CRITIQUE – Avec son nouveau titre, le « chanteur énervant » tord le cou aux Cassandre qui le disaient terminé. Sa voix est même bien plus assurée qu’on le craignait. La composition de Michael Ohayon sert le propos avec nervosité.
« Toujours vivant, rassurez-vous »: la voix est bien plus assurée qu’on le craignait dès l’introduction de Toujours debout, nouvelle chanson de Renaud diffusée dans la nuit du lundi 25 au mardi 26 janvier. En quelques mots bien sentis, le « chanteur énervant » adresse une réponse percutante à tous ceux qui ont tôt fait de l’enterrer après une décennie d’inactivité.
Amples accords de guitare acoustique, arpège de guitare électrique, nappes d’orgue, basse et batterie toniques, la production discrète de la composition de Michael Ohayon sert le propos avec nervosité. Ce n’est pas la première fois que Renaud utilise sa plume pour régler ses comptes. Il le faisait déjà en 1980 sur Où c’est qu’j’ai mis mon flingue, en des termes très directs, déjà:
« Ecoutez moi un peu / Les pousse-mégots et les nez-d’boeux / Les ringards, les folkeux, les journaleux / D’puis qu’y’ a mon nom dans vos journaux / Qu’on voit ma tronche à la télé / Où j’ vends ma soupe empoisonnée / Vous m’avez un peu trop gonflé.»
Sobre depuis quatre mois, la voix étonnament claire
Trente cinq ans après, le désormais sexagénaire a toujours la dent aussi dure, décochant ses flèches les plus virulentes à l’endroit des journalistes et des paparazzi:
« Chasseurs de prime, paparazzi en embuscade / Impriment des ragots, des salades »
En des termes virulents, avec l’argot qui le caractérise depuis son premier album en 1975, Renaud s’en prend aux « trous du cul », aux « enfoirés » qui l’ont déclaré fini. « Il est pas né le crétin qui voudra m’enterrer »
Dans un entretien unique accordé à Didier Varrod sur France Inter, Renaud confirme que la chanson est tirée d’un album qui sortira en avril prochain, prélude à une grande tournée, qui commencera en régions avant de se poser à Paris pour une dizaine de dates au Zénith, et passera par les festivals, pour se terminer au printemps 2017. Ressuscité, l’homme avoue rattraper le temps perdu à écumer les bistros de L’île sur la Sorgue, où il a été frappé par les témoignages de fans venus de la France entière prendre de ses nouvelles.
Sobre depuis quatre mois, la voix étonnament claire malgré une consommation immodérée de cigarettes, Renaud se résume dans une punchline dont il a le secret: « Je ne suis plus un chanteur qui boit, je suis un buveur qui chante. »
Source : Le Figaro