« Boucan d’enfer »
Il exorcise, la tête haute
« Boucan d’enfer », mis en musique respectueusement, rappelle à quel point Renaud manquait, comme un grand frère disparu de la circulation et enfin revenu aux affaires. Pas vraiment ces affaires courantes qui autrefois le révoltaient mais, désormais, ses affaires à lui. Entre « Docteur Renaud, Mister Renard », « Je vis caché » ou « l’Entarté », Renaud exorcise ses démons, tire sur quelques ambulances (la télévision, Bernard-Henri Lévy…), fait le compte de ses dégoûts. Il se plante avec sincérité, parfois, avec « Petit Pédé » et « Manhattan-Kaboul », en duo avec Axelle Red. Ou encore attise ses renoncements et son désarroi, comme dans « Tout arrêter… » et « Boucan d’enfer », la chanson avec laquelle il bouleversait son auditoire, lors de sa tournée de petites salles, il y a trois ans. Mais il arrive aussi de le retrouver complètement sur les thèmes les plus simples et les arrangements les plus épurés, avec les attachantes « Coeur perdu », « Mal barré » et « Elle a vu le loup ». Economie de mots, émotion retenue, jolies chansons de la part d’un auteur-interprète enfin retourné au turbin après moult remous, reprenant, la tête haute, une place que personne n’était parvenu à lui chiper pendant sa trop longue absence. Renaud, « Boucan d’enfer » (disques Virgin). Prix : 16,58 ? (108,76 F). Sortie aujourd’hui. En concert les 19, 20, 21, 22 et 23 décembre au Zénith de Paris, puis en tournée dans toute la France.
Sources : Le Parisien et Le HLM des fans de Renaud