1er juillet 2002
Cela faisait un bail que l’on n’avait pas entendu ce chanteur aux accents du titi-rockeur parisien.
Il nous avait laissé avec l’album « A la belle de Mai » (1994) et un album de reprises des chansons de Georges Brassens « Renaud chante Georges Brassens » (1994).
Puis avaient suivi deux compil’ : « The meilleur of Renaud 75-85 » (1995) et « The meilleur of Renaud 85-95 » (1995). Ses fans déroutés, criaient au scandale : leur idole anticonformiste s’était-elle laissée prendre aux jeux des coups marketings ? Vraiment cela ne ressemblait pas à Renaud, cet anar’ qui avait explosé à la fin des année 70 pour devenir l’emblème de la jeunesse désabusée des années 80.
Renaud arrivait à point nommé à cette époque qui criait « no future ». Avec ses chansons qui n’épargnaient personne : les bourgeois, les militants de tous poils, les policiers et militaires, et même lui-même. Car Renaud sait aussi se tourner en dérision et c’est pour cela que l’on ne peut lui en vouloir de cracher sur tout ce qui bouge. On connaît tous les personnages atypiques de ses chansons : Manu, Gérard Lambert, La Pépette…, et les habitants de son « HLM ».
Après bien des déboires, Renaud commence à voir le bout du tunnel, mais ses années de galères l’ont un peu modéré : comme il l’explique lui-même, il a toujours la même rage, mais la maturité fait que celle-ci est plus réfléchie qu’à ses débuts :
Renaud : « Je ne sais pas si c’est à cause de l’âge ou d’une certaine forme de désillusion et de lassitude, mais même si j’ai toujours la Rage, j’ai moins envie qu’autrefois de crier mes colères ! Parce que ça me semble un peu dérisoire et futile ».
Dans son album « boucan d’enfer », Renaud a décidé de s’ouvrir à une nouvelles vie. Pour célébrer cette renaissance, Renaud nous livre son album le plus personnel. Quatorze titres sans fard directement inspirés de sa descente aux Enfers : « Mal barrés », « Tout arrêter » ; ou des cauchemars servis par l’actualité « Manhattan-Kaboul » (en duo avec la chanteuse Axelle Red), « Corsic’armes », « p’tit PD » où il parle de la vie d’un jeune homo en province qui rêverait de s’installer à Paris pour fuir la haine homophobe et bien sûr la chanson « Docteur Renaud, Mister Renard », clin d’œil à Gainsbar/Gainsbourg qui témoigne de la lutte entre les deux facettes de sa personnalité.
Renaud est un chanteur populaire, dans la lignée des plus grands : Brassens, Brel, Gainsbourg… Souhaitons-lui la « Bien(re)venue », il nous aura manqué.
Sources : France-jeunes.net et Le HLM des fans de Renaud