Vendredi 13 février 2004
L’humeur du temps
Bien sincèrement, que ceux qui prétendent qu’il n’y a rien à faire en région viennent me le dire en pleine face, je leur proposerai de me remplacer dans les activités auxquelles je ne puis assister, faute de posséder le fameux don d’ubiquité!
D’abord, je ne sais plus où aller prendre ma dose de neige tellement les festivals extérieurs sont nombreux et attirants. Du Festival des glaces de Saint-Gédéon à Jonquière en neige, en passant par le petit dernier, Ciel et neige au Vieux-Port de Chicoutimi, j’avoue que je n’ai pas pu tout voir.
Comme si ce n’était pas assez, il y a tant de concerts classiques ou shows de blues, ciné-club ou pièces de théâtre, expositions et vernissages, que je me demande bien pourquoi, au juste, on a dit que l’hiver était une saison morte. Certains ont peut-être la plainte facile… Pour ma part, je n’ai rien à redire quant à la qualité des activités culturelles du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Parmi toutes ces sorties, aussi alléchantes les unes que les autres, un nouvel événement vient se rajouter tel un bon crémage sur le gâteau.
Nouvel événement
En effet, depuis la semaine dernière et jusqu’à demain soir, l’Auditorium d’Alma propose l’événement «Les mots dits». Sous le calembour, on y retrouve plusieurs spectacles dans lesquels les mots sont à l’honneur. Il y a les mots dits, et bien sentis, comme ceux de la pièce de théâtre «Cheech, les hommes de Chrysler sont en ville», à laquelle j’ai eu le bonheur d’assister, lundi. Les mots dits peuvent aussi créer de véritables histoires à dormir debout, c’est le cas de ceux qui sortiront de la bouche du conteur Fred Pellerin, pas plus tard que ce soir à la salle communautaire de Saint-Cœur-de-Marie. Fred Pellerin vous invite même à venir placoter avec lui, cet après-midi à la Maison des Bâtisseurs.
Les mots dits sont aussi chantés lorsque Polémil Bazar casse la baraque à la Tourelle du Cégep d’Alma, ou encore demain soir, alors qu’Ariane Moffat sera sur la scène de l’Auditorium d’Alma. Ce spectacle unique sera suivi de celui de Sylvie Jean, une auteure-compositeure-interprète de la région au talent remarquable, qui clôturera l’événement au bar La Bohême.
Heureux concept
Ce concept compte plusieurs bons points qui méritent d’être soulignés. Il constitue notamment un maillage entre différents lieux de diffusion d’Alma et des environs. Bien que l’événement soit produit par l’Auditorium d’Alma, les spectacles sont présentés dans plusieurs endroits.
La soirée avec Fred Pellerin, par exemple, se déroulera à Saint-Cœur-de-Marie. Décentraliser l’offre culturelle devrait devenir récurrent, cela permettrait à tous les secteurs de profiter de spectacles intéressants.
En outre, l’événement nous donne la chance d’entendre des artistes de haut calibre. Ce sont les vedettes de l’heure qui se retrouvent dans tous les talk-shows branchés. Ils sont en demande partout, au Québec et sur la scène internationale.
Les organisateurs avaient même réussi à avoir le chanteur Renaud, qui a malheureusement dû annuler sa prestation. Malgré le désistement de l’artiste français, l’événement nous offre des spectacles d’envergure qui peuvent plaire à tous les publics, des jeunes familles aux vieux célibataires.
On a aussi pensé à un système de carte à poinçonner. En achetant la carte à bas prix, on obtient un rabais sur les billets de chaque spectacle. Cette formule rend les sorties très abordables et plus accessibles à un large auditoire. Pour toutes ces raisons, la première année des «Mots dits» constitue une belle réussite à laquelle il faut applaudir.
L’offre culturelle de notre région est dynamique, de grande qualité et, somme toute, abondante.
Vous savez, même à Montréal, les semaines ne comptent que 7 journées de 24 heures. «Trop, c’est comme pas assez», disait un sage de ma connaissance. Si le public régional se décollait le nez de son écran de télévision, il pourrait s’apercevoir que l’herbe n’est pas plus verte dans les grandes villes. Pour ceux que ça intéresse, il reste encore deux jours à l’événement «Les Mots dits». Sinon on espère l’an deux avec impatience. Tenez-vous le pour dit.
Source : Le Quotidien