Le Monde
Une idée lancée il y a moins d’un an trouve aujourd’hui sa réalisation : la réunion à Paris d’un Marché international des arts de la scène. 70 artistes à la rencontre de 1 500 acheteurs venus du monde entier.
Les organisateurs du premier Marché international des arts de la scène (MARS), l’agent artistique Olivier Gluzman et l’entrepreneur de spectacles Jean-François Millier avaient lancé il y a moins d’un an un pari difficile : convaincre les artistes français de l’intérêt qu’ils avaient à faire connaitre leurs productions aux acheteurs étrangers. Ils leur proposaient pour cela de créer un « marché » du spectacle vivant, comme l’ont fait avant eux les Américains et les Canadiens. Si cette initiative privée a séduit de nombreux partenaires de la vie culturelle (pouvoirs publics, Mairie de Paris, fondations et associations professionnelles, lieux de spectacles), les principaux intéressés, les artistes eux-mêmes, ont d’abord paru réticents.
Les deux promoteurs choisirent de ne pas se décourager. Après avoir parcouru plus de 200 000 kilomètres pour convaincre 1 500 acheteurs de 25 pays de venir à Paris, ingurgité 7 800 cafés tout au long des 21 250 heures de travail et réuni un budget de 6,5 millions de francs, ils firent appel à la candidature des créateurs qui ont été sélectionnés par des professionnels de la culture et de la communication.
Du 9 au 14 novembre, 63 spectacles de théâtre, danse, rock, variétés, jazz et musique classique seront proposés aux directeurs de festival, de théâtre, de centre culturels et à des producteurs venus des cinq continents. L’affiche est au bout du compte fort attrayante : du chanteur Renaud à Rufus, de la mezzo-soprano Hélène Delavault au clarinettiste Michel Portal, de la compagnie Bagouet à Kas Product, il devrait être facile pour le responsable d’un centre culturel israélien ou japonais de confectionner au MARS une affiche française ou européenne puisque quelques productions de la Communauté y seront présentées. A la Grande Halle de La Villette en extraits, ou bien en totalité à l’Espace Prévert d’Aulnay-sous-Bois ou à la Salle Favart à Paris.
A la lecture du programme de cette semaine d’un genre nouveau, on constate que les professionnels de la plupart des disciplines ont décidé de jouer la carte du MARS. Ceux du théâtre, et, en leur sein, les représentants des grandes institutions publiques, ont boudé la manifestation. Rendez-vous est pris pour la seconde édition du MARS qui pourrait bien réconcilier les arts de la scène avec les impératifs de la gestion.
Source : Le Monde