Journaliste au pôle Culture
Par Thierry Coljon
Publié le 1/03/2003 à 00:00
CRITIQUE
Huit ans après, Renaud retrouve Forest National. Toutes les générations se rassemblent aujourd’hui autour de ses chansons.
La quarantième étape de la nouvelle tournée de Renaud s’arrêtait jeudi et vendredi à Bruxelles. Autant dire chez lui. C’est d’ailleurs en famille, entouré de sa Dominique et de leur fille Lolita, présentes dans la salle, tout comme son frère Thierry (l’auteur du « Bouquin d’enfer ») ou encore Noël Godin l’entarteur, que Renaud a retrouvé ce Forest National où il ne s’était plus produit depuis novembre 1995. Et c’est comme si le temps et les misères passées du chanteur ne comptaient plus.
Comme si le temps et les misères passées du chanteur ne comptaient plus
On a tout retrouvé : la gouaille d’un artiste en toute grande forme, tout de noir vêtu (dont l’inévitable blouson de cuir), la ferveur d’un public déchaîné, les grandes chansons d’hier et d’aujourd’hui, l’humour, les coups de gueule, la beauté des musiques et la poésie des textes. Tout ça dans un décor splendide restituant la place d’un petit village, avec son arbre, son banc, sa fontaine, sa mairie, son hôtel de la Nuit et bien sûr le bar Chez Renard où Renaud ouvre son concert, forcément accoudé au zinc. « Docteur Renaud, Mister Renard » : et c’est parti pour 2 h 40 de bonheur. Les chansons de « Boucan d’enfer » parsèment l’ensemble du répertoire d’un Renaud remontant vingt-cinq ans en arrière jusqu’à « Laisse béton » et « Germaine ».
Il fallait voir, à côté de leur grand-mère, ces deux gosses de 9 ans, Max et Julien, hauts comme trois pommes, se déhanchant sur « Marche à l’ombre » ou « Manu » qu’ils chantaient à tue-tête. Et pas que le refrain. Voilà qui devait faire chaud au coeur au chanteur de 50 ans qui touche aujourd’hui toutes les générations. D’accord, vocalement, le début du concert grattait un peu mais au fil des chansons, Renaud a retrouvé toute sa voix. Son groupe, entre Alain Lanty au piano et Jean-Pierre « Titi » Bucolo à la gratte, assurait un max, avec une mention particulière au régional de l’étape : le Belge Gwenaël Micault à l’accordéon.
Ce succès, Renaud a tenu à le partager avec Axelle Red qui fit une entrée triomphale avant un « Manhattan-Kaboul » très attendu. Axelle la Rouge, comme l’appelle Renaud, a même eu l’occasion de chanter son single seule au piano, récoltant elle aussi son lot d’amour. On sait déjà que les nombreuses peluches envoyées à Renaud iront à Janelle ou à son petit frère ou à sa petite soeur qu’attend Axelle. Quand Renaud dit que le meilleur public de France se trouve en Belgique; on sait qu’il le pense vraiment. Et on veut bien le croire. D’ailleurs, Renaud a promis qu’il reviendrait avant l’été …
-
- Docteur Renaud, Mister Renard
- Si t’es mon pote
- L’entarté
- Pochtron!
- En cloque
- La pèche à la ligne
- Coeur perdu
- Mon nain de jardin
- Laisse béton
- Germaine
- Petit pédé
- Baltique
- Miss Maggie
- 500 connards sur la ligne de départ
- La ballade nord-irlandaise
- Déserteur
- Manhattan-Kaboul (avec Axelle Red)
- Je me fâche (par Axelle Red)
- La mère à Titi
- Morts les enfants
- Marche à l’ombre
- Manu
- –
- Mon bistrot préféré
- Marchand de cailloux
- Dès que le vent soufflera
- –
- Mistral gagnant
- Morgane de toi
- Dans mon H.L.M.
Sources : Le Soir et le HLM des Fans de Renaud