Dans sa chanson humoristique Socialiste, Renaud mentionne plusieurs personnalités publiques :
Elle m’a parlé d’Bernard Tapie
Enthousiaste
M’a dit qu’il avait du génie
Et d’la classe
J’lui ai dit : t’as raison, Ginette,
C’est Karl Marx
En plus balèze, en plus honnête
En plus efficace
Moi j’étais rien-du-toutiste
Anarcho-mitterrandiste
J’sais même pas si ça existe
Mais ça m’excite !
Pi elle m’a dit qu’elle avait des
Relations
Qu’elle était pote avec un pote
A Tonton
Qu’elle avait dîné y’a un mois
Chez Jack Lang
Que Guy Bedos avait r’pris quatr’fois
De la viande
J’ui ai dit qu’moi j’fréquentais plus
Les salons
Que j’avais connu Charles Hernu
En prison
Qu’j’avais bouffé une fois dans un
Ministère
Qu’objectivement c’était meilleur
Chez ma mère
On peut pas être à la fois
Et au four et au moulin
On peut pas être à la fois
Jean Dutourd et Jean Moulin…
Bernard Tapie est né le dans le 20e arrondissement de Paris. C’est un homme d’affaires et homme politique français. Il est, successivement ou simultanément, dirigeant d’un groupe d’entreprises (notamment sportives), propriétaire d’Adidas et de l’Olympique de Marseille et animateur de télévision. Dans une moindre mesure, il est aussi chanteur, auteur et acteur.
Engagé en politique, il fut ministre au sein du gouvernement Bérégovoy, député français élu dans les Bouches-du-Rhône, député européen et conseiller général des Bouches-du-Rhône. Redevenu homme d’affaires à la fin des années 2000, il est actuellement gérant du Groupe Bernard Tapie et détient 89 % du Groupe La Provence, qui édite les journaux La Provence et Corse-Matin.
Plusieurs fois impliqué dans des affaires judiciaires, il a été notamment condamné à la prison ferme pour « corruption » et « subornation de témoins » dans l’affaire VA-OM, mais aussi pour « fraude fiscale » dans l’affaire du Phocéa, à de la prison avec sursis et à une interdiction de gérer pour « abus de biens sociaux » dans l’affaire Testut, pour « faux, usage et recel de faux, abus de confiance et de biens sociaux » dans l’affaire des comptes de l’OM, et à rembourser à l’État les 404 millions d’euros indûment perçus dans le cadre de l’affaire Tapie-Crédit lyonnais. Mis en examen pour « escroquerie en bande organisée » et « détournement de fonds publics » dans cette même affaire, il est relaxé le 9 juillet 2019.
Suite à la diffusion d’un reportage intitulé « Bernard Tapie: les matchs de sa vie » dans l’émission « Ligne Rouge » (BFMTV) le 21 janvier 2020, Bernard Tapie a accepté de réagir à ce reportage et de répondre aux questions de Bruce Toussaint le jour même sur BFMTV :
Karl Marx est né le à Trèves (Allemagne) et est mort le à Londres. Il était un philosophe, historien, sociologue, économiste, journaliste, théoricien de la révolution, socialiste et communiste allemand.
Karl Marx est connu pour sa conception matérialiste de l’histoire, son analyse des rouages du capitalisme et de la lutte des classes, et pour son activité révolutionnaire au sein du mouvement ouvrier. Des courants de pensée se revendiquant principalement des travaux de Marx sont désignés sous le nom de marxisme. Ses travaux ont marqué de façon considérable le XXe siècle, au cours duquel de nombreux mouvements révolutionnaires et intellectuels se sont réclamés de sa pensée.
Le Capital. Critique de l’économie politique (du titre original allemand Das Kapital. Kritik der politischen Ökonomie) est l’ouvrage majeur de Karl Marx. Marx a consacré plus de 20 ans de sa vie à l’écriture de cette œuvre, mais n’en a achevé qu’une partie : le premier livre, publié le et dédicacé à Wilhelm Wolff, consacré au développement de la production capitaliste. Des brouillons de Marx ont été utilisés par Friedrich Engels pour publier les livres 2 et 3, en 1885 et 1894.
Voici un reportage de France Culture diffusé le 19 mai 2012 dans l’émission « Une vie, une œuvre » intitulé « Karl Marx (1818-1883), l’horizon du monde » :
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François Mitterrand (« Tonton ») et l’anarchisme
Renaud discute brièvement (probablement à la blague) de sa philosophie politique à travers les vers suivants :
Moi j’étais rien-du-toutiste
Anarcho–mitterrandiste
J’sais même pas si ça existe
Mais ça m’excite !
Pi elle m’a dit qu’elle avait des
Relations
Qu’elle était pote avec un pote
À Tonton
« Anarcho » est un préfixe référant à l’anarchisme. L’anarchisme regroupe plusieurs courants de philosophie politique développés depuis le XIXe siècle sur un ensemble de théories et de pratiques anti-autoritaires. Fondé sur la négation du principe d’autorité dans l’organisation sociale et le refus de toute contrainte découlant des institutions basées sur ce principe, l’anarchisme a pour but de développer une société sans domination et sans exploitation, où les individus coopèrent librement dans une dynamique d’autogestion.
Dans sa chanson Socialiste, Renaud associe la philosophie de l’anarchisme au président de la République d’alors, François Mitterrand. Ayant été élu comme candidat du Parti socialiste (PS), François Mitterrand croyait évidemment que le gouvernement (comme principe d’autorité) avait un rôle dans l’organisation sociale. François Mitterrand n’était donc pas un anarchiste. Alors, pour répondre à la question de Renaud : non, l’ « anarcho-mitterrandisme », n’existe pas, pas plus qu’un « anarcho-mitterrandiste » !
François Mitterrand est né le à Jarnac (Charente) et est mort le à Paris. Il était un homme d’État français, président de la République du au .
Avocat de formation, agent contractuel sous le régime de Vichy puis résistant, il s’engage en politique après la Seconde Guerre mondiale au sein de l’Union démocratique et socialiste de la Résistance. Député de 1946 à 1958, puis sénateur de 1959 à 1962 et à nouveau député de 1962 à 1981, il est onze fois ministre sous la IVe République. Défavorable au retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958, il passe plus de vingt ans dans l’opposition.
Candidat du Parti socialiste (PS) à l’élection présidentielle de 1981, il est élu au second tour face à Valéry Giscard d’Estaing. Premier chef d’État issu de la gauche sous la Ve République, il fait notamment voter l’abolition de la peine de mort et un certain nombre de mesures sociales inspirées du programme commun. En 1988, il est réélu président de la République face à Jacques Chirac. Son second mandat est marqué par l’engagement militaire de la France dans la guerre du Golfe, par l’adoption du traité de Maastricht, par le déclin de sa popularité, par des révélations sur son passé et son état de santé déclinant. Ayant effectué deux septennats complets, François Mitterrand détient le record de longévité à la présidence de la République française.
Renaud avait beaucoup d’admiration et d’affection pour François Mitterrand. Il ira même jusqu’à signer une tribune, « Tonton laisse pas béton! », sur toute la largeur d’une pleine page publiée dans le quotidien Le Matin de Paris le 7 décembre 1987, afin de convaincre François Mitterrand de ne plus hésiter à se représenter à l’occasion des élections de 1988 :
Renaud rendit aussi hommage à François Mitterrand à travers deux de ses chansons :
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- « Tonton », l’un des surnoms de François Mitterrand ; et
- « Baltique », la chienne du président qui fut interdite d’entrée lors de la cérémonie des obsèques à Jarnac le et qui resta sur le parvis, tenue en laisse par Michel Charasse.
Voici une interview de François Mitterrand (en direct depuis l’Elysée) avec Arlette Chabot et Ruth Elkrief diffusée sur France 2 le 9 novembre 1992 :
Jack Lang est né le à Mirecourt (Vosges). Il est un juriste et homme politique français.
Très tôt attiré par la scène théâtrale, Jack Lang fonde, en 1958, avec Édouard Guibert, la troupe universitaire de Nancy ; la première année, il interprète le rôle-titre de Caligula. Il suit également des cours durant trois ans au conservatoire d’art dramatique de Nancy.
Plusieurs fois ministre (Culture, Éducation nationale) dans des gouvernements socialistes, notamment en tant que « numéro deux du gouvernement » (1992-1993), il est conseiller de Paris de 1983 à 1989, député de Loir-et-Cher entre 1986 et 2000 puis du Pas-de-Calais de 2002 à 2012. Battu lors des élections législatives de 2012 dans la deuxième circonscription des Vosges, il devient président de l’Institut du monde arabe l’année suivante.
Voici Jack Lang interviewé par Anne-Élisabeth Lemoine dans l’émission « C à vous » diffusée sur France 5 le 16 avril 2019 (à la suite du violent incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris) :
Guy Bedos est né le à Alger et est mort le à Paris. Il était un humoriste, artiste de music-hall, acteur et scénariste français.
En 1965, Guy Bedos débute au music-hall avec l’agence Audiffred à Bobino en covedette avec la chanteuse Barbara, puis se lance dans une carrière d’humoriste en formant un duo avec Sophie Daumier. Après leur séparation, il se lance dans une carrière solo, tout en s’affirmant comme un acteur accompli au cinéma et dans des téléfilms.
Par la suite, il réalise et interprète de nombreux spectacles, dont un duo avec Muriel Robin en 1992. Il a aussi joué dans des pièces de théâtre comme La Résistible Ascension d’Arturo Ui de Bertolt Brecht. Il a contribué régulièrement à l’hebdomadaire satirique Siné Hebdo créé par le dessinateur Siné, jusqu’à ce qu’il cesse d’être publié. Le , le fils de Guy Bedos, Nicolas, annonce sur le réseau social Twitter la mort de son père à l’âge de 85 ans. À la fin de sa vie, celui-ci était atteint de la maladie d’Alzheimer.
Renaud vouait une certaine admiration pour l’œuvre de Guy Bedos : Le voici à la Sorbonne en mai 1968, alors qu’il était membre du « Comité Gavroche Révolutionnaire », récitant le sketch « Vive la vie » de Guy Bedos (à sa droite, nous pouvons apercevoir Bruno Clavier, alors qu’à sa gauche nous pouvons voir Serge Cazenave-Sarkis et Évariste (Joël Sternheimer)) :
Source : Grands soirs et petits matins
Voici un survol des meilleurs sketchs de Guy Bedos tels que compiler par l’Institut national de l’audiovisuel (INA) :
Eugène Charles Hernu est né le à Quimper et est mort le à Villeurbanne. Il était un homme politique français. Député–maire du Parti socialiste (PS) de Villeurbanne.
Sous le régime de Vichy, Charles Hernu est incorporé dans les Chantiers de jeunesse. Marié à Jeanne Puillat, une institutrice de Villeurbanne dont il a un fils prénommé Maxence, Charles Hernu est arrêté 77 cours Tolstoï, en septembre 1944, à la suite de ses activités comme délégué départemental à l’Information sociale vichyste, appelé aussi Propagande ouvrière, pour le département de l’Isère, de mai à juillet 1944. Hernu est emprisonné à la prison de Grenoble d’octobre 1944 jusqu’au début de l’année 1945 puis libéré sans jugement.
Il devint ministre de la Défense sous la présidence de François Mitterrand, mais démissionna en 1985 à la suite de l’affaire du Rainbow Warrior. L’affaire du Rainbow Warrior désigne le sabotage du navire amiral de l’organisation écologiste Greenpeace, le Rainbow Warrior, par les services secrets français le , ainsi que ses suites médiatiques, politiques et judiciaires. Le navire, à quai en Nouvelle-Zélande, était paré à appareiller pour l’atoll de Moruroa afin de protester contre les essais nucléaires français. L’opération de sabotage fut commanditée par le ministre de la Défense français d’alors, Charles Hernu, avec l’autorisation explicite du président de la République française François Mitterrand (selon le témoignage de Pierre Lacoste, patron de la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE). L’opération fit un mort : Fernando Pereira, photographe, membre de l’équipage de Greenpeace. Cet acte, qui constituait une violation de la souveraineté de l’État néo-zélandais, fut à l’origine de tensions entre les deux pays et eut des conséquences sur leurs relations politiques et économiques. La plupart des observateurs s’accordent pour dire que Charles Hernu a servi à cette occasion de « fusible » pour de « plus hautes autorités » certainement informées de l’opération.
Voici un épisode de l’émission « Affaires sensibles » intitulé « Rainbow Warrior : sabordage en eaux troubles pour raison d’Etat » présentée par Fabrice Drouelle et diffusé sur France Inter le 5 novembre 2014. Cet épisode implique évidemment Charles Hernu, alors ministre de la Défense français :
Jean Dutourd est né le à Paris. Il est mort le dans la même ville. Il était un écrivain français, membre de l’Académie française.
Résistant et évadé à deux reprises, il commence sa carrière après-guerre dans les journaux. Il y écrira toute sa vie, dans le quotidien France-Soir en particulier, où il est éditorialiste pendant trente ans. Sous la légèreté caustique du ton qu’il emploie pointe la profondeur du regard du moraliste, critiquant les mœurs d’une époque et développant à partir de là des réflexions sur la nature humaine.
Il est l’auteur de soixante-dix romans et essais, dont Au bon beurre, portrait au vitriol d’une famille de crémiers pendant l’occupation allemande qui rencontre un grand succès et remporte le prix Interallié. Son style d’écriture se caractérise par une ironie piquante, alliant provocation ébouriffante et élégances ressouvenues des lettres d’Ancien Régime, qui font écho à sa sensibilité anarcho-monarchiste. Élu à l’Académie française en 1978, il s’y est illustré par sa défense de la langue française. Selon ses propres mots : « J’avais déjà, bien avant d’être académicien, l’amour de la langue française. Je l’aime comme un artiste aime la matière de son art. Comme un homme aime l’âme que Dieu lui a donnée. ».
Jean Dutourd accorda une interview de près d’une heure à Emmanuelle Dancourt dans l’émission V.I.P. (« Visages Inattendus de Personnalités ») diffusée sur KTO le 17 février 2008 :
Jean Moulin est né le à Béziers et est mort le près de Metz, en Moselle annexée. Il était un haut fonctionnaire et résistant français.
Préfet de l’Aveyron puis d’Eure-et-Loir, refusant l’occupation nazie, il rejoint en , l’organisation de résistance la France libre à Londres en passant par l’Espagne et le Portugal. Il est reçu par Charles de Gaulle à qui il fait un compte rendu de l’état de la Résistance en France et de ses besoins, notamment financiers et en armement.
À l’issue de quelques entretiens, il est envoyé à Lyon par Charles de Gaulle pour unifier les mouvements de la Résistance. Il est arrêté à Caluire-et-Cuire, dans la banlieue de Lyon, le et conduit au siège de la Gestapo à Lyon où il est torturé ; il est ensuite transféré à la Gestapo de Paris. Il meurt dans le train qui le transporte en Allemagne peu avant le passage de la frontière, le . Son décès est enregistré en gare de Metz.
Il dirigea le Conseil national de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Considéré comme l’un des principaux héros de la Résistance, il est compagnon de la Libération en 1942, nommé général de brigade à titre posthume lors de la Libération de la France, puis général de division en novembre 1946.
Pour en savoir plus, voici le documentaire « Jean Moulin – Klaus Barbie : la justice de l’Histoire » diffusé sur France 3 le 3 avril 2018 :