Florence Aubenas et Christian Chesnot ont défilé mardi aux côtés des membres du comité de soutien à l’otage franco-colombienne. Une pétition réclamant sa libération a été remise au Quai d’Orsay à midi.
Les journalistes Florence Aubenas et Christian Chesnot, anciens otages en Irak, ont défilé mardi 27 septembre à Paris en soutien à Ingrid Betancourt, détenue depuis février 2002 en Colombie par la guérilla marxiste des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie). Le chanteur Renaud était également présent.
« On pense à elle, on voudrait qu’elle revienne », a dit Florence Aubenas. « C’est quelqu’un, quelque part, dans une cage, qui sert de monnaie d’échange, c’est horrible », a ajouté la journaliste de Libération, qui avait été détenue pendant 157 jours en Irak avec son guide Hussein Hanoun.
« Le pire pour un otage, c’est de se sentir oublié », a expliqué Christian Chesnot.
« Il faut qu’il y ait la même mobilisation pour Ingrid que pour Florence », a déclaré Renaud. « Il faut que les médias, les citoyens, les artistes se mobilisent. Sinon, honte à nous! ».
95.000 signatures
Les manifestants ont accompagné les membres du comité de soutien à Ingrid Betancourt. Ceux-ci ont remis au Quai d’Orsay quelque 95.000 signatures réclamant la libération de l’otage franco-colombienne.
La pétition demande à la France « de faire tout ce qui était en son pouvoir pour appuyer un accord humanitaire », souligne-t-il dans un communiqué.
« Par cette action, nous voulons montrer que Paris n’agit pas seul », précise le Comité. « De même, nous espérons faire comprendre au gouvernement colombien le bien-fondé des tractations se déroulant en ce moment à la frontière colombiano-équatorienne. »
Le Quai d’Orsay a réaffirmé mardi que les autorités françaises étaient « totalement mobilisées » pour obtenir la libération d’Ingrid Betancourt à « travers un accord humanitaire » mais devaient observer la « plus grande discrétion » sur ce dossier.
Sit-in samedi
Le comité de soutien prévoit un sit-in samedi devant la résidence de l’ambassadeur de Colombie à Paris. Il organisera également une soirée de soutien le 24 octobre au Théâtre du Rond-Point « sur le modèle de ce qui a été fait » pour Florence Aubenas et Hussein Hanoun.
Les relations entre Paris et Bogota se sont tendues récemment à la suite de révélations de la presse faisant état de tractations entre un émissaire français et les FARC.
La Colombie a dénoncé une « ingérence » dans ses affaires intérieures. Paris a affirmé disposer de l’accord de Bogota pour ses démarches, tout en se refusant à confirmer la présence d’un émissaire auprès des FARC.
Source : Le Nouvel Obs