Aux deuxièmes Francofolies de La Rochelle, l’Afrique noire francophone était au rendez-vous, avec Bernard Lavilliers, Alain Souchon, Véronique Samson, Charlélie Couture et Renaud qui avait écrit une nouvelle chanson dédiée à son ami Coluche.
La deuxième édition des Francofolies s’est terminée par un bouquet de feu d’artifice sur le vieux port illuminé de La Rochelle. Le maître de cérémonie de cette dernière nuit était Bernard Lavilliers. La musique était noire. Elle était jouée par les Antillais de Malovoi, Mory Kante et sa cora, Manu Dibango et son saxophone, Xalam et ses percussions. Entrecoupée des contes et légendes de Lavilliers, la fête était haute en couleur et marquait la réussite d’un festival qui, pour sa deuxième année, tournait ses regards vers l’Afrique noire francophone.
Ouverte cinq jours auparavant par Touré Kunda, les Francofolies ont été une réussite exemplaire, rassemblant des artistes aussi différents qu’Alain Lamontagne, Claude Nougaro, Karim Kacel, Alain Souchon et Véronique Samson, Philippe Léotard dans un récital de chansons, et le studio des variétés. Indochine et sa boîte à rythme ont cohabité avec Gold, le groupe toulousain qui multiplie les tubes depuis un an : anciens rois du » baloche » pendant près de dix-huit ans dans le Sud-ouest, portant des noms bien français comme Lucien, Etienne ou Emile, les musiciens de Gold sont un peu empruntés leur succès est si récent ! – et ils ont encore avec eux un chanteur à la voix large et étendue, qui n’est pas sans rappeler celle de Balavoine.
Le festival a été aussi marqué par un retour, celui de Charlélie Couture, venu avec un saxophone, une guitare, une batterie, quelques mini sketches, des moments de piano blues, et un nouvel état d’esprit, plus ouvert à l’écoute des autres. Enfin, il y avait Renaud, qui est aujourd’hui avec Jean-Jacques Goldman celui qui « cartonne » systématiquement en tournée, rassemblant à chaque fois entre dix mille et quinze mille personnes. Renaud avait une soirée qui lui était entièrement consacrée. La « chetron » sauvage revenait du Canada, où il avait donné une série de concerts. Dans l’avion du retour, il avait écrit Putain de camion, une chanson pour Coluche avec qui il avait entretenu une longue amitié :
J’espère que là-haut il y a beaucoup moins de salauds
T’étais un clown mais pas un pantin
Putain de camion
Putain de destin
Tiens, çà craint…
Source : Le Monde