25 juillet 2003
Certes, la voix est cassée par les excès passés, fatiguée par les 128 représentations déjà données, mais l’ami Renaud a su convaincre avant hier les arènes avec son tour de chant « Boucan d’enfer ».
Ovationné, applaudi, chanté par son public, il a donné le meilleur de lui-même et démontré une fois encore qu’il est de ces rares poètes qui manient les mots et l’humour. Un monde où peu ont leur entrée. Entre chaque titre, l’artiste se laisse aller à une discussion complice avec les spectateurs, et livre des pans de sa vie avec ironie : « Cette chanson, ça résume les quelques années où j’avais disparu, c’est « Pochtron » ».
Des années d’errance certes, mais le public est resté fidèle, et a vu ses rangs grossir : « Cette chanson est très très démodée. Je la chantais il y a 25 ans. Vous n’étiez pas encore nés, vous là devant… vous vous attendiez pas à voir un chanteur moche, laid, gros, hein ? »
La communion atteint les sommets lorsqu’il improvise, à défaut d’Axelle Red, avec lui sur scène, un « Manhattan Kaboul » avec la fosse et les gradins enthousiastes.
Moments hauts en émotion quand il évoque sa fille unique, Lola, avec le poignant « Mistral gagnant » et « Morgane de toi ». Ou encore quand il rend hommage avec « Mon bistrot préféré » à ses modèles ou copains disparus : Vian, Verlaine, Pagnol, Dewaere, Coluche, ou encore Brassens, dont il est sans contexte l’un des dignes héritiers. « Mister Renaud », le public est vraiment « Morgane de toi ».
Source : HLM des Fans de Renaud