Les Licenciés de chez Renaud

(Journal inconnu)

VILLAGE-NEUF | LE 15/01/2016

Vous aimez la Doudou, Lucien et Manu ? Les Licenciés de chez Renaud aussi. Ce trio de musiciens fait ainsi revivre les personnages qu’il aimait enfant, comme nous l’explique Laurent Bouvron, chanteur et guitariste.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de reprendre du Renaud ?

C’est l’amour de notre enfance et de notre adolescence Renaud, c’est un peu notre grand-frère fantasmagorique on aurait tous aimé avoir quelqu’un comme lui dans notre famille Quand on achetait un de ses disques, on l’écoutait 50 fois, on le connais­sait par cœur, jusqu’à connaître le temps d’intervalle entre les chansons. C’est pour cela qu’on s’est intéressés à ses cinq pre­miers albums, ceux qu’on écoutait petit.

Vous vous concentrez en effet sur le répertoire entre 74 et 82, celui qui oscille entre titi parisien et loubard à l’ancienne. Qu’est-ce qu’elles évoquent pour vous ces années-là ?

Cela nous évoque une certaine liberté d’écriture. Ce sont nos années d’enfance. et donc de bonheur et d’insouciance, avec des chansons comme J’ai raté Teléfoot, ou Étudiant poil aux dents… Ce sont aussi nos années d’adolescence, de révolte et d’émoi, marquées par des chansons comme L’Autostoppeuse, J’ai la vie qui me pique les yeux ou Manu : même si nous n’étions pas des loubards, elles nous font penser aux premiers flirts et premières ruptures. On s’est surtout intéressé aux portraits de gens, aux traits de caractères, aux gueules abîmées des gens plus âgés que nous à l’époque, mais qui nous faisaient vibrer.

Vous prenez le parti d’interpréter ces chansons en version acoustique et métissée. Pourquoi ?

En préparant le spectacle, on s’est amusé à ne pas réécouter les originaux, mais à juste lire les textes : ils se suffisaient à eux- mêmes. On ne touche absolument pas au texte, on le respecte à la virgule près, on veut que cela ressemble à de la poésie chan­tée. Mais on véhicule à travers ce spectacle un peu de notre expérience musicale, avec une touche latino ou de musique irlandaise. Francky Thomelet joue sur un cajón, une percussion espagnole et utilise différents objets sonores (des couteaux de cantine, des petites boites en bois, des claquements de doigts…). David Hougron est le plus polyvalent de nous trois ; il joue du banjo, de la mandoline, de la guitare. Et moi. je joue de la guitare. On garde la mélodie de base mais on change de tona­lité ci ou là. Par exemple, Je suis une bande de jeunes sonnait un peu mexicain, et nous on la joue carrément mexicain. Mais on ne cherche pas à déformer les chansons : on veut que le public puisse reconnaître ou découvrir ces très beaux textes.

• Propos recueillis par S.B.

– RiveRhin à Village-Neuf
03 89 89 79 16 -9/11€
Ve.15/01 à 20h30

  

Source : Journal inconnu