Métèque est le dix-huitième album studio de Renaud, sorti le . Il s’agit d’un album de reprises de chansons françaises appréciées par Renaud. Son titre vient de la chanson Le Métèque de Georges Moustaki.
C’est le cinquième album où Renaud reprend des chansons d’autres artistes, après Le P’tit Bal du samedi soir et autres chansons réalistes, Renaud cante el’ Nord, Renaud chante Brassens et Molly Malone – Balade irlandaise.
Voici un reportage à cet effet, « ‘Métèque’ : Renaud chante ses idoles », avec Lorène de Susbielle dans l’émission « Première édition » sur BFMTV le 6 mai 2022 :
Voici les pochettes des 45 tours extraits de l’album :
Pour vous procurer cet album, c’est par ici !
Voici plusieurs articles commentant ce dix-huitième album studio de Renaud :
-
- Renaud sortira son album de reprises, «Métèque», le 6 mai (Le Parisien, 18 mars 2022)
- Renaud sortira un nouvel album de reprises baptisé « Métèque » le 6 mai 2022 (Ouest-France, 22 mars 2022)
- Renaud, 70 ans et un nouvel album : une vie de hauts et de bas (BFMTV avec RMC, 1er mai 2022)
- Renaud, un album de reprises pour souffler 70 bougies (La Croix, 4 mai 2022)
- Renaud sort un nouvel album pour ses 70 ans et compte déjà en sortir deux autres (20 Minutes, 5 mai 2022)
- Cette addiction dont Renaud n’arrive pas à se défaire (7sur7, 5 mai 2022)
- Renaud, qui sort l’album de reprises « Métèque », pense déjà à deux autres disques (BFMTV, 5 mai 2022)
- Renaud : son nouvel album « Métèque », ses 70 ans, Macron… Le chanteur se confie (Charts in France, 5 mai 2022)
- Renaud : son nouvel album «Métèque» sort aujourd’hui (CNEWS, 5 mai 2022)
- Renaud : «Il y a un amour réciproque entre les gens du Nord et moi» (La Voix du Nord, 5 mai 2022)
- «J’ai voté Macron… en me pinçant le nez» : Renaud sort «Métèque», un nouvel album de reprises (Le Parisien, 5 mai 2022)
- Dans son nouvel album «Métèque», Renaud rend un touchant hommage à ses artistes chéris (Le Parisien, 5 mai 2022)
- Un album de reprises pour les 70 ans de Renaud (Le Soleil, 5 mai 2022)
- Renaud, un retour gagnant pour ses 70 ans ? (Le Télégramme, 5 mai 2022)
- Renaud, un album de reprises pour souffler 70 bougies (Orange, 5 mai 2022)
- La voix fragile de Renaud continue de nous émouvoir (Ouest-France, 5 mai 2022)
- Renaud sobre… mais rongé par ses addictions : « Je fume toujours comme un pompier » (Purepeople, 5 mai 2022)
- Renaud confie sur RTL travailler sur deux prochains albums (RTL, 5 mai 2022)
- Pourquoi Renaud a choisi de réinterpréter Brassens, Auffray, Moustaki… dans « Métèque » (RTL, 5 mai 2022)
- Renaud de retour avec « Métèque », un album de reprises en hommage à la chanson française (BFMTV, 6 mai 2022)
- Renaud, Arcade Fire, Ibeyi : 3 albums au banc d’essai (Charts in France, 6 mai 2022)
- Toujours là à 70 ans, Renaud revient avec un nouvel album de reprises ce vendredi 6 mai (franceinfo, 6 mai 2022)
- Musique : Renaud revient avec un nouvel album de reprises (franceinfo, 6 mai 2022)
- Renaud rend hommage à ses maîtres (L’Avenir, 6 mai 2022)
- De retour avec l’album « Métèque », Renaud revisite le répertoire français (Le Journal du Dimanche, 6 mai 2022)
- Le nouvel album de Renaud « Métèque » est sorti ce matin (Monsieur Vintage, 6 mai 2022)
- Renaud toujours debout avec son nouvel album Métèque (Moustique, 6 mai 2022)
- « L’amour, ça va dans le mur » : Renaud, cash, se confie sur ses déceptions et ses relations avortées (Purepeople, 6 mai 2022)
- Renaud fête ses 70 ans avec un nouvel album (Radio-Canada, 6 mai 2022)
- Que vaut « Métèque », l’album de reprises de Renaud ? (RTBF, 6 mai 2022)
- Renaud : « Métèque », le nouvel album du chanteur reflète-t-il sa carrière ? (RTL, 6 mai 2022)
- Renaud sort « Métèque » : l’album d’un émouvant passeur de mémoire (We Culte!, 6 mai 2022)
- À 70 ans, Renaud est de retour avec un album de reprises (24matins.fr, 7 mai 2022)
- Renaud : il travaille déjà sur deux nouveaux albums ! (M Radio, 7 mai 2022)
- Renaud, Stop ou Encore ? (NosEnchanteurs, 8 mai 2022)
- Renaud dévoile la raison choc pour laquelle il s’était embrouillé avec Françoise Hardy (Objeko, 9 mai 2022)
- «Joyeux anniversaire Renaud»: 70 ans, un nouvel album et une émission à son honneur (Sudinfo, 10 mai 2022)
- Notre critique de Métèque, de Renaud: massacre en règle de la chanson française (Le Figaro, 11 mai 2022)
- Que vaut le nouvel album de Renaud, Métèque ? (SFR Actus, 11 mai 2022)
- Renaud est numéro un des ventes avec son nouvel album « Métèque » (Charts in France, 13 mai 2022)
- «Métèque», Renaud (Le Devoir, 13 mai 2022)
- Renaud : sa santé, son nouvel album… Les confidences du chanteur (Linternaute, 13 mai 2022)
- Cassée, la voix ★★ (La Presse, 14 mai 2022)
- Renaud est n°1 des ventes avec « Métèque » (M Radio, 14 mai 2022)
- Renaud : L’éternel Phénix (Public, 14 mai 2022)
- Renaud le « Métèque » en tête des ventes d’albums (La Dépêche, 16 mai 2022)
- Renaud – Métèque (2022) (BREAK MUSICAL, 2 juin 2022)
- RENAUD – Meteque (2022) (Nightfall, 14 juillet 2022)
- « Je suis fou amoureux » : les confidences de Renaud, reparti dans une tournée fleuve (Le Parisien, 30 avril 2023)
- « Je m’en veux… » : Renaud déçu par les ventes de son dernier album « Métèque » (Charts in France, 7 mai 2023)
- Renaud à propos des ventes de son dernier album « Météque » : « C’est pas lourd » (M Radio, 9 mai 2023)
Renaud présenta le 2 décembre 2022 une nouvelle édition de cet album dans une version étoffée de quatre titres bonus : trois nouvelles reprises issues du répertoire français plus un titre inédit exclusif (« J’veux une Harley ») :
Voici trois articles commentant cette nouvelle édition :
-
- Renaud: une nouvelle édition de son album « Métèque » sortira le 2 décembre (RFM, 24 octobre 2022)
- Renaud pousse le curseur rock sur la chanson inédite « J’veux une Harley » (Charts in France, 5 décembre 2022)
- Renaud dévoile une réédition de « Métèque » avec 4 titres inédits ! (M Radio, 6 décembr 2022)
Et enfin, voici les paroles de toutes les chansons de cet album (incluant celles des quatre chansons additionnelles) :
1. Le Métèque
(Reprise de Georges Moustaki, paroles et musique de Georges Moustaki)
Avec ma gueule de métèque
De Juif errant, de pâtre grec
Et mes cheveux aux quatre vents
Avec mes yeux tout délavés
Qui me donnent l’air de rêver
Moi qui ne rêve plus souvent
Avec mes mains de maraudeur
De musicien et de rôdeur
Qui ont pillé tant de jardins
Avec ma bouche qui a bu
Qui a embrassé et mordu
Sans jamais assouvir sa faim
Avec ma gueule de métèque
De Juif errant, de pâtre grec
De voleur et de vagabond
Avec ma peau qui s’est frottée
Au soleil de tous les étés
Et tout ce qui portait jupon
Avec mon cœur qui a su faire
Souffrir autant qu’il a souffert
Sans pour cela faire d’histoires
Avec mon âme qui n’a plus
La moindre chance de salut
Pour éviter le purgatoire
Avec ma gueule de métèque
De Juif errant, de pâtre grec
Et mes cheveux aux quatre vents
Je viendrai, ma douce captive
Mon âme sœur, ma source vive
Je viendrai boire tes vingt ans
Et je serai prince de sang
Rêveur ou bien adolescent
Comme il te plaira de choisir
Et nous ferons de chaque jour
Toute une éternité d’amour
Que nous vivrons à en mourir
Et nous ferons de chaque jour
Toute une éternité d’amour
Que nous vivrons à en mourir
2. L’amitié
(Reprise de Françoise Hardy, paroles de Jean-Max Rivière et musique de Gérard Bourgeois)
Beaucoup de mes amis sont venus des nuages
Avec soleil et pluie comme simples bagages
Ils ont fait la saison des amitiés sincères
La plus belle saison des quatre de la terre
Ils ont cette douceur des plus beaux paysages
Et la fidélité des oiseaux de passage
Dans leur cœur est gravée une infinie tendresse
Mais parfois dans leurs yeux se glisse la tristesse
Alors, ils viennent se chauffer chez moi
Et toi aussi tu viendras
Tu pourras repartir au fin fond des nuages
Et de nouveau sourire à bien d’autres visages
Donner autour de toi un peu de ta tendresse
Lorsqu’un autre voudra te cacher sa tristesse
Comme l’on ne sait pas ce que la vie nous donne
Il se peut qu’à mon tour je ne sois plus personne
S’il me reste un ami qui vraiment me comprenne
J’oublierai à la fois mes larmes et mes peines
Alors, peut-être je viendrai chez toi
Chauffer mon cœur à ton bois
3. Ça va ça vient
(Reprise de Boby Lapointe, paroles de Jean-Max Rivière et musique de Gérard Bourgeois)
T’es plus jolie que jamais
Sauf le cœur
Ton cœur n’a plus la chaleur
Que j’aimais
Il bat au rythme du fric
Il vit à l’ombre des flics
Il ne dit plus aux copains
Ça va ça vient
Toutes ses bontés passées
Ses exploits
Il compte comme un huissier
Qu’on lui doit
Ton cœur n’a plus la chaleur
Que j’aimais
T’es plus jolie que jamais
Sauf le cœur
La nuit que je t’ai connue
T’étais nue
Tu jouais les affranchies
Sans chichi
Mais t’avais quand tu guettais
Le pauv’ con qui te quittait
Le regard noyé d’un chien
Ça va ça vient
J’ai dit pour te consoler
Des conneries
T’as frotté ton petit nez
Et t’as ri
Tu jouais les affranchies
Sans chichi
La nuit que je t’ai connue
T’étais nue
T’aimais pas un sou vaillant
Sauf ton corps
Mais ton corps c’était payant
Un trésor
Un trésor que tu donnais
Comme on vide son port’ monnaie
Dans la main d’un plus paumé
Ça va ça vient
Depuis tout c’qu’on s’est donné
De bonheur
Pour se dire on se retenait
La pudeur
Mais ton corps c’était payant
Un trésor
T’aimais pas un sou vaillant
Sauf ton corps
T’es plus jolie que jamais
Sauf le cœur
Ton cœur n’a plus la chaleur
Que j’aimais
Il bat au rythme du fric
Il vit à l’ombre des flics
Il ne dit plus aux copains
Ça va ça vient
Si tu l’laissais s’échapper
Du frigo
Je saurais le rattraper
Tout de go
Mêm’ s’il n’a plus la chaleur
Que j’aimais
T’es plus jolie que jamais
Sauf le cœur.
4. Le temps des cerises
(Paroles de Jean-Baptiste Clément et musique d’Antoine Renard)
Quand nous en serons au temps des cerises
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au cœur
Quand nous chanterons le temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur
Mais il est bien court le temps des cerises
Où l’on s’en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d’oreilles
Cerises d’amour aux robes pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang
Mais il est bien court le temps des cerises
Pendants de corail qu’on cueille en rêvant
Quand vous en serez au temps des cerises
Si vous avez peur des chagrins d’amour
Évitez les belles
Moi qui ne crains pas les peines cruelles
Je ne vivrai point sans souffrir un jour
Quand vous en serez au temps des cerises
Vous aurez aussi des chagrins d’amour
J’aimerai toujours le temps des cerises
C’est de ce temps-là que je garde au cœur
Une plaie ouverte
Et Dame Fortune, en m’étant offerte
Ne pourra jamais fermer ma douleur
J’aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au cœur
5. Nuit et Brouillard
(Reprise de Jean Ferrat, paroles et musique de Jean Ferrat)
Ils étaient vingt et cent ils étaient des milliers
Nus et maigres tremblants dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers ils étaient vingt et cent
Ils se croyaient des hommes n’étaient plus que des nombres
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe il ne reste qu’une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été
La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour une heure obstinément
Combien de tours de roues d’arrêts et de départs
Qui n’en finissent pas de distiller l’espoir
Ils s’appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou
D’autres ne priaient pas, mais qu’importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux
Ils n’arrivaient pas tous à la fin du voyage
Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux
Ils essaient d’oublier étonnés qu’à leur âge
Les veines de leurs bras soient devenues si bleues
Les Allemands guettaient du haut des miradors
La lune se taisait comme vous vous taisiez
En regardant au loin en regardant dehors
Votre chair était tendre à leurs chiens policiers
On me dit à présent que ces mots n’ont plus cours
Qu’il vaut mieux ne chanter que des chansons d’amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l’histoire
Et qu’il ne sert à rien de prendre une guitare
Mais qui donc est de taille à pouvoir m’arrêter
L’ombre s’est faite humaine aujourd’hui c’est l’été
Je twisterais les mots s’il fallait les twister
Pour qu’un jour les enfants sachent qui vous étiez
Vous étiez vingt et cent vous étiez des milliers
Nus et maigres tremblants dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers vous étiez vingt et cent
6. Si tu me payes un verre
(Reprise de Serge Reggiani, paroles de Bernard Dimey et musique de Cris Carol)
Si tu me payes un verre, je ne te demanderai pas
Où tu vas, d’où tu viens, si tu sors de cabane,
Si ta femme est jolie, ou si tu n’en as pas,
Si tu traînes tout seul, avec un cœur en panne…
Je ne te dirai rien, je te contemplerai;
Nous dirons quelques mots, en prenant nos distances,
Nous viderons nos verres et je repartirai
Avec un peu de toi, pour meubler mon silence…
Si tu me payes un verre, tu pourras, si tu veux,
Me raconter ta vie, en faire une épopée,
En faire un opéra… J’entrerai dans ton jeu,
Je saurai sans effort me mettre à ta portée,
Je réinventerai des sourire de gamin,
J’en ferai des bouquets, j’en ferai des guirlandes,
Je te les offrirai, en te serrant la main,
Il ne te reste plus qu’à passer la commande…
Si tu me payes un verre, que j’aie très soif ou pas,
Je te regarderai comme on regarde un frère,
Un peu comme le Christ, à son dernier repas,
Comme lui, je dirai deux vérités premières:
Il faut savoir s’aimer, malgré la gueule qu’on a,
Et ne jamais juger le bon, ni la canaille,
Si tu me payes un verre, je ne t’en voudrai pas
De n’être rien du tout… Je ne suis rien qui vaille…
Si tu me payes un verre, on ira jusqu’au bout,
Tu seras mon ami, au moins quelques secondes,
Nous referons le monde, oscillants, mais debout,
Heureux de découvrir que, si la terre est ronde,
On est aussi ronds qu’elle, et qu’on s’en porte bien,
Tu cherchais dans la foule une voix qui réponde,
Alors, paye ton verre, et je t’aimerai bien,
Nous serons les cocus les plus heureux du monde…
7. La tendresse
(Reprise de Bourvil, paroles de Noël Roux et musique de Hubert Giraud)
On peut vivre sans richesse
Presque sans le sou
Des seigneurs et des princesses
Y’en a plus beaucoup
Mais vivre sans tendresse
On ne le pourrait pas
Non, non, non, non
On ne le pourrait pas
On peut vivre sans la gloire
Qui ne prouve rien
Etre inconnu dans l’histoire
Et s’en trouver bien
Mais vivre sans tendresse
Il n’en est pas question
Non, non, non, non
Il n’en est pas question
Quelle douce faiblesse
Quel joli sentiment
Ce besoin de tendresse
Qui nous vient en naissant
Vraiment, vraiment, vraiment
Le travail est nécessaire
Mais s’il faut rester
Des semaines sans rien faire
Eh bien… on s’y fait
Mais vivre sans tendresse
Le temps vous paraît long
Long, long, long, long
Le temps vous parait long
Dans le feu de la jeunesse
Naissent les plaisirs
Et l’amour fait des prouesses
Pour nous éblouir
Oui mais sans la tendresse
L’amour ne serait rien
Non, non, non, non
L’amour ne serait rien
Quand la vie impitoyable
Vous tombe dessus
On n’est plus qu’un pauvre diable
Broyé et déçu
Alors sans la tendresse
D’un cœur qui nous soutient
Non, non, non, non
On n’irait pas plus loin
Un enfant vous embrasse
Parce qu’on le rend heureux
Tous nos chagrins s’effacent
On a les larmes aux yeux
Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu…
Dans votre immense sagesse
Immense ferveur
Faites donc pleuvoir sans cesse
Au fond de nos cœurs
Des torrents de tendresse
Pour que règne l’amour
Règne l’amour
Jusqu’à la fin des jours
8. Hollywood
(Reprise de David McNeil, paroles et musique de David McNeil)
Ma mère dansait dans les bars
Imitant Jean Harlow
Mon père lançait des poignards
Au cirque à Buffalo
Puis on m’a dit un jour go west
Et moi j’ai pédalé
De New York à Los Angeles
Sur un vélo volé
Alors j’ai usé mes coudes
À frotter des comptoirs
Avec une étoile d’Hollywood
Qui perdait la mémoire
Le long de Sunset Boulevard
Bras dessus bras dessous
On perdait ses derniers dollars
Dans les machines à sous
Un jour Benjamin Shankar
Le cousin ou le frère
Du type qui joue du cithare
A la cour d’Angleterre
A gagné aux dés le droit
D’être un an son amant
On est allés vivre à trois
Dans son appartement
Elle ramenait des voyageurs
Des collégiens timides
Qui pouvaient faire deux dollars l’heure
Quelques Polaroïd
Elle nous mettait dans la cuisine
Pour ne pas qu’on regarde
En deux mois on jouait tout Gershwin
Sur des verres à moutarde
On a fait du music-hall
Déguisés en Hindous
Elle dansait en Baby Doll
Sur Rhapsodie in blue
Elle a fini sous le capot
D’une Dodge ou Cadillac
J’ai ramassé son chapeau
Et l’autre a pris son sac
Puis il a continué
Sa vie d’Hindou errant
Moi je suis retourné
Vivre chez mes parents
Ma mère devenait trop laide
Pour jouer Jean Harlow
Mon père avait tué son aide
Au cirque à Buffalo
9. Bonhomme
(Reprise de Georges Brassens, paroles et musique de Georges Brassens)
Malgré la bise qui mord
La pauvre vieille de somme
Va ramasser du bois mort
Pour chauffer Bonhomme
Bonhomme qui va mourir
De mort naturelle
Mélancolique, elle va
A travers la forêt blême
Où jadis elle rêva
De celui qu’elle aime
Qu’elle aime et qui va mourir
De mort naturelle
Rien n’arrêtera le cours
De la vieille qui moissonne
Le bois mort de ses doigts gourds
Ni rien ni personne
Car Bonhomme va mourir
De mort naturelle
Non, rien ne l’arrêtera
Ni cette voix de malheur
Qui dit : « Quand tu rentreras
Chez toi, tout à l’heure
Bonhomm’ sera déjà mort
De mort naturelle. »
Ni cette autre et sombre voix
Montant du plus profond d’elle
Lui rappeler que, parfois
Il fut infidèle
Car Bonhomme, il va mourir
De mort naturelle
Car Bonhomme, il va mourir
De mort naturelle
10. La folle complainte
(Reprise de Charles Trenet, paroles et musique de Charles Trenet)
Les jours de repassage
Dans la maison qui dort
La bonne n’est pas sage
Mais on la garde encore
On l’a trouvée hier soir
Derrière la porte de bois
Avec une passoire, se donnant de la joie
La barbe de grand-père
A tout remis en ordre
Mais la bonne en colère a bien failli le mordre
Il pleut sur les ardoises
Il pleut sur la basse-cour
Il pleut sur les framboises
Il pleut sur mon amour
La revanche des orages
A fait de la maison
Un tendre paysage
Pour les petits garçons
Qui brûlent d’impatience
Deux jours avant Noël
Et, sans aucune méfiance
Acceptent tout, pêle-mêle :
La vie, la mort, les squares
Et les trains électriques
Les larmes dans les gares
Guignol et les coups de triques
Les becs d’acétylène
Aux enfants assistés
Et le sourire d’Hélène
Par un beau soir d’été
Donnez-moi quatre planches
Pour me faire un cercueil
Il est tombé de la branche
Le gentil écureuil
Je n’ai pas aimé ma mère
Je n’ai pas aimé mon sort
Je n’ai pas aimé la guerre
Je n’ai pas aimé la mort
Je n’ai jamais su dire
Pourquoi j’étais distrait
Je n’ai pas su sourire
A tel ou tel attrait
J’étais seul sur les routes
Sans dire ni oui ni non
Mon âme s’est dissoute
Poussière était mon nom
11. Le jour où le bateau viendra
(Reprise de Bob Dylan, adaptation française de Hugues Auffray, paroles et musique de Bob Dylan)
Vous verrez ce jour-là quand le vent tournera
Quand la brise n’aura plus de voix
Un grand calme se fera comme avant un ouragan
Le jour où le bateau viendra
Et les vagues danseront avec les navires
Et tout le sable s’envolera
Et vous entendrez l’océan chanter
Le jour où le bateau viendra
Les poissons seront fiers de nager sur la terre
Et les oiseaux auront le sourire
Sur le sable les rochers seront heureux croyez-moi
Le jour où le bateau viendra
Ce que l’on disait pour égarer les marins
Ne voudra plus rien dire non plus rien
Et les grandes marées seront déchaînées
Le jour où le bateau viendra
Vous entendrez ce jour-là un cantique se lever
Par-dessus la grande voile déployée
Le soleil éclairera les visages sur le pont
Le jour où le bateau viendra
Le sable fera un tapis doré
Pour reposer nos pieds fatigués
Et tous les vieux marins s’écrieront « Enfin ! »
Le jour où le bateau viendra
Vous verrez ce jour-là au lever du soleil
Vos ennemis les yeux pleins de sommeil
Ils se pinc’ront pour y croire, ils verront bien qu’il est là
Le jour où le bateau viendra
Ils tendront leurs mains, ils seront soumis
Le géant Goliath le fut aussi
Et ils se noieront comm’ les Pharaons
Le jour où le bateau viendra
12. La complainte de Mandrin
(Reprise de Yves Montand, paroles et musique traditionnelles)
Nous étions vingt ou trente
Brigands dans une bande
Tous habillés de blanc
A la mode des, vous m’entendez…
Tous habillés de blanc
A la mode des marchands
La première volerie
Que je fis dans ma vie
C’est d’avoir goupillé
La bourse d’un, vous m’entendez…
C’est d’avoir goupillé
La bourse d’un curé
J’entrai dedans la chambre
Mon Dieu, qu’elle était grande !
J’y trouvai mille écus
Je mis la main, vous m’entendez…
J’y trouvai mille écus
Je mis la main dessus
J’entrai dedans une autre
Mon Dieu, qu’elle était haute !
De robes et de manteaux
J’en chargeai trois, vous m’entendez…
De robes et de manteaux
J’en chargeai trois chariots
Je les portai pour vendre
A la foire en Hollande
J’les vendis bon marché
Ils n’m’avaient rien, vous m’entendez…
J’les vendis bon marché
Ils n’m’avaient rien coûté
Ces Messieurs de Grenoble
Avec leurs longues robes
Et leurs bonnets carrés
M’eurent bientôt, vous m’entendez…
Et leurs bonnets carrés
M’eurent bientôt jugé
Ils m’ont jugé à pendre
Ah ! c’est dur à entendre !
A pendre et étrangler
Sur la place du, vous m’entendez…
A pendre et étrangler
Sur la place du marché
Monté sur la potence
Je regardai la France
J’y vis mes compagnons
A l’ombre d’un, vous m’entendez…
J’y vis mes compagnons
A l’ombre d’un buisson
Compagnons de misère
Allez dire à ma mère
Qu’elle ne me r’verra plus
J’suis un enfant, vous m’entendez…
Qu’elle ne me r’verra plus
J’suis un enfant perdu
13. Je suis mort qui, qui dit mieux
(Reprise de Jacques Higelin, paroles et musique de Jacques Higelin)
J’suis mort qui, qui dit mieux
Ben mon pauv’vieux, voilà aut’chose
J’suis mort qui, qui dit mieux
Mort le venin, coupée la rose
J’ai perdu mon âme en chemin
Qui qui la r’trouve s’la mette aux choses
J’ai perdu mon âme en chemin
Qui qui la r’trouve la jette aux chiens
J’m’avais collé avec une fumelle
Ben alors ça c’est la plus belle
J’m’avais collé avec une fumelle
L’jour où j’ai brûlé mes sabots
J’lui avais flanqué un marmot
Maint’nant qu’son père est plus d’ce monde
L’a poussé ce p’tit crève la faim
Faut qu’ma veuve lui cherche un parrain
Elle lui en avait d’jà trouvé un
Eh j’ai pas les yeux dans ma poche
Elle lui en avait d’jà trouvé un
Dame faut prévoir, en cas d’besoin
C’est lui qui flanquera des taloches
A mon p’tiot pour qu’il s’tienne bien droit
C’est du joli, moi j’trouve ça moche
De cogner sur un plus p’tit qu’soi
Cela dit dans c’putain d’cimetière
J’ai perdu mon humeur morose
Jamais plus personne ne vient
M’emmerder quand je me repose
A faire l’amour avec la terre
J’ai enfanté des p’tits vers blancs
Qui me nettoient, qui me digèrent
Qui font leur nid au creux d’mes dents
Arrêtez-moi si je déconne
Arrêtez-moi ou passez m’voir
Sans violettes, sans pleurs ni couronnes
Venez perdre un moment d’cafard
J’vous f’rais visiter des cousins
Morts à la guerre ou morts de rien
Esprit qui vous cligne de l’œil
Les bras tendus hors du cercueil
Aujourd’hui je vous sens bien lasse
Ne soyez plus intimidée
A mes côtés reste une place
Ne tient qu’à vous de l’occuper
Qu’est c’que tu as ? oui, le temps passe
Et le p’tit va rentrer de l’école
Dis-lui q’son père a pas eu d’bol
‘L a raté l’train, c’était l’dernier
Attend un peu, ma femme, ma mie
Y’a un message pour le garçon
J’ai plus ma tête, voilà qu’j’oublie
Où j’ai niché l’accordéon
P’t’être à la cave, p’t’être au grenier
Je n’aurais repos pour qu’il apprenne
Mais il est tard, sauve-toi je t’aime
Riez pas du pauv’macchabé
Ceux qui ont jamais croqué d’la veuve
Les bordés d’nouilles, les tirs à blanc
Qu’ont pas gagné une mort toute neuve
A la tombola des mutants
Peuvent pas savoir ce qui gigote
Dans les trous du défunt cerveaufDans leur cœurs est gravée
Quand sa moitié dépose une botte de rose
Sur l’chardon du terreau
Quand sa moitié dépose une botte de rose
Sur l’chardon du terreau
14. Suzanne
(Reprise de Graeme Allwright, une adaptation française de la chanson du même nom de Leonard Cohen)
Suzanne t’emmène écouter les sirènes
Elle te prend par la main
Pour passer une nuit sans fin
Tu sais qu’elle est à moitié folle
C’est pourquoi tu veux rester
Sur un plateau d’argent
Elle te sert du thé au jasmin
Et quand tu voudrais lui dire
Tu n’as pas d’amour pour elle
Elle t’appelle dans ses ondes
Et laisse la mer répondre
Que depuis toujours tu l’aimes
Tu veux rester à ses côtés
Maintenant, tu n’as plus peur
De voyager les yeux fermés
Une flamme brûle dans ton cœur
Il était un pêcheur venu sur la terre
Qui a veillé très longtemps
Du haut d’une tour solitaire
Quand il a compris que seuls
Les hommes perdus le voyaient
Il a dit qu’on voguerait
Jusqu’à ce que les vagues nous libèrent
Mais lui-même fut brisé
Bien avant que le ciel s’ouvre
Délaissé et presqu’un homme
Il a coulé sous votre sagesse
Comme une pierre
Tu veux rester à ses côtés
Maintenant, tu n’as plus peur
De voyager les yeux fermés
Une flamme brûle dans ton cœur
Suzanne t’emmène écouter les sirènes
Elle te prend par la main
Pour passer une nuit sans fin
Comme du miel, le soleil coule
Sur Notre Dame des Pleurs
Elle te montre où chercher
Parmi les déchets et les fleurs
Dans les algues, il y a des rêves
Des enfants au petit matin
Qui se penchent vers l’amour
Ils se penchent comme ça toujours
Et Suzanne tient le miroir
Tu veux rester à ses côtés
Maintenant, tu n’as plus peur
De voyager les yeux fermés
Une blessure étrange dans ton cœur
15. La vie s’écoule, la vie s’enfuit
(Reprise de Jacques Marchais, paroles de Raoul Vaneigem et musique de Francis Lemonnier)
La vie s’écoule, la vie s’enfuit
Les jours défilent au pas de l’ennui.
Parti des rouges, parti des gris
Nos révolutions sont trahies.
Parti des rouges, parti des gris
Nos révolutions sont trahies.
Le travail tue, le travail paie,
Le temps s’achète au supermarché.
Le temps payé ne revient plus
La jeunesse meurt de temps perdu.
Le temps payé ne revient plus
La jeunesse meurt de temps perdu.
Les yeux faits pour l’amour d’aimer
Sont le reflet d’un monde d’objet.
Sans le rêve et sans realité
Aux images nous sommes condamnés.
Sans le rêve et sans realité
Aux images nous sommes condamnés.
Les fusillés, les affamés
Viennent vers nous du fond du passé.
Rien n’a changé mais tout commence
Et va mûrir dans la violence.
Rien n’a changé mais tout commence
Et va mûrir dans la violence.
Brûlez repères de curés
Nids de marchands, de policiers,
Au vent qui sème la tempête
Se récoltent les jours de fête.
Au vent qui sème la tempête
Se récoltent les jours de fête.
Les fusils vers nous dirigés
Contre les chefs vont se retourner.
Plus de dirigeants, plus d’état
Pour profiter de nos combats.
Plus de dirigeants, plus d’état
Pour profiter de nos combats.
16. Ma fille
(Reprise de Serge Reggiani, paroles de Eddy Marnay et musique de Raymond Bernard)
Ma fille, mon enfant
Je vois venir le temps
Où tu vas me quitter
Pour changer de saison
Pour changer de maison
Pour changer d’habitudes
J’y pense chaque soir
En guettant du regard
Ton enfance qui joue
A rompre les amarres
Et me laisse le goût
D’un accord de guitare
Et moi de mon côté
J’étais souvent parti
Des Indes à l’Angleterre
On a couru la Terre
Et pas toujours ensemble
Mais à chaque retour
Nos mains se rejoignaient
Sur le dos de velours
D’un chat qui nous aimait
C’était notre façon
D’être bons compagnons
Mon enfant, mon petit
Bonne route… Bonne route
Tu prends le train pour la vie
Et ton cœur va changer de pays
Ma fille, tu as vingt ans
Et j’attends le moment
Du premier rendez-vous
Que tu me donneras
Chez toi ou bien chez moi
Ou sur une terrasse
Où nous évoquerons
Un rire au coin des yeux
Le chat ou le poisson
Qui partageaient nos jeux
Où nous épellerons
Les années de ton nom
A vivre sous mon toit
Il me semble parfois
Que je t’avais perdue
Je vais te retrouver
Je vais me retrouver
Dans chacun de tes gestes
On s’est quittés parents
On se retrouve amis
Ce sera mieux qu’avant
Je n’aurai pas vieilli
Je viendrai simplement
Partager tes vingt ans
Mon enfant, mon petit
Bonne route… Bonne route
Sur le chemin de la vie
Nos deux cœurs vont changer de pays
16. J’veux une Harley
(Paroles de Marc Cuadrado et Renaud, musique de Thierry Geoffroy)
J’suis à huit berges de la retraite
J’ai bossé comme à dératé
J’ai pas vu passé les années
Putain, j’vais m’ach’ter une Harley !
Une Harley
J’veux une Harley
La vie est trop courte
Rude, noire, et puis chromée
Un grand guidon, et des sacoches
Dur, ah mais qu’on m’entende arriver
Comme le tonnerre quand il est proche
J’veux une Harley
Et prendre la route
Quand je m’arrêterai
Dans les bars
Les blaireaux viendront admirer
Trimbaler tous ces ringards
Qui pourront jamais s’la payer
À part des cravates, des chemisettes
J’veux un foulard à tête de mort
Un portefeuille avec une chaînette
Gilet sans manche en cuir de porc
Puis j’me ferai faire un tatouage
Un loup, un aigle ou un cobra
Histoire de casser mon image
J’aurai tout c’qui faut, j’s’rai brave
J’veux une Harley
La vie est trop courte
Mettre le boxon dans l’village
Dev’nir un ennemi du système
Rejouer « L’Équipée sauvage »
Faire frémir les bourgeois BM
J’veux une armée
De potes avec moi
La route 66 j’veux la faire
Même si j’parle pas un mot d’anglais
Les States, comme dit mon beau-frère
C’est l’pays de la liberté
J’veux m’regarder dans la vitrine
Pour me sentir encore plus fort
Avec la radio sur nos (…)
A (…) pour réveiller les morts
Ça fait longtemps que j’suis trop sage
Alors maintenant j’ai décidé
D’être un rebel, d’être un sauvage
Putain, j’vais m’ach’ter une Harley !
J’veux une Harley, une Harley !
Mettre (…)
Avec une sirène de police
À jouer (…) américaine
Semer les radars et les flics
J’veux une Harley, une Harley !
Quand j’s’rai au paradis j’espère
Qu’il y aura un concessionnaire
Pour réparer toutes mes galères
Tous mes boulons qui se desserrent
Quand j’s’rai au paradis j’espère
Qu’il y aura un concessionnaire
Pour réparer toutes mes galères
Tous mes boulons qui se desserrent
J’veux une Harley |
Source : Paroles.net
Crédits de l’album
-
- Renaud : Chant
- Thomas Coeuriot : Arrangements
- Thierry Geoffroy : Réalisation