Jean Ferrat, Louis Aragon et Blaise Cendrars

Zep

Dans sa chanson J’aime rien, Renaud mentionne trois artistes (chanteur, poète ou écrivain)

J’aime pas les fachos ni les socialos
Ces pauvres écolos qui roulent à vélo
Pis surtout j’aime pas ma chanson
C’est pas Ferrat, pas Aragon

J’aime pas qu’on m’aime, dans c’cas-là je pars
Comme dit le poème, je crois de Cendrars
Paraît que j’suis un misanthrope
Faudrait que j’demande à mes potes
Mais j’l’ai dit déjà, j’aime même pas mes potes

J’aime rien, j’aime rien ni personne

Jean Tenenbaum, dit Jean Ferrat, est né le  à Vaucresson (Seine-et-Oise) et est mort le  à Aubenas (Ardèche). Il était un auteur-compositeur-interprète français. Auteur de chansons à texte, il alterne durant sa carrière chansons sentimentales, chansons poétiques et chansons engagées et a souvent maille à partir avec la censure. Reconnu pour son talent de mélodiste, il met en musique et popularise plus d’une trentaine de poèmes de Louis Aragon (voir ci-bas) avec l’approbation de celui-ci.

Compagnon de route du Parti communiste français, il s’en démarqua sur différents sujets. Bien que peu présent dans les médias et malgré son retrait de la scène à quarante-deux ans, cet ardent défenseur de la chanson française connaît un grand succès critique et populaire. Apprécié d’un large public, Jean Ferrat est considéré, à l’instar de Léo FerréGeorges Brassens et Jacques Brel, comme l’un des grands de la chanson française. Le voici interptétant l’un de ses plus grands succès, « C’est beau la vie » :

Jean Ferrat a quelque 200 chansons à son actif. Bien qu’il ait souvent écrit les paroles de ses chansons, il a également interprété et mis en musique les textes de maints auteurs. Vous pourrez visionner ci-bas un entretien de plus d’une heure de Bernard Pivot avec Jean Ferrat, réalisé par Nicolas Ribowski et intitulé « Ferrat 85 ». Cette interview faisait suite à la sortie de l’album « Je ne suis qu’un cri » en novembre 1985 et fut enregistrée chez Jean Ferrat en Ardèche :

Louis Aragon était un poète, romancier et journaliste français, né (probablement) le  à Paris. Il est mort le  dans cette même ville.

Avec André BretonTristan TzaraPaul ÉluardPhilippe Soupault, il fut l’un des animateurs du dadaïsme parisien et du surréalisme. Après sa rupture avec le surréalisme en 1931, il s’engage pleinement dans le Parti communiste français, auquel il a adhéré en 1927, et dans la doctrine littéraire du réalisme socialiste. La défaite de 1940 marque un tournant dans sa poésie, et Aragon se tourne alors vers une réinterprétation de la tradition poétique et romanesque.

À partir de la fin des années 1950, nombre de ses poèmes sont mis en musique et chantés par Léo Ferré ou Jean Ferrat (voir ci-haut), contribuant à porter son œuvre poétique à la connaissance d’un large public. Avec l’écrivaine Elsa Triolet, il a formé l’un des couples emblématiques de la littérature française du xxe siècle. Plusieurs recueils d’Aragon lui sont dédiés, et ses œuvres font souvent références aux œuvres de sa femme.

Vous pourrez en connaître davantage sur Louis Aragon en regardant cet épisode de l’émission « Toute L’Histoire » datant de 2017 et intitulé « Louis Aragon : portrait de l’un des écrivains les plus mystérieux du XXe »  (en deux parties) :


Frédéric Louis Sauser, dit Blaise Cendrars, était un écrivain suisse et français. Il est né le  à La Chaux-de-Fonds (Suisse) et est mort le  à Paris. À ses débuts, il utilise brièvement les pseudonymes Freddy Sausey, Jack Lee et Diogène.

Dès l’âge de 17 ans, il quitte la Suisse pour un long séjour en Russie puis, en 1911, il se rend à New York où il écrit son premier poème Les Pâques (qui deviendra Les Pâques à New York en 1919). Il le publie à Paris en 1912 sous le pseudonyme de Blaise Cendrars, qui fait allusion aux braises et aux cendres permettant la renaissance cyclique du phénix. En 1913, il fait paraître son poème le plus célèbre, La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France. Dès le début de la guerre de 1914-1918, il s’engage comme volontaire étranger dans l’armée française avant d’être versé dans la Légion étrangère. Gravement blessé le , Cendrars est amputé du bras droit et en conséquence réformé. Il écrit sur cette expérience son premier récit en prose : il s’agit d’une première version de La Main coupée.

Le , il est naturalisé français, suite à son engagement à la guerre. Il travaille dans l’édition et délaisse un temps la littérature pour le cinéma, mais sans succès. Lassé des milieux littéraires parisiens, il voyage au Brésil à partir de 1924. En 1925, il s’oriente vers le roman avec L’Or, où il retrace le dramatique destin de Johann August Sutter, millionnaire d’origine suisse ruiné par la découverte de l’or sur ses terres en Californie. Ce succès mondial va faire de lui, durant les années 1920, un romancier de l’aventure, que confirme Moravagine en 1926. 

Correspondant de guerre dans l’armée anglaise en 1939, il quitte Paris après la débâcle et s’installe à Aix-en-Provence. Après trois ans de silence, il commence en 1943 à écrire ses Mémoires : L’Homme foudroyé (1945), La Main coupée (1946), Bourlinguer (1948) et Le Lotissement du ciel (1949). De retour à Paris en 1950, il collabore fréquemment à la Radiodiffusion française. Victime d’une congestion cérébrale le , il meurt des suites d’une seconde attaque le .

L’œuvre de Blaise Cendrars, poésie, romans, reportages et mémoires, est placée sous le signe du voyage, de l’aventure, de la découverte et de l’exaltation du monde moderne où l’imaginaire se mêle au réel de façon inextricable.

Vous pourrez en apprendre davantage sur la vie et l’œuvre de Blaise Cendrars en écoutant cet épisode de l’émission « Une vie, une œuvre » lui étant consacré. Cet épisode de Diane Kolnikoff et Claude Giovannetti, fut diffusée sur France Culture le 14 décembre 1995 et inclus les intervenants suivants :