Gavroche aux racines creusoises, Gauvain Sers se fait, petit à petit, un nom dans la chanson

La Montagne

Futur grand

En 2015, Gauvain Sers faisait la première partie des Wampas sur la scène des Nuits d’été à Guéret.
© manu savoy

26 ans et plein de talent, Gauvain Sers n’a pas oublié ses racines creusoises. Entre la scène, qu’il partage avec Renaud, et son premier album, il nous en parle.

Avant d’être désormais Parisien, vous êtes Creusois ! Mes parents sont venus habiter en Creuse et j’y ai grandi jusqu’au lycée. J’ai été au collège à Dun-le-Palestel et puis au lycée Bourdan à Guéret avant d’aller à Paris pour mes études.

Quels souvenirs en gardez-vous ? Ça a marqué toute mon enfance, forcément. J’en suis fier, je suis très attaché à ce département et maintenant que je suis à Paris, je trouve ça bien de revenir les week-ends, pendant les vacances, c’est apaisant. C’est la nature, c’est vert et ça fait du bien de temps en temps ! Je viens voir mes parents, mes amis et puis on a aussi pas mal de concerts dans la région donc on en profite toujours pour passer faire coucou !

C’est ici que sont nées vos premières chansons ? Mon père était un grand amateur de chanson française alors j’en ai beaucoup écouté, dès mon plus jeune âge. Des chansons, de la poésie, les grands auteurs à texte, j’ai baigné là-dedans, ça m’a sûrement donné une culture musicale et l’envie d’écouter de jolis textes. J’allais à beaucoup de concerts aussi pendant le lycée, c’est là que j’ai commencé à écrire mes premiers textes et poèmes pour séduire les filles… Ça a débuté par l’écriture, après vers 19-20 ans, j’ai commencé à jouer de la guitare et puis c’est devenu des chansons… J’en ai écrit une, deux, puis cinq, puis dix et sont venus les premiers concerts…

La première scène, c’était où ? C’était à Toulouse lors d’une scène ouverte au Bijou, où d’ailleurs, c’est marrant, je vais rejouer bientôt. Par contre mon second concert, c’était pour le tremplin du festival Vache’ment jeune et c’était au centre culturel Yves-Furet de La Souterraine !

Vous vous destiniez à être ingénieur et finalement, vous voilà chanteur… J’étais en prépa scientifique à Paris, ensuite je suis rentré en école d’ingénieur à Toulouse et c’est là que j’ai commencé à écrire vraiment beaucoup de chansons. Quand j’ai eu mon diplôme, au moment de chercher du travail, j’ai un petit peu tout arrêté quand j’ai vu qu’il y avait une école de la chanson à Paris. Du coup j’y suis allé pendant un an pour faire uniquement de la musique, écrire des chansons, essayer de me perfectionner dans l’écriture, la composition, le chant, la scène… J’ai commencé à jouer dans les cabarets, sur de petites scènes qui voulaient bien de moi.

Quelles sont vos influences aujourd’hui ? J’ai été très inspiré par la chanson à texte. Renaud a été l’une de mes grosses influences quand j’étais petit, Jean Ferrat aussi, Allain Leprest aussi, qui est un poète un peu méconnu mais que j’adore, Brel, Barbara. J’écoutais aussi un peu de folk américaine, Bob Dylan, Neil Young, Simon & Garfunkel, les Beatles aussi.

Vos chansons sont autant de petits tableaux de vie… C’est ça. Les sujets sont assez variés, j’aime qu’on puisse parler du quotidien, de sujets d’actualité, de thèmes plus engagés, il y a quelques chansons d’amour aussi forcément, sur l’enfance. J’aime que ça puisse peindre ce qui se passe au quotidien dans la société, que ça reflète tout ça, qu’en concert, on puisse avoir des émotions, rigoler, pleurer, s’amuser, être touché.

Il y a cette chanson de vous qui a fait pas mal de bruit, « Mon fils est parti au djihad »… C’est une période où j’ai lu pas mal de témoignages de parents dont les enfants s’étaient radicalisés, étaient partis comme ça, du jour au lendemain, sans qu’ils n’aient rien vu venir. J’ai trouvé que c’était un sujet important, parce qu’à ce moment-là, on n’en parlait pas. Je suis super-content de cette chanson, elle retranscrit bien ce que je voulais dire et puis elle est importante pour moi parce que c’est un peu grâce à elle qu’on fait la première partie de Renaud ! Il m’a dit qu’il aurait beaucoup aimé l’écrire, ça m’a beaucoup touché.

Cette première partie de Renaud, c’est un rêve de gosse qui se réalise ? Complètement ! Je m’étais dit, si un jour je fais la première partie de Renaud, ma carrière sera aboutie ! C’est comme un rêve. Le 8 octobre, je reçois un coup de fil de mon manager qui me dit Renaud veut me parler. J’ai pensé qu’il me faisait une blague. Il me dit « Appelle ce numéro et tu vas voir ». J’appelle et j’entends : « Allô, c’est Renaud. » Il m’a parlé de mes chansons, ça a un peu duré et à la fin, il m’a proposé de faire ses premières parties au Zénith. Avant, j’étais déjà en tremblements et après, forcément, j’étais surexcité et vraiment ému qu’un grand chanteur comme lui me parle de mes chansons avec des mots si jolis…

Comment se sont passées ces premières parties à Paris ? On a fait cinq dates, il y en a cinq autres à venir. Ça s’est extrêmement bien passé, on est même stupéfait de l’accueil des gens. Avant de monter sur scène, Renaud m’annonce au public, c’est vraiment super-gentil à lui de faire ça, les gens sont vraiment à l’écoute de nos morceaux, on est très contents, on a vendu énormément de CD, plus qu’on aurait pu l’imaginer. Au dernier concert, les gens connaissaient les chansons, ça fait super-plaisir !

Vous avez un album à venir… À la fin des concerts, on vend un CD 5 titres autoproduit. En ce moment, on est en train d’enregistrer, on a fait la moitié de l’album et ça se passe super bien, on est très content. C’est un album un peu plus arrangé, avec plein d’instruments, qui sonne plus comme ce que l’on fait sur scène.

Julie Ho Hoa

  

Source : La Montagne