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La Dépêche du Midi
L’équipe d’Alors… Chante! se trouve dans la dernière ligne droite. Le festival débutera le mardi 27 mai pour s’achever le dimanche 1er juin. Si le festival souffle cette année ses 18 bougies, ce passage à la majorité ne renie en rien la genèse d’un rendez-vous, devenu une référence dans le paysage musical français. La « voie » n’a pas mué, la ligne des débuts reste claire… « Nous nous sommes développés par couches successives. Si on devait démarrer aujourd’hui, on ne le ferait sûrement pas: c’est devenu tellement complexe… », juge Jo Masure, directeur artistique du festival. Interview.
Que reste-t-il à gérer à moins de quinze jours du début du festival? Ça part tous azimuts… C’est monstrueux. La promo, les partenaires… Il faut prévoir l’implantation des tentes et des chapiteaux autour d’Eurythmie (lire ci-dessous), continuer à répondre au téléphone… Et durant ces derniers jours, il faut gérer l’intendance des artistes. Nous recevons 50 groupes: cela représente 250 personnes sur scène, sans compter les techniciens, ce qui double ce nombre. Renaud arrive avec une grosse artillerie: 50 personnes à lui tout seul….
Cinq personnes travaillent en permanence pour le festival. Cela représente le boulot d’une année. Il faut déposer les dossier de subventions assez tôt, et trouver le temps d’aller voir des groupes, d’écouter les CD… Durant le festival, une centaine de bénévoles viennent renforcer l’équipe. Alors.. Chante! donne l’impression d’être une grosse machine, mais cela reste encore très artisanal. Très fragile.
LES ARTISTES QUE NOUS CHOISISSONS SONT AUTHENTIQUES
Côté programmation, comment arrivez vous à vous démarquer des autres festivals?
Pour les grosses pointures, nous sommes obligés de faire avec les gens qui font actuellement des tournées. Mais on arrive à donner une autre teinte aux soirées grâce aux premières parties, que nous ne nous laissons pas imposer. Toutes les têtes d’affiche ont chacune leur style: Zebda et Tryo ont un public jeune; Delerm et Sanseverino, c’est une chanson plus traditionnelle; Jean-Louis Aubert et Blankass, c’est plus rock; Amina et I Muvrini sont une ouverture sur les musiques du monde. Mais le programme est conçu pour que les spectateurs qui aiment avant tout la chanson puissent s’y retrouver chaque jour. Et puis des Découvertes aux têtes d’affiche, le festival recèle une certaine unité: les artistes que nous choisissons ont quelque chose de commun: ce sont des gens authentiques, qui privilégient avant tout la scène.
Les Découvertes prennent de plus en plus d’importance au sein du festival…
Ça nous titille depuis le début. Depuis la création de l’association en 1983. Dès 1985, nous avons organisé le concours Ricochet en relation avec le Printemps de Bourges. Les Découvertes ont été baptisées ainsi en 2000, mais c’est un travail que nous avons toujours réalisé. Le concept de Découvertes a permis de le mettre en relief. Et de multiplier les débouchés pour les jeunes artistes. Cette année, grâce au partenariat avec les centres Leclerc, les douze groupes programmés en Découverte seront présents quasiment durant tout le festival. Ils auront le temps de nouer des relations entre eux, de multiplier les contacts avec les professionnels. Le facteur temps est important. Il permet de créer des liens plus forts, de renforcer cet esprit de famille que l’on retrouve sur le festival.
UN TRAVAIL GAGE DE NOTRE LONGEVITE
Les Découvertes sont vraiment le travail de fond le plus stimulant pour vous?
Quand on voit ce que sont devenus Bénabar, La Rue Kétanou, Paris Combo ou La Tordue après leur passage ici, c’est très gratifiant. Avec les Découvertes, on impose presque nos choix au public. Alors quand on voit les gens ressortir ravis d’un spectacle de découverts, on est heureux nous aussi. Notre rôle est également de savoir préserver les groupes que l’on aime bien, de savoir leur dire quand ils ne sont pas encore prêts. Ce ne serait pas leur rendre service que de les mettre en difficulté trop tôt. Tout ce travail autour des jeunes artistes n’apparaît pas toujours, mais il est gage de notre longévité.
Quelle est l’autre partie du secret de la la réussite du festival…
Nous avons su déléguer quand il a fallu. Nous avons laissé à des professionnels la partie technique, la logistique, la sécurité. Tout en gardant l’esprit associatif et bénévole pour le meilleur accueil possible.
Propos recueillis par Jérôme POUPON.
L’esprit village s’étend
Le village du festival Alors… Chante! va s’étendre. « On ne doit pas enfermer la chanson… Nous voulions ouvrir le village pour que ça devienne un événement dans la ville, pour que chacun puisse profiter de la fête. Si un festival n’aligne que des spectacles, cela devient très vite austère et triste. Nous allons donc doubler ce qui va se passer dans les salles par des animations parallèles », explique Jo Masure.
Le village de toiles d’Alors.. Chante! va s’ouvrir sur la route d’Ardus, jusqu’à l’hôtel des ventes. On y retrouvera un espace enfants sous chapiteau avec des spectacles tous les jours à 15 heures, des contes gratuits à 17 h 30, des jeux anciens, un trampoline, des manèges…
Nouveauté également: un village d’artisans d’art s’installera avec une trentaine d’exposants qui travailleront sur le site. On retrouvera évidemment le village gourmand. Et le Magic Mirrors qui commencera à vivre dès 11 h 30 avec l’enregistrement d’une émission de radio « Bonjour l’artiste » consacrée aux Découvertes; à 12 h 30 des tables rondes; à 14 h 30 et 22 h 30 des spectacles. L’hôtel des ventes abritera une exposition d’artistes, et des sculptures seront implantés sur le site.
DES TARIFS BAS
« Dans ce même esprit d’ouverture, nous essayons de pratiquer des prix de place les plus bas possibles, grâce aux subventions et aux partenaires privés », remarque Jo Masure.
J-14
Toute première fois
Ce 18e festival d’Alors… Chante! accueillera pour la première fois de nombreux artistes, et pas des moindres: Zebda bizarrement ne s’était jamais produit au festival, tout comme Richard Bohringer, Jean-Louis Aubert, Amina, I Muvrini, Corine… Sans parler des Découvertes.
Que Lafore soit avec toi
Lors du dernier Printemps de Bourges, David Lafore Cinq têtes a remporté le titre de révélation du festival. Une belle carte de visite avant Montauban où ce quintet marseillais est programmé dans le cadre des Découvertes.
Un festival de victoires
Vincent Delerm devait faire partie des découvertes 2002 du festival Alors… Chante! Pour une raison de calendrier, cela n’avait pas été possible. Depuis, on sait ce que Delerm est devenu… Fanny Ardant, et lui ont remporté une victoire de la musique ‘album révélation). Tout comme Sanseverino (révélation scène). Jo Masure les avait programmé ensemble sans savoir que les Victoires allaient les adouber. Et le public aussi: le concert Delerm-Sanseverino du mercredi 28 mai à Eurythmie est déjà complet. Pour les retardataires, ils devront rester chez eux et se brancher sur France Inter qui retransmettra la soirée en direct à partir de 21 heures. Jean-Louis Foulquier fera le voyage pour tenir le micro de présentateur.
Mister Renard et Pierrot le violoniste
Gérard Blanchard se produira au Magic Découvertes à 22 h 30, le jeudi 29 mai. On le retrouvera aux côtés de son violoniste attitré Pierre Bloch, dit Pierrot. En 1998, celui-ci avait fait la rencontre de Renaud à Montauban. Mister Renard n’a pas eu la mémoire courte: c’est Pierrot qui joue les parties de violon sur son dernier album « Boucan d’enfer ».
DU MARDI AU DIMANCHE
L’essentiel du programme
Voici les principaux rendez-vous du festival Alors… CHANTE!:
Mardi 27 mai, au théâtre, à 18 heures: Amélie-les-Crayons, Kent.
A Eurythmie, à 21 h 30: la Tordue, Zebda.
Au Magic Mirrors, à 22 h 30: Nicolas Reggiani, interprète Léo Ferré. A 0 h 30: animation.
Mercredi 28 mai, au Magic Mirrors, à 14 h 30: les Découvertes, Thierry Romanens, Camille, David Lafore 5 Têtes. Petit chapiteau à 15 heures: spectacle pour enfants.
Au théâtre à 18 heures: Jeanne Cherhal, La Baronne.
A Eurythmie, à 21 h 30: Vincent Delerm, Sanseverino.
Au Magic Mirrors, à 22 h 30: Le Quartet Buccal. A 0 h 30: animation.
Jeudi 29 mai, au Magic Mirrors à 14 h 30: les Découvertes. Thibaud Couturier, Yena, Mauvaises langues. Petit chapiteau, à 15 heures: spectacle pour enfants.
Théâtre à 18 heures: Daniel Helin, Gilbert Laffaille.
A Eurythmie à 21 h 30: Blankass, Jean-Louis Aubert.
Au Magic-Mirrors, à 22 h 30: Gérard Blanchard. A 0 h 30: animation.
Source : La Dépêche