Le Printemps de Bourges s’offre des « pointures »

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La Dépêche du Midi

Massive Attack, les pionniers du trip-hop de Bristol, ouvrent aujourd’hui le 27e Printemps de Bourges qui, pendant six jours, proposera une plongée au cœur des sons qui habillent ce début de XXIe siècle, rock, world, électro, néo-jazz, metal…

Lorsque le Printemps naît en 1977, c’est pour donner la parole à des chanteurs qui en sont privés alors : Higelin, Lavilliers, Renaud, Ribeiro… La plupart de ces artistes, alors considérés comme en marge du système, sont depuis devenus à leur tour des « barons » des variétés.

Jusqu’au jour où, à la fin des années 90, les signes d’une désaffection du public commencent à se manifester.

Le directeur-fondateur du Printemps, Daniel Colling, réagit en nommant une nouvelle direction artistique. La manifestation réussit sa mue, embrasse les nouveaux rythmes et se retrouve en phase avec un public dont la majorité n’était pas née lorsqu’elle fut créée. Colling avait alors prévenu qu’« à moins d’avoir quelque chose de neuf à proposer », les « poids lourds » de la chanson française n’avaient plus de raison d’être à l’affiche. Une exception a été faite cette année pour Renaud (à l’affiche le 24 avril), auteur d’un retour au premier plan cette saison. Renaud est en quelque sorte le « père » de cette nouvelle classe de chanteurs francophones qui ont réconcilié les jeunes générations avec les textes et les mélodies, dont plusieurs représentants seront présents à Bourges cette année : Mickey 3D, Vincent Delerm (24 avril), La Tordue (26). Chanson encore, mais habillée de pop ou de touches électro, avec Zazie (23 avril), Emilie Simon, Mathieu Boogaerts et Keren Ann (26).

La cuvée 2003 témoignera de la vitalité d’un rock qui n’a pas encore déposé les armes devant les assauts de l’électro, avec notamment les Wampas, qui mêlent riffs et rires (27 avril), les New Yorkais d’Interpol, à la même affiche le 26, que Dionysos, les lutins de Valence et Placebo, le trio emmené par Brian Molko, l’androgyne américain amoureux de la France qui le lui rend bien puisque son groupe y jouit d’une popularité que lui refuse le reste du monde.

Ceux qui aiment le rock brutal pourront s’adonner aux joies du « slamming » avec le « sonic rendez-vous » proposé le 25. Six groupes s’y succéderont avec une première en France, les premiers pas de Eyes Adrift, formation menée par Jason Newsted, ex-bassiste de Metallica, les « caïds » du genre. Bourges, enfin, pourra s’enorgueillir de quelques « coups » comme la présence du rocker nigérian Keziah Jones, qui y proposera la primeur de ses nouvelles chansons (23 avril), et celle de Massive Attack (22) et de Beck (23) qui y donneront leurs seuls concerts en régions ce printemps.

  

Source : La Dépêche