Lara Fabian chante La Traviata et, juste après, du Renaud

DH Les Sports+

Publié le 18-01-2003 à 06h00

Eddy Przybylski

©Bernard Demoulin

Dans son spectacle En toute intimité, elle fait le tour de ses chansons préférées. En français et en italien

CHARLEROI « Venez et je vais vous surprendre ». Voilà une phrase qui devrait être la maxime de tout artiste entrant sur une scène. Lara Fabian, elle, la met assurément en pratique. Chacun de ses spectacles fourmille d’idées neuves et, celui qui la ramène à présent en Belgique, Lara Fabian en toute intimité, plus que les autres.

Elle y casse toutes les habitudes du spectacle. Sur scène, l’attendent un piano et un bouquet de roses, ainsi qu’un fauteuil design et quelques draps rouge antique. Une lumière tamisée met en évidence d’énormes chandeliers en colimaçon.

Lara fait son entrée. Au lieu de chanter, elle commence par parler. De beaux mots qu’elle prolonge, comme un effet de fondu enchaîné, dans le chant, comme si l’un et l’autre ne faisaient qu’un. J’y crois encore est l’ouverture du spectacle. Mais Lara fera souvent le coup de ce petit texte qui se fond soudainement dans le chant.

Globalement, elle articule son répertoire autour d’un rythme assez précis: deux chansons à elle et deux chansons qu’elle a choisies dans le répertoire des autres. Sur scène, pendant la première heure, elle n’est accompagnée que par son pianiste, Pierre Grimard, qui la suit depuis treize ans. Pour une ou deux chansons, une violoncelliste ou une violoniste apparaît. Après l’entracte, son grand orchestre sera composé, en tout et pour tout, du même pianiste et, cette fois, d’un quatuor à cordes.

Elle chante du… Céline Dion

Du coup, il a fallu repenser tous les succès de Lara Fabian, comme Je t’aime ou Tout, en vue de ces interprétations en mode réduit. Parfois, c’est très différent par rapport à la version que l’on connaît par le disque. Mais d’autres fois – et c’est le plus curieux – on entre tellement dans la chanson qu’on cesse d’écouter la différence. Ils ont raison ceux qui disent que les plus belles chansons supportent de n’être accompagnées que par une guitare ou un piano.

Mais là où Lara Fabian amène un maximum de surprises, c’est dans le choix du répertoire, dans ce qu’elle puise ailleurs. Pour elle, quand on sait qu’on l’a souvent comparée à une deuxième Céline Dion, il fallait oser reprendre Pour que tu m’aimes encore. C’est beau. C’est surtout très différent.

Juste après avoir interprété, en début de programme, sa chanson La différence, Lara varie sur le même thème en reprenant Comme il disent de Charles Aznavour. Une chanson très interprétée, où elle se passe un châle violet autour du cou et il devient un véritable instrument scénique.

Tout de suite après, ce sera Caruso. En italien… Dans ce spectacle, Lara ne reprend aucune chanson de son album en anglais. Par contre, par deux fois, elle chante en italien. Mais, puisqu’elle parle avant de chanter, ici, ce sera – en duo avec son pianiste – un plan langue: la traduction du texte hautement poétique de Lucio Dalla.

L’autre chanson en italien n’est pas… une chanson, mais un grand air. C’est tout au début de la deuxième partie. Elle reprend un extrait d’opéra. De La Traviata. On le sait peu, mais Lara Fabian eut, naguère, à Bruxelles, une formation de chant lyrique. Ici, le spectacle atteint son paroxysme.

Et, pour prouver qu’elle a des goûts éclectiques, qu’elle sait tout chanter et que, simplement, on ne demande rien à une chanson que d’être belle, elle prolonge La Traviata par… Mistral gagnant de Renaud. Elle chantera aussi du Brel, des extraits de Starmania et termine par une version très modifiée et beaucoup plus sensible de Je suis malade.

La tournée s’achève ce samedi à Liège. Mais c’est complet.


Son album anglais attendu avant l’été
Sébastien Lorca a passé le week-end en Belgique avec Lara

CHARLEROI Voir un ami pleurer… C’est une très belle chanson qui figurait sur le dernier album de Jacques Brel, qui n’a pas eu l’ampleur de Ne me quitte pas ou d’ Amsterdam, mais qui porte une sensibilité énorme. Lara Fabian l’a compris et elle l’a mise à son répertoire, pour son spectacle intimiste. En réalité, Lara rêve depuis de longs mois de monter tout un récital explorant l’œuvre de Brel. Elle l’avait d’ailleurs annoncé pour les Francofolies de Montréal de 2002. Puis, à cause d’un calendrier trop chargé, le projet fut retardé. D’un an, a priori. Aujourd’hui, ça n’est plus sûr du tout. Lara en rêve toujours autant. Mais voilà! Il y a les réalités concrètes. En l’occurrence, un nouvel album en anglais que Sony Music annonce pour le début de l’été. Avec une promotion mondiale à la clé. Le Japon l’attend. Le Brésil aussi. Grâce au disque anglophone précédent, lancé par son adaptation de l’ Adagio) d’Albinoni (et vendu en deux millions d’exemplaires), elle avait conquis ces marchés. Il en reste un à vaincre à tout prix: les Etats-Unis. Son prochain album en français devrait être, en tout logique, le live de cette tournée qui la ramène, en ce moment, en Belgique. Lara va donner ce spectacle à l’Olympia du 1er au 3 février. Une captation télé est prévue. A condition que la technique le permette car les éclairages, s’ils sont superbes, maintenant Lara dans une semi obscurité qui va bien au concept

Syracuse, avec Salvador L’Olympia ne sera pas sa seule salle parisienne. En fait, depuis le mois de novembre et jusqu’à cette semaine, Lara a occupé le Casino de Paris tous les lundis, jour de relâche pour la comédie musicale de Richard Cocciante, Le petit Prince. C’était une expérience inhabituelle pour une star de son niveau de récupérer une salle une fois par semaine. Elle a profité des autres jours pour préparer des surprises. C’est ainsi que des invités l’ont régulièrement rejointe sur scène. Une fois, c’était Marc Lavoine. Une autre fois, Daniel Lavoie. Patrick Bruel est venu aussi. Mais le plus beau souvenir, pour elle, reste d’avoir chanté Syracuse en compagnie de Henri Salvador. Le public était debout, réclama et obtint un bis de la chanson. Côté cœur? Lara continue à faire le bonheur des magazines people dont certains ont annoncé sa rupture avec Sébastien Lorca, le chanteur de la comédie musicale Ali Baba. Scoop ou canard? Canard! Sébastien Lorca arrivait en Belgique jeudi soir et la rejoignait après son concert de Charleroi pour être près d’elle, en coulisses, à Bruxelles et à Liège.

E.P.

© La Dernière Heure 2003

  

Source : DH Les Sports+