Il s’agit d’une reprise humoristique de la chanson « Dès que le vent soufflera » par Carmela Giusto. Cette « version corrigée » fut mise en ligne sur la page Facebook de Carmela le 23 septembre 2021. Elle fut également diffusée dans l’émission « Le Grand Cactus » (l’actualité belgo-mondiale revisitée avec humour 🌵) sur RTBF :
L’orthographe et le bon usage de la grammaire se meurent peu à peu, et sur les réseaux sociaux, la tendance n’est pas à l’amélioration. Ce phénomène a inspiré Carmela pour sa parodie chantée dans laquelle elle s’attaque aux erreurs grammaticales. Elle a décidé de reprendre « Dès que le vent soufflera » du chanteur Renaud… À sa sauce !
Dès que le vent soufflera
L’homme n’apprend plus la grammaire
Et la grammaire prend l’homme, Tatatsin !
Pour c’qu’il est quand il l’oublie
Un clone de Franck Ribéry
Tu es nul en rédac’
Et ta langue, c’est la zone
Tu frôles la crise cardiaque
Pour épeler « autochtone »
Même pour lire
T’es à la masse
D’Hugo ou Maupassant
Rien qu’en lisant les préfaces
Tu mendies des Dafalgan
Quand t’écris « cmt sa va ? »
Avec S et A
Un Larousse et un Flammarion
Se jettent d’un pont
L’homme ne dit plus la grammaire
Donc la grammaire dit à l’homme
Le français, tu l’as appris
Avec Jul, tant pis
Quand certains « croivent » en Dieu
Ou « voyent » l’Éternel
Leur bible, au plus haut des cieux
N’invoque pas le Bescherelle
Si tu m’écris « Je vois où l’endroit où
j’suis parti, mangé »
Ni retourne pas surtout
Tu vas t’y r’faire bouffer
Quand tu gribouilles « s’ai bien moi »
Fort content de toi
Un pronom tout moribond
S’achève au poison
O, o, o, o, o
Orthographe…
Quand l’homme pense à la grammaire
La grammaire pense à l’homme
Qui trouve que le subjonctif [« Fou de moi, sans que je le susse ! »]
C’est pas compréhensif
Ne d’mande pas une question
Pose-là, c’est mieux vu
Mais pas « Ou c’est que j’ai bon ? »
Elle s’ra vite répondue
Et au macho qui twitte
« Salope c’est moi qui a raison »
Sache qu’écrire comme une bitte
Ne te rendra pas moins con
Lorsque tu écris « des fois »
Au lieu de « parfois »
Un adverbe en dépression
Saute sous un camion
Si l’homme demande une grammaire
La grammaire demande à l’homme
Pourquoi « au jour d’aujourd’hui »,
« au coiffeur » ou « sur Paris » ?
Tu envoies « Bonne anniversaire »
Alors qu’le mot est masculin
Mais tu es sans doute non-binaire
Multigenre extra-utérin
Quand tu plains lors des frimas
« Tous ceux qui zzz’ont froid »
Un manuel de liaison
S’enterre bien profond
O, o, o, o, o
Orthographe…
Quand l’homme mise sur la grammaire
La grammaire mise sur l’homme
Mais elle n’avait pas prédit
L’apocalypse à l’écrit
Ne tente jamais « à cause que »
« C’est qui qui » ou j’sais pas quoi
« Vous disez » ne le dit pas
Pour conclure, ferme-là !
Et Maître Capello
Les linguistes par centaines
N’avaient pas prévu l’niveau
De la p’tite Wejdene
« Quand tu hors de ma vue seras »
« Je te verras pas »
À chaque phrase sans action
Un verbe meurt au front
Essaie d’y aller mollo
Si tu « visites » tes parents
Ils n’auront pas qu’le cœur gros
Quand tu s’ras dedans
Quand tu lances à chaque repas
« Si j’aurais su ça »
Même Grevisse ne dit plus non
À l’extrême-onction
Maintenant qu’il gît ici-bas
Le grammairien roi
Les paroles de cette chanson
Tu t’en rappellerons (de requin !)