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En 1983, le chanteur Renaud est dans une période faste de sa carrière. De 1975 à 1981, il a enfilé les chansons cultes comme des perles, d’« Hexagone » à « Manu » en passant par « Dans mon HLM ». Rien ne prédestinait la star française à poser sa guitare en Centre-Bretagne. Mais un joli coup du sort va permettre à l’association morbihannaise Loisirs animations Bubry, ou L.A.B., de faire chanter l’artiste à Kerscaven. Voici le premier volet de deux épisodes consacrés au L.A.B..
Dans les années 1970, le L.A.B. (Loisirs animations Bubry) est une association morbihannaise dynamique qui organise des concerts : Djiboujep, Patrick Ewen, le conteur Lucien Gourong ainsi que Leny Escudero en 1981 sont sur scène. Et le 2 juillet 1983, Isabelle Aubret se produit.
« L’association organisait des concerts avec des chanteurs connus qui sont venus boire un coup au bar de mon père, Louis, explique Michel Le Pochat. Or, à l’été 1983, Renaud doit jouer à Vannes, sur le parking d’un supermarché. Mais il y a un problème de sécurité. » Claude Daniel, cheville ouvrière du L.A.B. et alors correspondant Ouest-France, complète : « Renaud doit jouer non loin de pompes à essence, si bien que le spectacle est interdit par arrêté préfectoral pour des raisons de sécurité. »
Bubry à la rescousse
Le tourneur de Renaud ne veut pas se retrouver le bec dans l’eau. Il a entendu parler du dynamisme bubryate. « Il contacte le maire Louis Onorati, qui convainc le L.A.B. d’organiser en quelques jours le concert au camping municipal de Kerscaven, sous un chapiteau. Le service d’ordre est alors constitué des jeunes Bubryates les plus costauds », se souvient Michel Le Pochat.
Claude Daniel décrit : « Les affiches sont collées. La scène est une plate-forme d’une remorque de tracteur agrandie, avec des bâches derrière. Renaud est surpris de l’installation mais accepte de jouer dans ces conditions, ce qui lui assure d’être payé. De mémoire, il arrive à peine une heure avant le show. Il est décontracté et boit un coup avec nous. Tout s’est très bien passé, avec près de 1 200 spectateurs dont beaucoup de sympathisants du L.A.B., qui ont assuré le bouche-à-oreille. J’étais tellement occupé lors du concert que je n’ai pas pu écouter chanter l’artiste ni même prendre des photos. À tel point que je n’ai pas fait de compte rendu dans Ouest-France ! »
Un artiste abordable
Michel Le Pochat garde un joli souvenir de Renaud : « Il était gentil, tendre et parlait beaucoup de bateau. » De son côté, Claude Le Gal est en 1983 l’une des miss de la commune.
Michel Le Pochat lui fait la surprise de lui présenter Renaud avant le concert : « À l’époque, je suis une fan inconditionnelle du chanteur. Avec les autres miss, nous sommes très timides et impressionnées. Mais nous échangeons quelques mots et faisons des photos. Avec moi, il est très sympathique, abordable et dit qu’il est ravi de venir chanter en Bretagne. Du concert, il me reste des flashs : j’étais dans la foule avec mon père et je nous revois chanter Laisse Béton. »
Source : Ouest-France