Au Québec, on chante en direct

Le Parisien

Culture & loisirs

Par Emmanuel Marolle 

Le 24 décembre 2004 à 00h00

Saint-Alexis-des-Monts (Canada)

Henri Salvador (à droite), qui « n’aime pas le froid », sera là aussi, ainsi que Stéphane Rousseau (au centre), qui présentera l’événement (FRANCE 2/LAURENT DENIS)

C’EST UNE QUESTION de principe. Au Québec, s’il y a de la musique à la télévision, c’est en direct. « Ici, le syndicat des musiciens impose que les chansons soient en live et non en play-back », explique un responsable de la production. Du coup, l’émission de ce soir s’est adaptée. Les musiciens d’Isabelle Boulay ont accompagné l’ensemble des artistes, et sa pianiste et directrice artistique, Julie Lamontagne, a planché sur les arrangements des titres de chacun pour les interpréter en direct. Un dispositif forcément lourd mais qui, la semaine dernière pendant l’enregistrement, a donné de jolis moments : le trio décapant Isabelle Boulay, Eddy Mitchell et Johnny Hallyday embarqués dans un medley de « Lèche-bottes blues » et « la Musique que j’aime » avait quelque chose d’historique. La même Isabelle Boulay et son compatriote Daniel Lavoie ont mêlé subtilement leur « Aimons-nous » et « Ils s’aiment » respectifs. La pétillante Julie Zenatti n’est pas passée inaperçue en reprenant haut la main « Et maintenant » de Gilbert Bécaud. Dans la salle de restaurant, près de la cheminée, quelques dizaines de privilégiés ont aussi frissonné en écoutant le tandem acoustique Zazie-Corneille sur « Parce qu’on vient de loin ».

Quelques-uns ont malgré tout dérogé à la règle : Zazie était venue avec ses musiciens, mais elle a joué « Rodéo » en play-back. « On ne nous a pas proposé autre chose, se défend l’artiste. Je préfère le live, mais il aurait fallu aussi que l’on emmène notre matériel, ce qui aurait sans doute compliqué les choses. » Renaud et sa chérie Romane Serda ont aussi dû céder aux mauvaises habitudes. « On ne savait pas que c’était possible de faire du live, que cela allait être quelque chose d’intimiste », explique la jeune fille. « De toute façon, je n’ai pas chanté en direct depuis un an et j’ai les cordes vocales assez… fragiles », reconnaît le chanteur. Aphone, Dany Brillant a été contraint malgré lui au play-back. Quant à Johnny, il a préféré en faire de même lors de son duo avec Isabelle Boulay pour « Tout au bout de nos peines », dont les paroles le faisaient « savonner » pendant les répétitions. « Il ne connaît pas bien la chanson et préférait être au top pour Isabelle, expliquait-on dans les coulisses de l’émission. Il veut que ce duo qui vient de sortir en single devienne un gros tube. »

  

Source : Le Parisien