LE MONDE | • Mis à jour le B. G
Lorsque Renaud a commencé à chanter ses histoires de gosses des banlieues empêtrés dans leurs combines de blousons en simili cuir, de chaussures à bout pointu et de mobylettes, le tout sur fond de HLM, on ne l’a pas tellement pris au sérieux. Crise d’adolescence. Il allait grandir, ce petit gars. Les disques ont passé, avec succès à la clef. La coqueluche des lycéens est devenue celle de leurs parents.
Mais Renaud n’a pas grandi. Il a gardé sa tête d’éternel Robin des rues. Sa poésie fleure toujours le caniveau, les petits matins blêmes, les façades grises, les amourettes à cent sous, les sourires à vous fendre l’âme. Lui, une canaille ? Sans doute. D’ailleurs, lisez ses textes, vous verrez comme il s’y prend pour faire frémir le petit bourgeois. Renaud est un révolté comme on les aime bien : facétieux, tendre, bourré de talent. Les dix ans de chanson rassemblés dans ce Mistral gagnant le prouvent : Renaud et ses fans ont encore un bel avenir !
Source : Le Monde