Gaëtan Roussel à propos de son album « Eclect!que » : « Dans ma tête, il y a un avant et un après, ce disque est synonyme de renouveau »

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Interview

| Publié le 19-04-2024 à 15h42 | Mis à jour le 19-04-2024 à 15h43

Sorti il y a 4 mois, l’album est réédité avec six titres supplémentaires dont un duo avec Renaud. L’occasion était belle de discuter de celui-ci mais aussi de football, celui qui est aussi le chanteur de Louise Attaque étant un mordu de ballon rond.

Gaëtan Roussel et Renaud en pleine complicité. ©Avec l’aimable autorisation de Clarisse

Comment s’est passée cette rencontre ?

« Je n’avais jamais eu la chance de le croiser jusqu’à l’an dernier. Ça s’est passé à la réception d’un hôtel. Je n’ai pas osé aller le saluer, puis on s’est recroisés quelques minutes plus tard et on a échangé quelques mots. Quelques semaines plus tard, je participais à une émission à la télé, La chanson secrète. Et ma surprise était que Renaud est venu chanter une chanson pour moi. Comme tout le monde, j’ai versé une larme. Il m’a proposé de venir le voir en concert. Autant je n’aurais pas forcément osé l’inviter pour l’album Eclect!que, autant, pour cette réédition, je me suis lancé. Je lui ai écrit quelques mots et une mélodie. Il a accepté tout de suite. »

On dit pourtant que Renaud n’est pas toujours un personnage facile, avec son caractère bien trempé…

« On le sait mais je n’ai pas de plainte à formuler (rires). Il n’y a eu que des moments très doux. Il est venu avec son entourage et tout le monde a été aux petits soins de cette rencontre qu’on essayait de provoquer et pour l’enregistrement qu’on vient de faire. »

À l’écoute de ce duo, on est surpris par la voix de Renaud. Elle est étonnamment claire au regard de ce qu’on a pu entendre en concert. Comment cela se fait-il ?

« C’est vrai, sa voix est assez claire sur le titre qu’on a fait ensemble. J’en suis très heureux. Je n’ai pas retouché sa voix. On a fait plusieurs prises et comme toujours, on a mélangé deux de celles-ci pour arriver à une prise idéale. C’est un bonheur immense de partager un petit moment de studio avec lui. Et bientôt aussi de scène. »

De scène ?

« On va jouer ensemble à La Rochelle pour le 40e anniversaire des Francofolies. Quel que soit mon projet, les Francos ont toujours eu la gentillesse de m’inviter. Ils m’ont proposé d’être le parrain de cette édition anniversaire et de venir jouer Eclect!que, parce qu’il y a énormément d’artistes qui sont passés aux Francos sur le disque : Renaud, Alain Souchon, Calogero, Lucky Love, Martin Luminet, etc. Ce sera une journée unique, un one shot. Les invitations sont lancées et la plupart des artistes vont venir. Je suis heureux. Ce sera différent de la formule pop, avec un quatuor et un piano. Je suis heureux. »

Le projet n’était pas faisable sur toute la saison des festivals ?

« C’est trop compliqué. C’est déjà un miracle qu’autant d’artistes soient disponibles (13 sur les 22 qui figurent sur l’album, NdlR) pour La Rochelle. Je n’avais même pas pensé qu’un jour on puisse jouer l’album sur scène comme ça. Il y aura les Francos et le Taratata spécial Eclect!que que m’a offert Nagui où j’ai pu inviter pas mal de gens d’Eclect!que, ça couvre l’ensemble des invités qui sont sur le disque. Là aussi, c’est une chance. »

On a l’impression que ce disque compte beaucoup pour vous. Est-ce exact ?

« Il y a des événements dans votre vie – pour moi ce sont des disques et des tournées – qui sont des choses qu’on essaye de faire évoluer et avancer. Ginger, mon premier album solo, avait été pour moi un nouvel élan. Eclect!que me donne aussi cette impression. Dans ma tête, il y a un avant et un après Eclect!que. Le disque est synonyme de renouveau. »

Le risque avec ce duo en compagnie de Renaud, n’est-il pas qu’il éclipse les autres titres du disque ?

« Vous avez raison. Étant donné que c’est Renaud, ce titre prend de la place. Mais je suis très heureux de chanter avec de jeunes chanteurs comme Margueritte Thiam et Martin Luminet. Je me suis fait plaisir et je me sens chanceux d’avoir pu aller au bout de toutes les idées qui nous passaient par la tête, à ma manageuse et épouse Clarisse et moi, pour construire ce disque. Le fait d’appeler l’album Eclect!que était important pour moi parce que c’est comme ça que je vois l’éclectisme. C’est la rencontre de deux univers pour en créer un troisième. »

Vous êtes partout. Il y a Eclect!que, des émissions télé dont Une journée avec Brel, votre entrée chez Les Enfoirés. Vous n’avez pas peur que le public se dise ‘Encore lui !’?

« On se pose la question, oui. En même temps, c’est mon métier et je le fais au quotidien. J’espère cependant être sur des axes un peu différents, parfois complémentaires ou qui nous emmènent ailleurs. C’était le cas quand on m’a proposé Une journée avec Brel ou quand on m’a demandé de participer à cette belle bande d’Enfoirés pour la bonne cause. Pour le coup, je ne me demande pas si je suis de trop. Essayer fait partie de mon métier aujourd’hui. Cette densité et ces mouvements me nourrissent. Un disque, une tournée, un disque, une tournée… je me demande si ça, ça ne va pas plus ennuyer les gens. En tout cas, moi, oui. » (rires)

 

Source : DH Les Sports+