Les Dernières Nouvelles d’Alsace
17 janvier 2016
CONCERT | Avec le Lézard
Amoureux du Renaud d’avant 1981, trois facétieux complices nantais étaient invités, samedi, par le Lézard colmarien, à raviver dans la mémoire des fans quelques textes aussi décalés que puissants du chanteur militant.
DERRIÈRE L’APPELLATION « Licenciés de chez Renaud », on trouve trois camarades de virées probablement, d’engouement pour sûr. Un engouement pour les chansons d’un certain Renaud Séchan. et plus particulièrement pour sa production d’avant l’avènement de François Mitterrand. Le trio n’en sera pas pour autant rigide dans son choix des titres, et se permet une incartade du côté de Morgane de toi, sorti en 1983, pour l’ensoleillé Doudou s’en fout. Pour le reste de la setlist, on revisitera via des arrangements musicaux entre country, musique latine et biguine, les albums Place de ma Mob, Ma gonzesse, Marche à l’ombre et Le Retour de Gérard Lambert.
Dans l’exercice souvent périlleux de la reprise, le trio s’en sort plutôt bien, certainement parce qu’il s’approprie les titres plus qu’il ne les restitue, les Interprète avec une sensibilité proche des originaux.
Vachards, drôles, acerbes
Côté public, on chante. Et on redécouvre des textes parfois vachards et misogynes (L’auto-stoppeuse), parfois drôles et acerbes (J’ai raté Télé Foot) parfois glauques (Baston) mais souvent d’une grande force évocatrice. C’est généralement dans ses textes les plus tristes que le style si personnel de Renaud nous touche le plus. A ce titre. Manu ou La Teigne sont incontestablement de grands moments de chanson. Licenciés de chez Renaud partage avec générosité sa passion pour offrir, en rappel, un Germaine dans une salle comble, au plus près du public, et un ultime La Boum. parfait équilibre comme souvent entre humour et poésie. ■
C SCHNEIDER
Source : Les Dernières Nouvelles d’Alsace