Le Paris de Renaud

Paris ZigZag

17 août 2022

Porte d’Orléans, 1976 © David Séchan

Titi parisien par excellence, Renaud s’est beaucoup inspiré de Paris pour écrire ses chansons. De ses jeunes années révolutionnaires dans le Quartier Latin à ses heures de gloire à jouer au Zénith de La VilletteRenaud est définitivement un « Amoureux de Paname »…

LE QUARTIER LATIN

JARDIN DU LUXEMBOURG

Dans les années 1960, Renaud est élève au lycée Gabriel-Fauré, dans le 13e arrondissement. Son père y enseigne l’allemand. Peu intéressé par les études, Renaud sèche les cours pour aller se réfugier au Jardin du Luxembourg. Là, il y écrit des poèmes, entre les allées fleuries et les statues.

LA SORBONNE

A l’adolescence, le jeune Renaud est déjà très politisé. Il s’intéresse au Trotskisme et crée un groupe pacifiste dans son lycée. Lorsque les évènements de mai 68 éclatent, Renaud prend le parti des jeunes et des étudiants et occupe La Sorbonne avec son frère. Pendant trois semaines, il y vit et participe aux manifestations.

© AFP

C’est durant ces instants, qu’il va écrire ses premières chansons, inspiré par le chanteur Evariste, rencontré sur les lieux. La toute première chanson qu’il interprète dans un amphi devant les autres étudiants est « Crève salope » qui est un franc succès. Alors qu’il a seulement 16 ans, il fait de cette chanson une hymne des étudiants en colère. Elle est reprise rapidement dans tous les lycées de Paris.

LA PORTE D’ORLÉANS

Après avoir habité boulevard Saint-Michel et trainé près de la gare Montparnasse, le jeune Renaud se rend compte qu’il est de plus en plus piqué par la musique. Il revient dans le 14e arrondissement vers la Porte d’Orléans. Avec son ami Michel Pons, accordéoniste, il chantonne quelques unes de ses créations dans la rue.

De ces années, il écrira plus tard, en 1977, sa célèbre chanson « Blues de la porte d’Orléans » :

«Le 14ème arrondissement
Possède sa langue et sa culture
Et l’autoroute Porte d’Orléans »

DES RESTAURANTS PARISIENS

Renaud a été marqué par beaucoup d’établissements de Paris. Son histoire avec les restaurants de la capitale, Renaud la chante dans de nombreuses chansons. Dans « La Coupole », le chanteur raconte comment, lorsqu’il était encore anonyme, il faisait la manche dans ce prestigieux restaurant de Montparnasse. Installé sur la terrasse, il y jouait de la guitare dans l’espoir de récupérer quelques pièces.  Il y aurait croisé Andy Warhol en train de peindre les jambes de Mistinguett

Même chose dans la chanson « A la Close » : Renaud y fait référence à La Closerie des Lilas, où il avait sa table fétiche, la 101, située à côté du piano. Dans les années 1990, La Closerie est le témoin des heures sombres de Renaud, qui s’est séparé de sa femme Dominique. La boucle sera bouclée quelques années plus tard car c’est également ici qu’il rencontrera sa prochaine compagne, Romane Serda, en 1999.

Un autre de ses quartiers généraux, à qui il a dédié la chanson « Pochtron », est le bistrot Au rendez-vous des amis. Situé dans le 4ème arrondissement, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, Au rendez-vous des amis a abrité les lendemains de beuverie de Renaud, d’où le nom de sa chanson !

L’avantage avec ce bistrot, c’est qu’il se situait proche de la Pizza du Marais (surnommée Zappi par Renaud). C’est dans ce petit café-théâtre que Renaud a fait ses premiers pas sur scène dès l’année 1975 lors de la sortie de son album Amoureux de Paname. Le jeune Renaud y rencontrera beaucoup d’autres artistes en devenir comme Bernard Lavilliers ou Jacques Higelin et d’autres déjà bien établis sur la scène française : Guy Bedos ou Claude Nougaro.

LA BANLIEUE PARISIENNE

Si Renaud est un amoureux du Paris intra-muros, il ne néglige pourtant pas la banlieue. Dans ses chansons, il va parler de Massy-Palaiseau (« Le Tango de Massy-Palaiseau ») ; de Sarcelles (« Les Charognards ») ; de La Courneuve (« Deuxième Génération »)… Toujours du côté des minorités, Renaud perçoit la sensation d’abandon de certains habitants de banlieues et leur rend hommage dans ses paroles. La chanson « Dans mon HLM », qui fut un immense succès, est d’ailleurs inspirée de l’appartement de son frère, dans le 13e arrondissement, rue du Château des Rentiers.

LE ZÉNITH DE LA VILLETTE

En 1984, le ministre de la CultureJack Lang, imagine une nouvelle salle dans Paris dédiée à la musique rock : ce sera le Zénith de La Villette. Le président de l’époque, François Mitterrand, choisit Renaud pour les premiers concerts au Zénith : du 17 janvier au 5 février 1984, le chanteur performera dans cette salle gigantesque. Renaud prépare un véritable spectacle avec un budget conséquent même s’il confessera avec humilité qu’il n’a pas pu « rivaliser avec les shows à l’américaine, ni avec Johnny ! »

  

Vous savez maintenant où vous promenez pour marcher sur les pas de Renaud !

  

Source : Paris ZigZag