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De retour sur scène, le chanteur critique dans « Le Parisien » la réforme des retraites, la classe politique et la relève de la chanson française…
Par Valentin Dechambre pour Le Point
Renaud s’est lancé dans une grande tournée en 2023 et le chanteur en a profité pour faire passer quelques messages. Avant son concert à Biarritz, vendredi 28 avril, le chanteur de 70 ans a accordé au Parisien sa première interview depuis le début de sa tournée « Dans mes cordes ». Fatigué sur le plan politique, le chanteur demeure fermement opposé à Emmanuel Macron et à sa réforme des retraites.
Si, lors de l’élection présidentielle en 2022, Renaud avait annoncé son choix de candidat (Philippe Poutou, du Nouveau Parti anticapitaliste), le musicien se fait plus discret depuis. « La politique ne m’intéresse plus du tout », assure-t-il auprès du journal. « La classe politique me désespère, je n’ai même plus envie de la critiquer. »
« Je laisse la place aux jeunes… »
Un désintérêt qui le pousse même à ne pas vouloir manifester ce lundi 1er mai, date à laquelle les syndicats veulent faire une démonstration « massive » et « populaire » contre la réforme des retraites, tandis que l’exécutif table sur « un baroud d’honneur » avant de passer à autre chose. « Non, je suis trop vieux pour ça. Je laisse la place aux jeunes », affirme Renaud au quotidien.
Interrogé sur la réforme des retraites, le chanteur assure y être toujours opposé. « Cette réforme, c’est une connerie », lâche-t-il, avant d’ajouter : « La France entière est contre et Macron la maintient. » S’il compte moins se mobiliser dans la rue, Renaud envisage d’écrire une chanson sur le chef de l’État : « J’en dirai du mal avec humour, comme j’ai fait avec Margaret Thatcher (la chanson « Miss Maggie », en 1985, sur l’ancienne Première ministre du Royaume-Uni). » Et d’avouer : « Je regrette d’avoir voté pour lui, mais, face à Le Pen, je n’avais pas le choix. »
Le chanteur regrette également le manque d’engagement dans la chanson française actuelle. « Je n’écoute quasiment que Thiéfaine, Brassens, Cabrel, Souchon, les grands, quoi. Dans les jeunes, à part Gauvain, Grand Corps Malade, Bénabar, les Cowboys fringants, il n’y a plus du tout d’engagement. La peur de déplaire aux radios, aux réseaux sociaux, ils veulent faire le buzz à tout prix… », estime-t-il.
Source : Le Point