L’ennemi de tout festival est encore là

Le Quotidien

Mardi 8 juillet 1986

Louis
Tremblay

 

Faut le faire! Une température complètement capotée et, envers et contre tous, 7,500 personnes ont assisté aux deux premiers spectacles de Festirame à Alma.

Pourquoi attendre après le beau temps pour s’amuser? Les Almatois et les visiteurs ont compris. Ils ont envahi les terrains du Creps d’Alma comme des affamés.

Parce que dans la région, l’ennemi de tout festival d’été est la température. À chaque fois, les organisateurs risquent leur chemise et tout ce qu’ils ont de gros sous.

Imaginez! Un chanteur comme Renaud (avec ses 11 musiciens), reçoit un cachet de $10,000 pour au moins 1h30 de show. En moins de cinq minutes, un spectacle de cette envergure peut être emporté par la pluie ou une averse.

Il y a bien les assurances contre la pluie mais pour faire venir ce genre d’artiste {maintenant international), les organisateurs de Festirame ont dû effectuer de nombreuses tractations. Samedi soir, il faisait très froid mais le public était plutôt chaud.

Dimanche soir, c’était au tour de Daniel Lemire. Encore là, la pluie et les vents violents ont failli emporter Lemire et son spectacle. Les deux pieds dans l’eau et habillés comme pour la chasse en automne, les gens ont applaudi l’artiste qui a livré la marchandise.

Daniel Lemire
(Photo Karl Tremblay)

Alain Pilote, directeur des communications à Festirame, était heureux des premiers instants du festival. Parce que, Festirame a besoin d’une grosse participation des gens à ses spectacles s’il veut assurer sa survie. Les organisateurs se croisent les doigts et espèrent que la nature passera de leur bord.

Toutefois, et il faut sans doute attribuer cela aux nouvelles lois du gouvernement sur la conduite en état d’ébriété, les gens boivent moins. Autre facteur? Un brave monsieur affirme que ce ne sont pas là des artistes qui incitent au party. Avec Renaud, c’est le message et pour Lemire, il faut avoir l’esprit éveillé pour saisir son humour.

II faut conclure que les Québécois ont appris à s’amuser sans se rouler par terre. La modération semble avoir bien meilleur goût…

 

Source : Le Quotidien