Les lumières du Music Hall : Renaud

France 5

22 juillet 2001

Malgré les années, les chansons de Renaud n’ont pas pris une ride. C’est l’une des leçons de cet épisode des « Lumières du music-hall », coproduit par France 5 et P6 Productions, consacré cette semaine au chanteur rebelle. 

Le moteur Renaud

A cette époque, le boulevard périphérique venait à peine de naître des cendres des fortifications de Paris. Tout autour de cette grande ceinture, des terrains vagues. Les mômes venaient y jouer le jour pendant que les grands y réglaient leurs comptes la nuit. Atmosphère bon enfant et trouble à la fois.

Renaud Séchan naît au milieu de cet univers, dans le quartier de la porte d’Orléans, petit dernier d’une troupe de six enfants. Une famille de la petite bourgeoisie. Papa est professeur d’allemand, maman mère au foyer. Papa traduit également des livres et en écrit. Plutôt bien puisqu’il décrochera avec l’un d’entre eux le prix des Deux-Magots.

Doué pour les études, Renaud ne l’est pas vraiment. Seules la rue et son atmosphère l’intéressent et nourrissent son imagination. Avec ses copains, il vit dix ans d’aventures à courir notamment après les bonbons.

« A l’école, se souvient-il, nous formions avec quelques potes la bande des ‘rats poilus’. Notre activité était presque exclusivement tournée vers un seul but : extorquer aux autres leur réserve de Carambar ». Ses camarades d’école n’étaient pas les seuls à subir ces prélèvements obligatoires. Dans Mistral gagnant, l’un de ses titres majeurs, Renaud évoque avec délectation « ces bonbecs fabuleux qu’on piquait chez le marchand »…

Mais la passion des Carambars n’a qu’un temps. Fan d’Antoine, d’Hugues Auffray et de Georges Brassens, Renaud s’est mis en tête d’écrire lui aussi des chansons. Mai 68 nourrit sa révolte. Il a 16 ans, compose déjà.

« Je suis auteur par plaisir, compositeur par nécessité et interprète par provocation », confessera-t-il plus tard. Il quitte l’école, travaille dans une librairie, côtoie de jeunes acteurs du Café de la Gare comme Patrick Dewaere ou Coluche, et chante dans les rues, guitare à la main, accompagné d’un accordéoniste.

Paul Lederman, producteur de Coluche, lui offre un jour la notoriété. « Ses textes, sa voix ne ressemblaient à rien d’autre connu. J’ai tout de suite compris que j’avais affaire à un homme hors du commun. » La suite lui donnera raison.

 

Sources : Le HLM des Fans de Renaud et France 5