Dans un coin pourri

Télérama

20 mars 2002

Dans le courrier des lecteurs

Banlieue de Paris, Montrouge.

Ce matin de fraîcheur hivernale, seul un café-tabac diffuse une lueur blafarde sur le trottoir humide.

A l’intérieur de cet estaminet règne une ambiance animée, dans des relents de café, pastis et fumée de cigarettes. Le comptoir affiche complet et les tables sont toutes occupées. Une joyeuse ambiance, comme hors du temps, règne dans la salle enfumée. Les habitués parlent beaucoup.

Georges et sa pipe, Jacques et ses immenses bras, Léo les yeux plissées n’arrêtent pas de refaire ce monde disparu. Et si c’est surtout Serge qui enfume tout le monde, les autres, Arthur, Paul, noyés dans leur absinthe, entendent dans un rêve René, Alphonse, Jean-Pierre, Boby, tous les autres et leurs éclats de voix, ponctués de rires sonores.

Mais la cloche sonne et le silence se fait. Les regards se tournent vers l’entrée :

« Bon Dieu, c’est Claude, viens, rentre, n’aie pas peur, mais on t’attendait pas si tôt ! »

On entoure Claude Nougaro, éberlué et perdu, le perco est déjà en route. On le bombarde de questions sur le monde du dehors. Claude, heureux de cette sollicitude, est ému, parle, parle, avant de s’en retourner à Toulouse.

On lui dit qu’on attend Renaud* pour beaucoup plus tard et d’autres, jeunes prometteurs.

Mais il promet de revenir souvent dans ce bistrot des copains.


* j’espère que Renaud ne montera pas trop vite au bistrot des copains…

  

Source : Le HLM des fans de Renaud