Le 20 décembre 2002 à 00h00
IL A ETE ACCUEILLI par une salle en délire. Un tonnerre d’applaudissements dès les premières secondes, alors qu’il sortait de son bar en carton qui lui sert de décor. Lors du premier de ses cinq concerts au Zénith, hier soir, Renaud n’a pas dû attendre bien longtemps pour célébrer ses retrouvailles avec Paris, où il n’avait pas joué depuis sept ans. A peine apparu dans son bistrot baptisé forcément Chez Renard, il avait déjà gagné la partie. « Tout ça pour moi ? » s’interrogeait-il après sa première chanson, « Docteur Renaud, Mister Renard », son « Gainsbourg-Gainsbarre » à lui.
Pendant deux heures, les chansons et les interventions de Renaud ont pris des allures de paroles d’évangile. Qu’il taille un costard à Bernard-Henri Lévy, rebaptisé BHV, ou raconte ses dernières années avec la boisson comme seule compagne, chacune de ses chansons a mis le Zénith à ses pieds. En revanche, c’est évidemment sous les sifflets qu’il a répété que cette tournée serait vraiment la dernière. Et qu’importe si sa voix déraillait parfois, les 6 000 spectateurs du Zénith ont chanté comme un seul homme « En cloque », « Miss Maggie » ou « Laisse béton ». Parmi eux, on pouvait croiser Thierry Séchan, le frère de Renaud, le cinéaste Claude Berri, avec qui il a tourné dans « Germinal », et le marin Titouan Lamazou, qui a réalisé la pochette de son dernier disque. Axelle Red est venue chanter sur scène avec lui Manhattan-Kaboul, avant d’interpréter seule au piano son dernier tube « Je me fâche ».
Amis, nouveaux fans ou inconditionnels de la première heure, tous ont fêté Renaud, comme un grand frère, un papa encore dans le coup ou un compagnon de route qui, quels que soient ses travers, a obligatoirement raison.
Renaud en concert jusqu’au 23 décembre à 20 heures au Zénith, 211, boulevard Jean-Jaurès, Paris XIXe. Tél. 01.42.08.06.00. Complet.
Emmanuel Marolle
Sources : Le Parisien et le HLM des fans de Renaud