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Sa « Putain d’expo ! », programmée jusqu’au 2 mai, à la Philharmonie de Paris, est pour l’instant entre parenthèses, comme nombre d’événements culturels en France. Pour patienter, les fans du « chanteur énervant » ont à leur disposition quelques substituts pas désagréables, parmi lesquels un livre, « Renaud à fleur de mots », sélectionnant des déclarations de l’artiste dans les médias. Stéphane Deschamps a joué les mineurs de fond et exhumé quelques propos d’un artiste qu’il décrit comme « notre éternel bon copain, profondément humain, drôle, fragile, sensible et rebelle ». Nostalgique, le chanteur se souvient d’une enfance « douce comme le miel ». Il reconnaît Brassens comme son maître à penser (« il fut le premier à me donner envie d’écrire mes petits états d’âme en rimes ») et Springsteen comme son « idole », son « dieu ». Ne « conçoit pas qu’un artiste se livre sans impudeur » (de ce côté-là, il nous a servis !). Et rappelle que ce sont les mots qui sont le sel de sa vie : « Je suis auteur par plaisir, compositeur par nécessité et interprète par provocation. » Interprète dont l’aura est exceptionnelle, ce qui ne manque pas de l’angoisser : « Parfois, ça me fait peur : ces gens tous ensemble qui ne regardent que moi. Un mot de ma part et ils se déchaînent, c’est peut-être l’émeute. C’est terrible cette responsabilité. » Autre prise de conscience terrible, souvent exprimée ces dernières années : « L’amour du public n’est pas mesurable pour moi, tellement il est énorme. Tous les jours, on ne fait des compliments, on m’encourage. Malheureusement, ça ne suffit pas pour ne pas être malheureux. Je suis mélancolique. C’est une vraie maladie, qui commence par la peur et la tristesse et qui mène à la dépression. »
« Renaud à fleur de mots, confessions d’un chanteur énervant », compilé par Stéphane Deschamps (352 pages, 19 €).
Source : La Dépêche