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Publié le
Jean-Luc Martinez
«Pour tout achat d’un baladeur, recevez cette paire d’enceintes», annonce le message publicitaire. Le jeune homme en roller distribue le dépliant et file à la vitesse du son en direction de la Fête de la musique. Sur une murette en brique rose, Bernadette, fan de Bénabar, a rendez-vous avec son ami, un musicien de jazz. Hier soir, l’amoureux faisait relâche. Place aux amateurs qu’il dit toujours sur le ton de Jack Lang. Justement, sur une petite scène, à l’angle du conservatoire, Antony entonne le refrain de Saez : « Encore une soirée où la jeunesse France dort… on va faire semblant d’être heureux…»
Place Saint-Pierre, à la terrasse du bar Basque, il est un peu tôt pour faire un boucan d’enfer comme dirait Renaud. Le couplet d’Anthony laisse Émilie , étudiante en archi , de marbre. « Trop crevée par la fête du week-end. Ce soir , je récupère», s’exclame- t-elle. Nathalie, étudiante en droit sirote une menthe à l’eau avec elle et parle déjà d’aller faire dodo : « Demain j’ai cours». Le reste de l’assistance en revanche, se réveille tout à coup aux premiers tcha poum poum qui résonnent dans l’atmosphère. Pendant ce temps, sur l’esplanade Bertrand de Montaigut, tout près de Saint-Pierre des Cuisines, deux tribus préparent une free party ou une rave si vous préférez. «La banderole danger de mort, c’est pour l’ambiance», explique Frank en souriant et il ajoute : « Ce soir c’est cool on a le droit de rester jusqu’à 2 heures du matin».
Emportée par la foule et dans la bonne humeur, la 23e édition de la Fête de la musique a montré sa raison d’être. Un concert de carillons, les Scoubidous de Sacha Distel ou la plainte d’un saxo noyé dans le flot des décibels, c’est tout ça la Fête de la musique.
Un bain de foule et de notes avant les bains de minuit et la chaleur étouffante de l’été.
A. BR.
Blues et boogie au conseil général
Nuit de folie au Capitole
David Guetta a vraiment mis le feu, hier soir, place du Capitole, transformant le cœur de Toulouse en un «dance floor» géant et les Toulousains en «clubbers» déchaînés.
Plusieurs milliers de personnes étaient massées au pied du podium de «La Dépêche du Midi» pour écouter la star incontestée de la house music, prince de la «night» réputé pour son sens de la fête et sa gentillesse.
Depuis sa cabine de disc-jockey; Guetta, allure de jeune homme en jean’s et baskets, a rempli l’air surchauffé de Toulouse avec son cocktail bien personnel de grands standards de pop remixés et de compositions bourrées d’énergie.
Une musique éclectique qui donne envie de danser et de sourire: juste ce qu’on avait envie d’entendre pour ce premier jour d’été particulièrement festif.
Au coude à coude: curieux venus voir de quoi il retournait, bandes de jeunes «techno addicts» qui connaissaient tous les refrains des fameux «Just a little more love», chanté par JD Davis, choriste fétiche du maestro ou «Money», dernier tube en date de David Guetta. Tous ont dansé pendant ces deux heures de folie (lumières et fumigènes compris), concoctées rien que pour nous à Toulouse par le roi de la house.
En première partie de ce show organisé par la Ville de Toulouse et «La Dépêche du Midi» et agencé par l’agence Halloween, le DJ toulousain Ayité, du Frigo, avait chauffé la place dès 20 heures.
Au total, quatre heures de techno dignes des plus belles heures d’Ibiza, une première place du Capitole qui aura fait tomber bien des idées reçues sur cette musique d’aujourd’hui. Guetta, hier soir , au Capitole, c’était é-nor-me.
S .R.
Festival. L’orchestre du Capitole clôture la 10e édition.
Rio loco, un final piano forte
Malgré la forte concurrence partout en ville et une entrée, certes modeste mais payante, la fête de la musique brésilienne a réuni plus de 15.000 personnes sur la Prairie des Filtres. Un public familial qui a préféré avec raison la mélodie à la cacophonie dans un cadre naturel enchanteur. Le choix de Rio Loco !, dont c’était hier soir le dernier jour de festival, était judicieux au moins à double titre. D’abord parce que le Brésil est synonyme de fête et ensuite parce que la musique coule dans ses veines.
Débutée avec le sourire de Renata Rosa et ses airs fraternels, la fête s’est poursuivie au rythme d’une énergique création d’Egberto Gismonti et de l’Orchestre National du Capitole. Même si son nouveau chef Tugan Sokhiev n’était pas à la baguette, la formation toulousaine a retrouvé en Fayçal Karoui un guide spirituel. Vêtus de orange aux couleurs de Rio Loco !, les musiciens du capitole avaient la fantaisie qui sied à l’univers du maître brésilien. Au piano, Egberto Gismonti n’a eu qu’à impulser son souffle de vie qui résonnait dans les cuivres, grinçait sous les archets, sautillait dans les cordes, pour finir en apothéose sous ses doigts de magicien. Dans un silence quasi religieux et inhabituel pour le festival, en communion avec les artistes, le public a pu se délecter des envolées généreuses d’une musique moderne et porteuse d’espoir.
en bref
Symphonie culinaire
Au menu du jour dans les rues de Toulouse, hier soir le jambon beurre ou le kebab, les nems ou les crêpes, et bien sûr la saucisse de Toulouse. La rue Pargaminière détient le record de sandwichs vendus au mètre carré. Tous les bistrots et les restaurants de la rue ou presque avaient installés leur cantine sur les trottoirs entre les fils des amplis et la foule de plus en plus compacte au fil des heures. L’abondance de restauration rapide a permis à des centaines de personnes de pique- niquer au coucher du soleil sur les bords de la Garonne dans une ambiance bon enfant qui faisait plaisir à voir.
La fête des enfants
Pour quelque 5 000 enfants des écoles maternelles et élémentaires du département, la Fête de la musique s’est déroulée hier après-midi au Zénith. L’association Classisco avait organisé pour eux un grand concert mêlant toutes les musiques, avec côté classique, la mezzo-soprano Béatrice Uria-Monzon, le baryton Imer Katcha, la pianiste Brigitte Engerer, l’Orchestre XXI pour des extraits d’opéra et un concerto de Bach. Magyd Cherfi s’était entouré de son quatuor pour chanter un titre de son dernier album, « Les copains d’abord » de Brassens et « C’est la fête ».
A la baguette
Elle a commencé bien tôt la Fête au conseil général. Pour donner aux Toulousains la possibilité de découvrir d’ores et déjà ce que sera la nouvelle édition de Jazz sur son 31 (10-28 octobre), Pierre Izard a carrément invité pas moins de 40 batteurs -et un saxo- de l’école Dante Agostini à venir jouer ensemble, dès 11 h30, une pièce de 14 minutes composée par Daniel Dumoulin. Complètement « bluffant », a dit le président !
Ici et là
Portraits de musiciens aux coins des rues
Groupe
Bonobos avec Alain, 24 ans, étudiant à l’Enseeiht. Slap. Installé près du marché Victor Hugo, ils ont fait un malheur. La foule houleuse a bougé avec frénésie aux rythmes de ce groupe antillais. Marc Olivier Gaillard, à l’initiative de cette formation est venu exprès de Martinique pour participer à la Fête de la Musique. Lancé il y a cinq ans sur la ville, ces musiciens se produisent tous les 15 jours, au café Glou Glou. Entre salsa et reggae, c’est la note qui compte.
La bonne occasion des amateurs
Tubes des sixties. C’est leur seconde Fête de la musique. Née en 2004, cette chorale composée d’enfants de CM1 et CM2 du centre de loisir du Grand Selve est prometteuse. Hier, sur les allées Jean Jaurès ils ont chanté des tubes des années 60 entre « Coquillages et crustacées » ou « J’entends siffler le train ». Une heureuse idée de la directrice, Marianne Bou, qui va certainement pousser la note longtemps.
Platines en marche. Plus de 6 kg de puissance, ce n’est pas rien. Mike, DJ du groupe Ibiza, habitué de l’Aposia s’est installé avec ses 4 musiciens au café le Saint-Aubin. Ce groupe toulousain de techno a déjà à son actif quelques belles productions de techno, dont le label Sude. En direct live avec synthé et sampler, Mike et ses copains ont fait un malheur dans ce quartier. Presque autant que David Guetta !
Groupe Bonobos. Ils ont décapé la place Dupuy en trois coups de batterie et deux souffles de saxo.
Le groupe Bonobos né il y an sous la houlette d’Alain est composé d’étudiants de l’Enseeiht. Fou de ska, musique issue du reggae, Alain et ses copains sont des fidèles des festivals et de tout ce qui touche à la musique. Une façon pour eux de se produire le plus possible en public.
Source : La Dépêche