Et si «Maggie» avait, sans le vouloir, inspiré quelques-uns des plus beaux moments du rock anglais pendant sa résidence au 10 Downing Street (1979-1990)?
Dans les années 1980, la prendre à partie était presque devenu un sport national, pratiqué assidûment par les musiciens issus principalement des mouvements punk et new wave. Pink Floyd, groupe des années 1970, avait pris les devants avant même l’accession de la Dame de fer au pouvoir. Et, des années avant l’ouverture de l’Eurostar, le chanteur Renaud avait gâté les relations diplomatiques entre nos deux pays en s’en prenant violemment à la Britannique dans le tube Miss Maggie : «Les assassins sont tous des frères/ Pas une femme pour rivaliser/ A part peut-être Madame Thatcher/ (…) Moi, je me changerai en chien/ Si je peux rester sur la Terre/ Et comme réverbère quotidien/ Je m’offrirai Madame Thatcher.»
Renaud: Miss Maggie (1985)
Le chanteur français décroche un tube qui réjouit la France et scandalise la Grande-Bretagne. Il y pourfend la personnalité autoritaire de la Dame de fer.
Pink Floyd: Pigs (Three Different Ones) (1977)
Deux ans avant son accession au pouvoir, la chef de l’opposition conservatrice est l’objet d’un couplet féroce écrit par Roger Waters, qui consacrera d’autres textes à la future premier ministre.
Iron Maiden: Sanctuary (1980)
Sur la pochette du single Sanctuary, publié en mai 1980, le groupe de hard rock britannique met en scène son personnage Eddie en train de poignarder Margaret Thatcher alors qu’elle venait d’arracher l’affiche du groupe.
The Jam: Town Called Malice (1982)
Membre actif de The Red Wedge, collectif de rockers anglais engagés à gauche (Billy Bragg, Jimmy Somerville…), Paul Weller dédie ce titre qui se classera en tête des hit-parades anglais.
The Specials: Ghost Town (1981)
Cette chanson nostalgique de 1981 a été inspirée à son auteur, Jerry Dammers, par l’observation du pays alors dirigé par Margaret Thatcher, qui avait restreint l’accès à la culture aux jeunes Britanniques.
Robert Wyatt: Shipbuilding (1982)
Écrite par Elvis Costello pendant la guerre des Malouines, la chanson offre un tube à l’ancien batteur de Soft Machine, Robert Wyatt. Le texte évoque les ouvriers des chantiers navals appelés à la construction de navires de guerre.
The Clash: London Calling (1979)
Fer de lance du mouvement punk, le groupe de Joe Strummer et Mick Jones a bousculé l’establishment sur une poignée de disques phares. Le double album London Calling est leur chef-d’œuvre.
Morrissey: Margaret on the Guillotine (1988)
Quelques années après The Queen Is Dead, l’ancien chanteur des Smiths règle son compte à la Dame de fer, qui aborde la fin de son long règne. Ce parolier d’exception confirme son engagement tous azimuts.
Crass: How Does It Feel to Be the Mother of a Thousand Dead (1982)
Ces punks anglais radicaux ont consacré l’essentiel de leur répertoire à contester l’autorité, le pouvoir en place. Pour eux, Margaret Thatcher a constitué une cible de choix, notamment après la guerre des Malouines.
The Beat: Stand Down Margaret (1980)
Plus confidentiel à l’étranger que les fers de lance du 2 Tone anglais, ce groupe métissé a incarné tout ce que Thatcher exécrait dans l’Angleterre de la fin des années 1970. Il était donc légitime qu’ils lui répliquent en chanson.
Source : Le Figaro