Le Monde
Publié le 12 février 1987 à 00h00 – Mis à jour le 12 février 1987 à 00h00
Dans la pénombre, on se croirait à la gare Saint-Lazare du temps des locomotives à vapeur. L’énorme hall, la verrière crasseuse, tout y est. Soudain, des projecteurs s’allument, des lampes crépitent, des pinceaux de lumière jaillissent. Et alors apparaissent les « locataires » qui habitent encore la galerie de zoologie du Muséum national d’histoire naturelle de Paris.
Pendant une vingtaine de minutes, un remarquable spectacle son et lumière, « Fauve qui peut », met en valeur des girafes, des éléphants, des buffles, des tigres, des rhinocéros, des squelettes de baleines et l’architecture métallique. Curieusement, ces animaux empaillés, ces os en chapelets, ces piliers et ces poutres prennent une extraordinaire poésie et une beauté surprenante.
Inaugurée en 1889, fermée au public en 1965 pour cause de vétusté, la galerie de zoologie va enfin être rénovée, dépoussiérée, restaurée, transformée en galerie de l’évolution grâce à l’attribution de crédits se montant à 50 millions de francs (le Monde du 4 octobre). La plupart des animaux qui y étaient exposés ont été transférés dans la zoothèque souterraine inaugurée il y a un an. Seules, sont restées les bêtes trop grandes pour passer par les portes de la zoothèque.
Telle qu’elle est, la galerie de zoologie a séduit le chanteur Renaud. C’est lui le mécène grâce auquel « Fauve qui peut » fait connaitre au public la superbe et misérable galerie de zoologie. Une initiative généreuse et remarquablement réalisée qui fera d’autant mieux apprécier _ en 1989 _ la rénovation de ce haut lieu de la science française.
Source : Le Monde