Enchères : Renaud vend ses « Tintin »

Le Parisien

Culture & loisirs, Livres

Par Christophe Levent
Le 30 avril 2016 à 00h00

Le chanteur se sépare de 200 albums ou planches de sa collection de BD, lors d’une vente ce samedi chez Artcurial.

Selon Eric Leroy (à d.), expert de la vente et ami du chanteur, Renaud a commencé à collectionner la BD dans les années 1980. Il se rend à des ventes (à gauche, en 1990) pour acheter des planches de son auteur favori, Hergé, qui lui rappelle son enfance
Alain Buu / Gamma, Artcurial et Hergé Moulinsart Alain Buu / Gamma, Artcurial et Hergé Moulinsart

Il ne sera a priori pas là pour voir ça. Renaud préfère rester sous le soleil corse alors qu’il disperse ce samedi une partie de sa collection de bandes dessinées aux enchères. Une vente prestigieuse de quelque 700 lots, où tous les grands noms du neuvième art seront représentés, dont 200 environ appartiennent au chanteur.

Le chanteur qui vient de faire un retour triomphal avec son nouvel album — vendu à 436 000 exemplaires en trois semaines — restera malgré tout la star de cette mise à l’encan. Les pièces les plus attendues sortent en effet de son impressionnante collection de quelque 4 000 albums, patiemment amassés depuis les années 1980.

« Renaud, c’est d’abord un lecteur de BD des années 1970, explique Eric Leroy, expert de la vente et ami du chanteur. C’est un vrai amateur qui connaît tous les classiques. C’est aussi un passionné qui s’est mis peu à peu à beaucoup acheter, d’abord des choses qui lui rappelaient son enfance puis un peu de tout. Nous nous sommes beaucoup croisés dans les ventes. »

En grand gamin qui se fait plaisir, Renaud a bien sûr craqué pour Hergé. Notamment la pièce qui constitue le clou de la vente d’aujourd’hui : une double page originale qui marque la fin de l’album « le Sceptre d’Ottokar ». Elle est estimée entre 600 000 et 800 000 €. Mais vu la cote de Tintin sous le marteau en ce moment, elle pourrait facilement dépasser le million. Le chanteur l’avait acquise pour 100 000 francs. Autre lot exceptionnel lui appartenant : une planche de « Quick et Flupke » (photo ci-contre) (80 000 à 120 000 €), autres héros d’Hergé, pour lequel il a beaucoup de tendresse. « J’adore. C’est la poésie de la rue, l’enfance et les chaussettes à clous. J’y vois un peu du Robert Doisneau », a-t-il confié.

Pourquoi les vendre alors ? « Je ne suis plus collectionneur. Je ne vends pas pour spéculer. Mes BD s’accumulent, prennent la poussière, se meurent doucement », justifie le chanteur dans le catalogue Artcurial. En mars il nous avait précisé qu’il voulait aider financièrement sa fille Lolita avec cet argent : « Elle s’est séparée de Renan Luce et cela lui permettra de lui racheter sa part de leur maison. »

Vente chez Artcurial, 7, rond-point des Champs-Elysées (Paris VIII e). Aujourd’hui, de 11 heures à 14 heures.

 

Source : Le Parisien