MUSIQUE |
LA UNE |
Renaud se rêvait comédien avant de s’imaginer chanteur, et pourtant Germinal sera son seul grand rôle de cinéma. Le film de Claude Berri vient d’avoir 30 ans, et reste un « souvenir ému » pour Renaud. Il avait enchainé le tournage avec l’enregistrement de « Renaud cante el’nord ».
« Déjà 30 ans ? » soupire Renaud quand on lui rappelle que Germinal est sorti sur les écrans en septembre 1993. Si Renaud n’est pas tendre avec le film, il nous dit garder « un souvenir ému » de ces moments passés dans le Nord. À l’époque, Renaud endosse pour Claude Berri le rôle de Lantier, dont il se dit « idéologiquement proche ».
Lui qui a toujours gardé précieusement la lampe de mineur de son grand-père maternel, Oscar Mériaux, originaire de Courrières. Sur le tournage, il découvre les petits trésors nordistes, dont il rend compte avec tendresse dans ses chroniques pour Charlie Hebdo : la bière du Nord, qui est « quand même meilleure que le vin de Depardieu » ou la tarte au sucre dont l’inventeur « n’est pas la moitié d’un con ». En fréquentant les figurants et les techniciens nordistes, il entend des chansons patoisantes, celles de Simon Colliez et d’Edmond Tannière. Il décide d’enregistrer à Lille, au studio Gorgone, douze titres en ch’ti, « pour le plaisir ».
« Les Corons », un « grand frisson »
Personne ne peut prédire à l’époque le succès populaire que va rencontrer ce disque : Renaud cante el’nord s’est écoulé à 300 000 exemplaires et lui vaudra même une Victoire de la musique. C’est un épisode de plus dans la longue histoire d’amour qui lie le chanteur au Nord et au Pas-de-Calais, « le meilleur public de France », que ce soit dans les salles de concert ou les tribunes de Bollaert. Il dit volontiers qu’entendre Les Corons lui procure « un grand frisson ».
En octobre 2022, il était d’ailleurs à Lens pour assister à une victoire artésienne contre Lyon (1-0). « C’est incroyable comme les gens étaient contents de le croiser », nous raconte un de ses collaborateurs, soulignant qu’il y a toujours quelque chose de différent pour Renaud quand il est dans ce coin. D’ailleurs, dans les nouvelles dates de la tournée, la seule ajoutée dans la région est dans le bassin minier, au stade couvert de Liévin (le 16 novembre 2024), et ce n’est certainement pas un hasard.
« Renaud cante el’Nord », album toujours disponible, chez Virgin, 7 euros. Chroniques de Renaud parues dans Charlie Hebdo (et celles qu’on a oubliées), chez Helium (Actes Sud)
Source : La Voix du Nord