Publié le 3-12-1978
Vêtu de cuir et le sourire en coin, Renaud a cette «gueule d’amour» qu’évoque Barbara dans «Si la photo est bonne », de la graine de vaurien.
Persifleur, gavant l’auditeur de calembours et de contrepèteries, Renaud (Séchan) parle des zonards mal-aimés, de sa gonzesse, des cinquante millions de tarés qui (selon lui) peuplent la France, ou du casseur adolescent, plombé comme un lapin sous les bravos des charognards. A-t-il conscience de tricher ?
Chercher à savoir qui se cache ici sous l’aspect d’un loulou. Renaud raille le misérable journaliste ayant parlé, à son sujet, ou de facho» de gauche ou d’anar de droite. Ce que nous avons vu, c’est un chanteur surfait, tapant sur les mêmes clous du début à la fin, dont l’inspiration musicale est famélique et la tenue de scène d’un immobilisme désespérant.
À la fin, se parant d‘un dernier bouclier-bidon, Renaud se démystifie : Je ne suis ni loubard, ni fils de la taule ou du trottoir ni ceci, ni cela. Suit tout un catalogue. Il aura donc fallu à ce garçon une heure pour nous dire qu’il n’est (presque) rien. On s’en était déjà avisé lors du premier passage belge de Renaud au Festival de Spa.
Fr. M.