prime, quelques effets de mise en scène donnaient la part belle à une bande de gamins effrontés, comme les héritiers d’un répertoire intergénérationnel qui a encore de beaux jours devant lui.
Renaud en concert aujourd’hui à 17 h 30 et demain à 20 h 30 au Zénith, 211, avenue Jean-Jaurès, Paris (XIXe). Places : 34 . Tél. 01.42.08.60.00.
Nouvel album live « Tournée d’enfer » à paraître en CD et DVD le 17 novembre.
Source : Le Parisien