Dimanche du 2 avril 2000
En tournée, après un long silence, pour une approche plus intimiste.
A sa gauche, la guitare de Jean-Pierre Buccolo, dit Titi, son ami de toujours et, à sa droite, le piano d’Alain Lanty : au milieu Renaud. Trois sur scène pour retrouver la complicité et la communion avec le public, l’ambiance et le plaisir des salles des débuts. Et entendre autrement les textes : redécouvrir tant la poésie et la tendresse de Renaud que sa révolte dans les chansons engagées. A la fin de l’année passée, il était dans l’Est et le Nord de la France, hors des grandes villes.
Dans les petites salles, les concerts affichaient tous complet : « Renaud est devenu une institution, explique Titi. Les places s’arrachent comme des petits pains. Et sont achetées par des personnes de tous âges. » Lors de cette dernière tournée, les fans de la première heure semblaient déroutés par leur chanteur rebelle, qui donnait l’image d’un homme marqué par la souffrance. Même si l’émotion, intacte, et le courant passaient toujours très bien. Renaud parlait beaucoup de lui – ses amours perdus, l’alcool, ses difficultés actuelles à composer de nouvelles chansons – et explorait les facettes délicates, rêveuses et mélancoliques de son répertoire (La chanson à Pierrot, Cent ans, La ballade de Willy Brouillard…). Bref, Renaud montrait son visage humain, proche des gens, toujours autant à l’écoute de la misère du monde… comme de la sienne. Evoquée, entre autres, par l’une des deux seules chansons qu’il a composées ces cinq dernières années : Boucan d’enfer. Un nouveau titre que évoque la déprime raide et la mort, présente comme « la chanson d’amour la plus triste du monde que j’ai jamais écrite » et une fois chantée, commentée avec une franchise désarmée : « je vous avais averti, c’est pas rigolo ». Après plusieurs rappels (dont le très touchant Manu, et l’incontournable Mistral Gagnant en point final), c’est donc un public sous le coup de l’émoi qui saluait le départ du chanteur à la voix cassée. En s’interrogeant sur son avenir, à la question à quand le prochain album, Renaud avait répondu : « Dans un mois, dans un an, dans une vie »…
Pratique. En concert le mardi 5 et le mercredi 6 avril au Quartz, à Brest (29). Tarifs : 200F et 195F. Rens : 02 98 33 70 70. Lorient, palais des congrès, quai Mansion. Mardi 4, 20h30. Prix : 130F, 140F, 150F. Rens : 02 97 02 23 39.
Source : Le HLM des Fans de Renaud