N° 3137, du 16 au 22 août 2005
EXCLUSIF |
Alors qu’elle vient d’épouser son chanteur… Régina, sa meilleure amie, raconte ses années de jeunesse |
Beaucoup de gens ont découvert Romane Serda grâce à Renaud. Mais elle existait bien avant qu’il ne tombe amoureux ! Régina, sa complice de jeunesse venue du Cameroun, nous révèle la personnalité attachante de cette jeune femme rieuse mais secrète, qui a su préserver son identité dans le monde du showbiz. Un exploit, en quelque sorte…
Ici Paris : Comment avez-vous rencontré Romane Serda ?
Régina : C’était en 1989. J’avais vu dans le journal Boum Boum qu’on cherchait des figurants pour jouer dans des films ou faire des photos. Dans la salle d’attente, j’ai rencontré Romane. On était les seules à se parler, à rigoler. A partir de là, on ne s’est plus jamais quittées.
« Elle refusait de se déshabiller pour les castings » |
I. P. : Vous faisiez des photos de charme ?
R. : Non, jamais ! Un jour, dans un casting, ils nous ont demandé de nous déshabiller. Tout de suite, elle m’a dit : « Non, tu ne le fais pas ! » Sur ce, le recruteur a expliqué que c’était simplement pour voir comment était notre corps. Romane a répondu aussi sec : « Mais vous voyez bien comment on est foutues dans le jean ! » Finalement, pour une fois, on a été prises toutes les deux et… sans nous déshabiller. Mais quand on a lu le scénario, on a compris que c’était un truc porno. Alors Romane a balancé le script et nous sommes parties.
« Elle a été engagée dans la série Le miel et les abeilles » |
I. P. : Que faisiez-vous ensemble ?
R. : On passait toutes nos journées ensemble, on enchaînait figuration sur figuration : dans le film Les nuits fauves, de Cyril Collard, dans Tu t’es vu quand tu as bu, avec Gérard Jugnot. Elle venait chez moi tous les soirs et on papotait, on se piquait des fous-rires pas possibles jusqu’à trois heures du matin sur les sketchs de Bigard ou de Pierre Palmade. Je dormais chez elle aussi, rue La Fontaine dans le 16e arrondissement. C’était le début de la jeunesse, on ne savait pas encore très bien ce qu’on allait faire de notre vie. Mais une chose est sûre : on était devenues de très bonnes amies.
« C’est moi qui l’ai emmenée pour la première fois en boîte de nuit » |
I. P. : Que s’est-il passé ensuite ?
R. : On passait toutes nos vacances ensemble. Mais en 1994, en rentrant de notre voyage à Marrakech, on s’est perdues de vue. Elle ne m’a plus donné de nouvelles. Deux ans après, elle m’a rappelée un soir et je lui ai dit : « Tu sais où se trouve la maison, tu viens quand tu veux… ». Mais elle n’est jamais venue. Enfin, il y a six mois, je l’ai rencontrée par hasard à La Closerie des Lilas, avec Renaud. Elle m’a sauté dans les bras ! Le lendemain, j’avais un message sur mon répondeur, mais elle ne m’a pas donnée son numéro de téléphone. Quand on devient célèbre, on peut perdre les pédales.
I. P. : Quel genre de fille était-elle ?
R. : Elle ne fumait pas, elle ne buvait pas, elle ne se droguait pas. Une fille saine, quoi ! Elle avait grandi à Aix et n’avait jamais mis les pieds dans une boîte de nuit. C’est moi qui l’ai emmenée pour la première fois de sa vie aux Bains-Douches. Après, je l’emmenais partout. Je lui disais « Attends ! Ne bouge pas, tu vas voir comment on va rentrer au cinéma sans payer ! » Je « tchatchais » avec le gars de l’entrée, qui regardait Romane par-dessus mon épaule et qui me disait : « Ta copine est super belle. » Je lui répondais : « Je sais mais tu ne touches pas. Tu nous fais d’abord entrer au cinéma et on verra plus tard ! » Ça marchait à tous les coups !
« Avec elle, j’ai fait de la figuration dans Les nuits fauves de Cyril Collard » |
I. P. : Comment se comportait-elle avec les garçons ?
R. : Elle n’a pas eu beaucoup d’aventures. Elle est du genre très romantique. Elle vivait à l’époque avec un garçon qui s’appelait Fabrice. En tant que régisseur, il était tout le temps en tournée. Elle n’était donc pas trop heureuse et venait souvent me voir. Le dernier garçon qu’elle a vue chez moi, il s’appelait Eric. Elle avait craqué sur lui et lui sur elle. Mais elle savait bien que j’étais folle amoureuse de lui. Alors elle me disait : « C’est ton copain. Je l’ai envoyé balader et je lui ai dit de t’appeler toi ! »
« Elle n’a pas eu beaucoup d’aventures avec les garçons… Elle était très romantique » |
I. P. : C’est vous qui l’avez fait entrer dans le milieu du showbiz ?
R. : Disons que c’est moi qui l’ai envoyée au casting de la série Le miel et les abeilles. Ma candidature n’était pas retenue – je n’avais pas la couleur qu’il faut ! – j’ai parlé pour elle : « J’ai quelqu’un qui va vous plaire. Elle est super belle, blonde, blanche… » Le jour du casting, elle voulait y aller en jean. Mais moi, je lui ai prêté la robe qu’elle porte sur le générique de la série. Quand elle a été prise, elle est venue me vois, tout excitée : « Super ! J’ai été choisie et ils m’ont fait une avance de 50 000 F. Je vais pouvoir acheter une autre voiture ! » Elle avait une vieille Renault 20 qui tombait tout le temps en panne… Du coup, elle m’accompagnait partout. Elle m’apprenait même à conduire.
I. P. : C’est vous qui lui avez présenté Renaud ?
R. : Non, ce n’est pas moi. Mais comme elle voulait faire de la comédie, je lui ai présenté un très bon copain, Thierry, bien placé dans le milieu du showbiz. Il a promis de l’aider. Ce jour-là, je me souviens, nous avons dinée à La Closerie des Lilas avec toute la bande : Jacques Dutronc, Etienne Daho… C’est comme ça qu’elle a mis les pieds dans le milieu, à 24 ans. Je suis sûre qu’elle aussi aurait envie de me revoir, pour parler de tout ça. Tu ne peux pas vivre dans le milieu jet-set et oublier ta jeunesse, ce n’est pas possible… D’autant que je voudrais qu’elle soit membre d’honneur de mon association AEBC (Aide aux enfants de Baho du Cameroun), le village dont je suis la reine.
Propos recueillis par
Vanessa ATTALI
Source : Ici Paris