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Renaud est malheureux. Ça se voit. Ça s’entend surtout. Mais dans son malheur, Renaud a une chance inestimable: celle d’avoir un public qui l’aime vraiment, au point même de lui cacher son état de chanteur en panne.
Applaudissements nourris ont donc salué un triste concert pendant lequel le chanteur accompagné d’un guitariste et d’un pianiste, enchaîne des textes neurasthéniques, entrecoupés de commentaires et apartés propres à endormir un régiment d’insomniaques. Comme s’il se parodiait lui-même, il tangue au micro tandis que sa voix déraille, et chante de plus en plus faux. Dans un élan d’auto-flagellation supplémentaire, il n’hésite pas à s’enfoncer un peu plus en avouant n’avoir pu écrire plus de deux nouvelles chansons en six ans. Envolé le titi ch’timi, l’impertinent rebelle, le sarcastique décalé. Renaud, vendredi soir, n’était que l’ombre de lui- même. Pas méchant pour deux sous, le public montalbanais a fait comme s’il n’avait rien remarqué.
D. A.
Sources : La Dépêche et le HML des fans de Renaud