Renaud signe une chanson inédite, Ta Batterie, qu’il chante sur le nouvel album de Grand Corps Malade, Il nous restera ça. C’est son grand come-back après six ans de silence discographique.
Le retour de Renaud sur le disque concept de Grand Corps Malade, Il nous restera ça, n’éclipsera pas ce projet inédit et réussi. Demander à des auteurs d’écrire un texte à partir d’une phrase, « Il nous restera ça » et de le chanter – seul, sur des musiques de BabX et de Angelo Foley. Charles Aznavour, Jeanne Cherhal, Hubert-Félix Thiéfaine, le conteur Fred Pellerin ou Erik Orsenna figurent notamment au générique mais c’est bien sûr Renaud qui attire toutes les attentions, alors que la sortie de l’album est annoncée pour le 23 octobre.
Car Ta Batterie, le titre de cette chanson de Renaud qui sera aussi sur l’album que ce dernier enregistre actuellement à Bruxelles, marque une absence discographique depuis Molly Malone (2009). Sa voix familière résonne dès les premières notes du morceau, fragile, troublée, écorchée, pour raconter entre les lignes et dans les souffles, Malone, son fils – il avait dédié à sa fille Lolita, Morgane de toi.
Le texte démarre en plan serré, les mots d’un père à son enfant, puis Renaud s’éloigne, le plan large laisse défiler – sur une valse entraînante – toute une vie. Un passé – « Tu voulais faire du bruit, comme j’en ai fait parfois, ça m’a bouffé la vie, fais gaffe à tes petits doigts. » Et surtout, un présent « Oublie tous les vautours, ton papa est bien là. »
Comment avez-vous contacté Renaud ?
Je lui ai proposé le projet Il nous restera ça en le croisant à Paris, à La Closerie de Lilas, lors de la sortie du CD La Bande à Renaud, où je reprenais La Médaille. Renaud m’a répondu: « Pourquoi pas, mais je n’ai plus trop d’idée. » Il était intéressé mais avait un peu perdu confiance en lui. Je lui ai dit: « ‘Réfléchis à cette phrase, si cela t’inspire… ». Il m’a répondu: « A l’occase, viens dans le sud. » Je l’ai pris au mot, déjà pour le plaisir de le voir, ce n’était pas des jours perdus, je suis un fan absolu. Et j’avais aussi en tête de le pousser à écrire, il le savait. On a discuté un peu, il m’a parlé d’une batterie qu’il avait offerte à son fils, Malone – le petit voulait faire du bruit, embêter les voisins. J’ai rebondi: « Eh bien, on pourrait parler de ça, et le soir, à l’apéro, j’ai relancé les premières phrases que l’on avait échangées plus tôt, il a dicté, je tenais le stylo. »
Où avez-vous enregistré La Batterie ?
Dans son appartement, à Paris. C’est la seule musique un peu différente de l’album. Au départ, je trouvais sympa de lui mettre une mélodie dans l’oreille qui l’aiderait peut-être à poser son texte, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas enregistré de chanson. Leslie Bourdin qui est ma pianiste, lui avait écrit une très belle valse, il l’a adorée et a voulu la garder.
Que retenez-vous de cette rencontre ?
C’est une belle histoire pour moi, car depuis que j’ai 10 ans, je l’ai vu au moins vingt fois en concert, alors, le voir écrire une chanson en direct, pondre à nouveau ses premiers mots, compter les pieds sur ses doigts, trouver les premières rimes. J’étais très touché de voir le bonheur qu’il avait à créer. Quand le texte a été fini, il m’a confié: « Finalement, ce n’est pas si dur d’écrire une chanson ». Ça lui a redonné un peu confiance. Clairement – et j’en suis très fier – Ta Batterie a été un déclic pour lui, la preuve dans la foulée, il a écrit d’autres textes et là il est en studio. Et contrairement à ce que j’ai lu ici ou là, je n’ai pas écrit un traître mot de son prochain album. »
Il nous restera ça (Believe). Sortie le 23 octobre.
Source : L’Express