Ces Français ne craignent pas de dire qu’ils ont beaucoup gagné en 83

Paris Match

N° 1807, 13 janvier 1984

NOTRE SONDAGE sur l’argent des Français est alarmant, mais il y a des exceptions. Les heureux de 83

Le fisc devrait tresser des couronnes à ces super-contribuables qui rédigent leur déclaration d’impôts en souriant, comme on écrit une déclaration d’amour. Pour eux, avoir réussi dans le métier qu’ils ont choisi est plus important que de « faire » de l’argent.

Ainsi, Yannick Noah, si peu intéressé qu’ivre de bonheur après sa victoire à Roland-Garros l’été dernier, il a tout simplement oublié de prendre son chèque. C’est seulement au terme de quinze jours de festivités qu’il a pensé à le récupérer.

Autre exemple d’indifférence à l’argent : Renaud, le chanteur zonard qui collectionne pour chaque album les disques d’or (150 000 exemplaires) et des disques de platine (450 000 exemplaires). Depuis ses débuts, il y a six ans, il a vendu 3,5 millions de disques. Sa dernière chanson : « C’est la mer qui prend l’homme » a atteint les 340 000 en deux mois. Premier au hit-parade, il ne sait pas encore le montant des droits qu’il touchera pour 1983. « Ça va faire un max, dit-il. Mon pognon, il est sur un compte courant : pratique pour en donner aux copains dans la dèche ». Il roule dans une vieille guimbarde achetée d’occasion mais s’offre chaque année quatre ou cinq paires de « tiags » parmi les plus belles qui existent.

RENAUD :
100 « patates » pour sa goélette de 14 mètres qu’il a construite lui-même sur un quai de la Marne. C’est son seul investissement depuis qu’il est célèbre.

  

Source : Paris Match