Alors, ce nouveau Renaud ?

Le Parisien

Nous avons découvert, hier soir, le 17e album du chanteur de 67 ans, qui sortira le 29 novembre. Un disque réussi sur l’enfance, léger et souriant, où il retrouve son humour, mais pas sa voix.

Dans son clip « les Animals », le cancre de la chanson française est revenu user les bancs de l’école avec la complicité du dessinateur Zep.

« Les Mômes et les enfants d’abord » réunit douze titres, dont les textes ont tous été écrits par Renaud, sauf « le Petit Crabe et la Langoustine », une chanson du musicien de Jazz Jacques Mahieux, décédé en 2016. Le chanteur de 67 ans a aussi mis en musique la gentiment grivoise « Pin-Pon ». Quatre morceaux ont été composés par son ami Thierry Geoffroy, qui a coréalisé l’album, trois par son ex-­gendre Renan Luce, deux par son ex-femme Romane Serda et une par Michaël Ohayon. qui avait travaillé sur le disque précédent.

A la première écoute, ce qui saute aux oreilles et fait mal au cœur, c’est la voix de Renaud. Ceux qui l’ont entendue sur sa tournée savent qu’elle est abî­mée. Sur le disque, elle est en meilleur état – Renaud a arrêté de boire de l’alcool II y a dix mois -, mais elle reste râ­peuse, parfois caverneuse.

Petits anges et vieux démons

Le parti pris des réalisateurs du disque, Thierry Geoffroy et Bertrand Lamblot – qui fut le directeur artistique de Johnny Hallyday -, a été de ne pas tricher avec la réalité et d’adap­ter la musique à la voix de Renaud. C’est respectable, ça rend l’écoute touchante mais parfois difficile.

Se détachent d’emblée quatre chansons ; le single « les Animais », la jolie ballade « L.O.L.I.T.A », dédiée à sa fille Lolita Séchan, et les entraî­nantes « On va pas s’laisser pourrir » – qui a un p’tit air de « Dès que le vent soufflera » – et « Ça va gueuler », dans un registre folk-rock qui donne le ton à l’album et lui vu toujours bien. « Pin-Pon » est une valse lente avec accordéon et trompette, « J’aime rien » et « C la récré» deux blues-rock, le premier avec harmonica, le second avec un chœur d’enfants sur le refrain.

On est heu­reux aussi de retrouver un Re­naud optimiste, évoquant à plu­sieurs reprises son combat victorieux contre l’alcool. Dans une chanson antidrogues, « On va pas s’laisser pourrir » : « J’connais un pote chanteur, qu’a paumé dix ans d’sa vie/Dix ans d’errance, de malheur, dépression, hypocondrie/Tout ça à cause du pastis/Le seul poison de Marseille/A cause d’une vie bien trop triste/A cause d’une vie sans so­leil. » Et dans « les Animals » : « J’ai une passion depuis peu pour les beaux phénix/J’en connais un peu parmi eux, il est fantastix/Autre fois on l’appelait Renaud le renard/Mais depuis qu’il boit du lait, il est plus peinard. »

  

Source : Le Parisien (ici et ici)