«Métèque», Renaud

Le Devoir

Sylvain Cormier

CRITIQUE
Musique

L’intention est tendre, accordons-lui ça, même si les titres de ce florilège sont télégraphiés. Renaud qui revisite Le métèque de Moustaki, avouons : c’est pas chercher loin. On est forcément touchés quand il touche à L’amitié, bonjour Françoise Hardy, ou à La tendresse, évocation de Marie Laforêt. Le temps des cerises ? Qu’il serve l’hymne de la Commune de Paris va de soi, on n’y coupe pas. Autrement, il salue les survivants (hello Hugues Aufray), mais entre les allées des fournisseurs d’engrais, Higelin, Brassens, Ferrat, nombreux sont les poteaux. Et c’est beau, à tout le moins la musique. Arrangements de belle venue, pardi ! Mais le chanteur ? Séchan l’asséché de la glotte ne peut plus chanter les siennes, encore moins celles des autres. Soit il s’essaie à pousser la note et c’est tristement poussif, ou bien il parle les mélodies et c’est monocorde à pleurer, bon courage les aminches. On achète, pourtant. On l’a tant aimé : pour services rendus, on dit oui. Et puis on regrette. Renaud-la-râpe, sans rire, on n’en peut plus.

 

Métèque

Reprises

 

Renaud,

Warner

  

Source : Le Devoir