Publié le 16-06-2003 à 06h00
E.P.
« Maman! J’ai chanté très fort pour que tu m’entendes »
PARIS A Paris, comme chez nous, les journaux et les magazines rivalisent d’initiatives, à l’occasion du 60e anniversaire de Johnny Hallyday, cherchant à trouver la manière la plus originale d’approcher l’événement. La palme revient assurément au Journal du Dimanche, qui a demandé à Laeticia, l’épouse du chanteur, de raconter la semaine de Johnny, à partir du dimanche 8 juin et de la première répétition au Parc des Princes. Où Johnny a découvert sa loge décorée de jaune et de bleu.
Dimanche, Johnny a répété avec Patrick Bruel et il a décidé aussi d’ajouter Le Pénitencier à son répertoire.
Lundi, Johnny répète avec Marc Lavoine, Isabelle Boulay, Gérald de Palmas et Renaud qui, de tous, est le plus impressionné. Laeticia: « J’ai cru qu’il ne pourrait jamais monter sur scène, tant il était stressé. Johnny l’a guidé, soutenu, et le résultat est émouvant. »
Johnny a aussi répété son entrée vertigineuse car la grue de 25 mètres avait des ratés.
Mardi, jour du premier spectacle. Au matin, il pleuvait fort sur Paris. « J’ai préféré laisser Johnny dormir pour ne pas qu’il se mette à angoisser. A 17 h 30, l’heure de partir pour le Parc, le temps s’était remis au beau. Je crois que je n’ai jamais vu Johnny aussi décontracté avant un grand événement. En revanche, en coulisse, l’angoisse est à son comble. Un des trois générateurs qui alimentent le son et les lumières est tombé en panne. Une heure avant le spectacle, on frôle l’annulation. Jamais Johnny n’a été tenu au courant de ces problèmes angoissants. Il aurait toujours été temps de lui annoncer la catastrophe s’il avait fallu annuler. »
Mercredi, Hughette, la maman de Johnny, 83 ans, est présente. Cela faisait dix ans qu’elle n’avait plus vu son fils sur scène. « Je la sentais très émue et très fière quand elle l’a félicité à la fin. » C’est à ce moment-là que Johnny lui a dit: « Tu vois, maman, j’ai chanté très fort pour que tu m’entendes bien! »
La soirée s’est achevée dans le restaurant que Johnny a ouvert, rue Balzac. Une soixantaine de convives et, au menu, gaspacho et rigatonis au homard.
Jeudi, pas de spectacle, mais un méchoui à la maison, à côté de la piscine. « Johnny est serein. On a parfois l’impression qu’il survole littéralement l’agitation qu’il provoque. Je le regarde. Mon mari est un homme étonnant. »
Vendredi, pas de spectacle non plus. « Mais le téléphone sonne en moyenne toutes les trois minutes trente ». Des copains qui cherchent des invitations.
Samedi, une mission importante pour Laeticia: elle doit acheter le cadeau d’anniversaire. Top secret…
Il parle de Claude François
Ailleurs dans la presse parisienne, dans VSD, c’est Bernard Violet qui interviewe Johnny. Violet est l’auteur d’une biographie du chanteur dont on parle beaucoup. Parfois en bien, parfois en mal. Mais on en parle.
Peu de choses nouvelles en réalité. Mais au moins, il arrive à faire parler Johnny de son enfance et, plus spécifiquement, de l’époque de ses débuts. Quand le parrain de la mafia marseillaise, Mémé Guérini, le prit en sympathie: « J’avais 17 ans. Il m’a dit: « Si tu as n’importe quel ennui, petit, tu m’appelles tout de suite. Tu sais, tu es comme mon fils. » Je lui disais: « Mémé, voilà, il se passe tel truc, ils me demandent de l’argent, sinon on ne peut pas jouer » Il me répondait: « T’inquiète pas, petit! Je m’en occupe. » … J’étais impressionné, très impressionné. »
Une petite phrase sur Claude François: « Je l’aimais bien, mais il y avait toujours une compétition. C’était toujours lui le meilleur, le premier, il fallait qu’il ait la plus belle gonzesse. S’il était heureux comme ça… J’aimais le chanteur, l’artiste, moins le bonhomme. Il n’avait pas trop d’humour. »
Sur ses 60 ans: « Dans ma tête, j’ai 20 ans. Lorsque je vois une belle fille, je me dis toujours qu’elle est belle. Parfois, je me dis que j’ai quarante ans de trop. Mais c’est comme ça. »
RETOUR SUR LE GP DU CANADA: analyses, déclarations et superbes photos
© La Dernière Heure 2003
L’envie avec Bruel et Quelque chose de Tennessee avec Renaud
PARIS Samedi soir, Patrick Bruel chantait à Forest National. Dimanche, il était au Parc des Princes, devant 50.000 spectateurs et aux côtés de Johnny Hallyday. Ils avaient répété une des chansons de Johnny les plus difficiles à chanter: L’envie.
Mercredi, Bruxelles accueillera Garou, Natasha St Pier et Jenifer pour des duos avec Johnny. Mais hier, c’était le jour du soixantième anniversaire du chanteur. Là, il a fait fort.
Parmi ses invités, il y avait aussi Renaud. Pour Quelque chose de Tennessee. Renaud ne cache pas que cette expérience lui a fait une peur bleue. Il est un génie dans son genre, mais il n’a jamais prétendu être un chanteur à voix. Alors, là, en duo avec Johnny… Cette collaboration d’un soir est une idée de tournage, lorsqu’aux côtés de Gérard Depardieu, les deux chanteurs tournaient le film Wanted. Plus d’une fois, Renaud a regretté d’avoir dit oui. Mais ceux qui, au moment des répétitions, les entendaient ensemble trouvaient tous ce duo ravissant.
C’était aussi inattendu…
Garou, lui, était attendu pour ce show anniversaire. Pour un duo sur Ma gueule. Mardi, Marc Lavoine avait chanté avec Johnny Je n’ai jamais pleuré, la chanson qu’il lui a composée pour le dernier album. Gérald de Palmas était intervenu dans A la vie A la mort. Jenifer, bien sûr, dans Je te promets et Natasha St Pier dans J’oublierai ton nom.
Mais ces artistes sont les invités sur scène. Il y a aussi ceux que l’on attend dans les tribunes. Mercredi, on reconnaissait Jean-Paul Belmondo, non loin d’Eddie Barclay qui, lui-même, était assis à côté de Miss France. Le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, a rencontré Johnny dans sa loge.
Pour ce dimanche, de nombreuses personnalités politiques étaient attendues également au Parc des Princes. Le président de la République, Jacques Chirac, n’avait pas confirmé sa présence, mais on sait qu’il est, depuis de nombreuses années, un ami personnel du chanteur. Le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin est, lui aussi, un proche de Johnny. Ainsi que le maire de Paris, Bertrand Delanoë.
Dans le show business aussi, on se bat pour être présent au spectacle de Johnny. Parmi les amis de la famille, on cite habituellement Jean Reno, Vincent Lindon, Sandrine Kiberlain et l’ex-champion de judo, David Douillet.
On supposait la présence de David Hallyday et de sa soeur, Laura Smet. Eddy Mitchell nous avait dit que, ce dimanche, il était prisonnier de son agenda de promotion.
Pour ses amis et pour les autres, Johnny Hallyday a commencé par ce numéro vertigineux: immobile sur une nacelle, à 27 mètres du sol, il se laisse guider, très lentement, par une grue géante. Il porte un manteau long, façon Matrix, imaginé par Jean-Paul Gaultier. Il porte aussi une paire de lunettes foncées. Un orchestre symphonique l’accompagne. Les jolies femmes, aux violons, portent les mêmes lunettes noires. Le décor gigantesque est illuminé, dominé par une tour centrale spectaculaire.
Cette entrée est un des grands moments du spectacle. De même que l’interprétation de Diego avec des cloches géantes dans le décor. Ou que la reprise de Je suis seul avec Johnny à genoux, entouré de ses quatre cuivres. Comme dans les années soixante…
Eddy Przybylski